Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Livres Avant de basculer « De l’autre côté de l’été »

Zéna ZALZAL Journaliste au magazine français « Technikart », chef de rubrique pour « Glamour », éditrice free-lance, Audrey Diwan cumule les postes. Mais n’en garde pas moins du temps pour l’écriture de romans. Plutôt bien enlevés et percutants ! Il y a deux ans, paraissait aux éditions Flammarion son premier roman intitulé La fabrication d’un mensonge. Audrey Diwan, née en 1980, y égratignait, avec verve et acidité, le mariage. Dans De l’autre côté de l’été, son second opus, qui s’inscrit dans les nouvelles parutions de la rentrée de janvier, cette jeune Parisienne d’origine libanaise (comme son nom l’indique) continue sur sa lancée. Elle passe même à la vitesse supérieure, tant sa lucidité piquante, que d’aucuns qualifieraient de cynisme, fait feu de tout bois. Cette jeune femme de moins de trente ans s’attaque, en l’occurrence, avec une rare perspicacité, aux chamboulements intérieurs d’une femme aux abords de la vieillesse. Eugénie Mars, son héroïne, 58 ans au compteur, est une divorcée «soulagée» qui ressent, néanmoins, les affres de la solitude. Personnage «frileux», cette femme, qui s’est toujours laissée vivre sans grand enthousiasme, éprouve, à l’aube de la soixantaine, une lassitude désabusée qui la porte à se retrancher dans la monotonie d’une vie de laquelle elle n’attend plus rien. Sauf que, brusquement, coup de tonnerre dans son ciel éternellement gris, elle tombe sur Arnaud. Un jeune homme qui pourrait être son fils et qu’elle décide de «s’acheter» pour une année entière! Écrit à la première personne du singulier, ce récit singulier, qui repasse en revue, comme un journal intime, les événements qui se sont déroulés à un moment charnière de la vie d’une femme, est d’une lecture prenante. L’écriture est bien rythmée, l’intrigue intelligemment exploitée, et l’acuité psychologique ressort tant dans les situations dépeintes que dans la crudité des portraits des différents personnages. Jugez-en plutôt par cet extrait tiré de la quatrième de couverture : «Physiquement, je ne l’approchais pas. Le soir, comme un rituel, je m’allongeais près de lui, le temps qu’il plonge dans ce pays qui ne m’appartenait pas. J’avais pris goût à son sommeil, j’aimais écouter son souffle se briser comme une vague contre les murs de ma chambre. J’aimais attendre, allongée à côté de lui, que son esprit m’échappe et qu’il devienne inoffensif et faible.» Les mots d’une femme qui se dépêche de vivre avant de basculer De l’autre côté de l’été (250 pages).
Zéna ZALZAL

Journaliste au magazine français « Technikart », chef de rubrique pour « Glamour », éditrice free-lance, Audrey Diwan cumule les postes. Mais n’en garde pas moins du temps pour l’écriture de romans. Plutôt bien enlevés
et percutants !

Il y a deux ans, paraissait aux éditions Flammarion son premier roman intitulé La fabrication d’un mensonge. Audrey...