Notre sélection Kate et Léo, le couple « insubmersible » Colette Khalaf

À l’affiche Ils avaient respectivement 23 et 22 ans quand le « Titanic » leur est tombé sur la tête. Ayant survécu à cette débâcle qui les a laissés sans récompenses, Kate Winslet et Leonardo DiCaprio ont remonté la vague et sont à l’affiche du superbe film de Sam Mendes, « Revolutionary Road ». Revolutionary Road de Sam Mendes Avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Enfin un film qu’on peut qualifier de chef-d’œuvre. Un film qui vous hante même après être sorti de la salle. Et qui vous hantera longtemps, car il suscitera en vous des questions refoulées jusqu’à présent au plus profond de vous-mêmes. Que demande-t-on de la vie ? Qu’est-ce qu’un couple recherche dans une vie à deux ? Où s’arrête le rêve, l’idéal d’un couple pour laisser place à la monotonie, au formatage social ? Tiré du livre éponyme de Richard Yates, reconnu par tous comme une expérience littéraire émouvante, Revolutionary Road raconte l’histoire d’un couple, les Wheeler, qui voit dans les années 50 ses rêves se confronter à la réalité et au conformisme. Comment adapter une telle histoire au cinéma et comment parvenir à exprimer les sentiments de rébellion chez ce jeune ménage qui veut garder la face dans une société très conventionnelle et dans une banlieue où toutes les histoires se savent et se voient disséquées au scalpel ? Il fallait pour cela un grand réalisateur, un grand scénario et de grands acteurs. Ces trois éléments se trouvent réunis dans Les Noces rebelles. Il avait déjà fait l’autopsie de la société américaine dans American Beauty, oscarisé à l’époque. Aujourd’hui, Sam Mendes réussit un portrait en toute subtilité d’êtres à la dérive. Au-delà de la maison « clean », tout autant à l’intérieur, avec ses meubles bien rangés évoquant l’ordre établi, qu’à l’extérieur, avec ses façades proprettes et identiques, Mendes atteint une autre dimension dans sa narration en posant des questions universelles telles que l’abandon des rêves pour entrer dans un moule déjà préfabriqué (tout comme ces maisons). Sans pathos ni effets d’images, ce cinéaste fait de l’émotion une véritable figure de style, épurée et pure. Son scénario, sa cinématographie, tous deux géniaux, sont servis par deux excellents acteurs. Des comédiens d’exception qui ont quasiment fait le même parcours (sans argent mais jalonné d’expériences). Ce couple « insubmersible », qui a pu par son talent survivre à la débâcle du Titanic (effet de mode et autres), se retrouve sous le regard de Mendes. Des prestations magistrales et une œuvre tellement belle et subtile, simple mais intemporelle, modeste et grande à la fois, qu’elle nous réconcilie avec le cinéma américain. CINÉMACITY, EMPIRE SODECO/galaxy, kaslik, grand cinEmas ABC/grand concorde/grand las salinas