Afin que nul ne meure…

À cause du problème de Gaza, le Liban traverse une des crises les plus graves de son histoire. À n’importe quel moment, sur la simple décision d’un excité qui voudrait prouver son existence en appuyant sur un bouton, une guerre terrible peut se déclencher et mettre en péril notre pays et sa stabilité. Trop d’armes incontrôlables sont entre les mains de personnes irresponsables, dans les camps palestiniens ou le long de nos frontières, et c’est la main sur le cœur et la peur au ventre que la majorité silencieuse de ce pays se réveille, l’oreille collée à son poste de radio ou regardant la télévision et espérant que le jour J du déclenchement des hostilités n’est pas encore venu. Vivre dans la peur et l’incertitude est une situation que beaucoup de personnes sensibles subissent depuis plus 30 ans de guerres incertaines qui traverse le pays du Cèdre. Le peuple libanais est malade de la Palestine, et depuis notre enfance, notre pays a dû subir toutes les invasions, toutes les humiliations et tous les outrages qu’un peuple peut subir en 50 ans d’occupations. Et pourtant, nous sommes sincères et profondément touchés par le drame palestinien, touchés devant le malheur de tous ces enfants innocents qui meurent chaque jour dans des bombardements. La paix à Gaza et en Palestine ne peut se régler que par la négociation et toutes les armes du monde, qu’elles soient d’un côté ou de l’autre, ne pourront jamais régler le problème. Le Hamas doit accepter la négociation et le dialogue avec toutes les fractions palestiniennes et israéliennes. C’est à cette seule condition que nous pouvons espérer pour la fin de 2009 la création de l’État palestinien dont rêvent tous les Arabes modérés et que nous pourrions continuer à vivre heureux dans ces régions bibliques. Il est écrit dans la Bible : « Plus fait douceur que violence. » Sadate, qui était l’un des hommes arabes les plus intelligents, l’avait très bien compris. C’est grâce à son esprit de négociateur qu’il a récupéré la presqu’île du Sinaï, aujourd’hui l’un des fleurons du tourisme en Égypte. Arrêtons ces massacres et mettons les belligérants autour d’une table de travail pour trouver une solution valable à cette grave crise qui peut ruiner toute la région du Moyen-Orient. Raymond NAHAS