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Actualités - CHRONOLOGIE

Vient de paraître « Le Liban, illustré par ses timbres » du Dr Joseph Hatem

Edgar DAVIDIAN Voilà un livre qui sort du rang grâce à son auteur, le Dr Joseph Hatem*, devenu philatéliste chevronné par amour pour ses petits-enfants. Les timbres, éloquents paroliers de l’histoire du Liban… Sur les devantures des librairies, un ouvrage (excellent et utile cadeau pour les amis, les jeunes et les étrangers qui veulent découvrir le Liban) intitulé Le Liban, illustré par ses timbres du Dr Joseph Hatem (205 pages, édition Dergham). Texte français et arabe, émaillé d’explications, agrémenté d’une sélection de poèmes (Nadia Tuéni, Chebli Mallat, Michel Chiha, Charles Corm, Hector Khlat, Chucri Ghanem, Vénus Khoury Ghata, Maarouf al-Rassafi, Béchara el-Khoury, Chloé Kattar) et enrichi de fragments de citations de Renan, Huxley, Jérôme et Jean Tharaud, Barrès et Lamartine. Un texte délicatement ciselé, alliant la précision historique et le lyrisme du monde du Parnasse pour accompagner cette série de timbres patiemment rassemblés, joliment colorés et aux images s’épanouissant comme une histoire enchanteresse malgré toutes les turbulences libanaises qui s’étalent sur plus de trois décades, bientôt… Médecin de formation et biologiste de profession depuis plus de cinquante ans, Joseph Hatem n’en voue pas moins un vif intérêt pour les timbres. Un intérêt qui s’est accru avec les nombreuses missions à l’étranger que l’auteur effectue en sa qualité de consultant auprès de l’OMS. Après avoir perdu sa collection pendant la guerre, il a eu l’idée de constituer un album de philatélie pour chacun de ses petits-enfants (américains, français, canadiens, à qui il dédie d’ailleurs cet opus afin qu’ils n’oublient pas leurs racines libanaises) sur le thème du Liban. Quelle meilleure illustration que les timbres pour raconter un pays, un peuple, une histoire ? À une époque où le timbre semble condamné par le courrier électronique, Joseph Hatem a décidé de dédier ce livre à tous les enfants du Liban aussi. Pour mieux comprendre la gestation de cet ouvrage, Joseph Hatem explique : « J’ai tant aimé les timbres et j’en ai tellement perdu que la tentation était forte de les fixer enfin dans un livre. En le parcourant, on peut se rendre compte de l’importance du timbre comme témoin de chaque étape marquante de l’histoire d’un pays. Ici, le patrimoine du Liban, sa relation au monde, ses événements culturels, sociaux, politiques se racontent d’eux-mêmes grâce au petit carré gommé et dentelé de la poste. Tout n’y est pas, mais presque. Évidemment, j’ai quelques regrets. D’abord deux figures importantes, du temps du mandat français, n’ont pas eu leur représentation philatélique : les présidents Charles Debbas et Habib Bacha es-Saad. Présidents du Liban indépendant, Sleiman Frangié et Bachir Gemayel n’ont pas eu droit à un timbre, eux non plus. Cela est plus grave. Qu’on me permette aussi un commentaire. Nous glorifions le cèdre, notre emblème, certes. Mais pourquoi le mûrier et l’olivier, ces deux mamelles vitales de notre agriculture, sont-ils délaissés ? Pourquoi le chemin de fer de mon enfance, avec ses belles petites gares copiées sur le modèle français, n’a-t-il pas été célébré en effigie ? Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l’architecture du Liban. Des beaux monuments de l’époque ottomane, il ne reste que le Grand Sérail. Le petit Sérail, place des Martyrs, a été démoli, de même que celui de Jdeideh. Il n’en reste aucune trace, même pas sous forme d’un timbre. Aussi, que de couvents, de mosquées et d’églises auraient mérité d’être représentés, de même que ces quartiers à caractère traditionnel, dont l’appellation ne préserve pas de la destruction. Je suis sûr que chacun aura d’autres images à ajouter à cette liste orpheline. L’avenir nous dira ce que nous regretterons. Mais le Liban, lui, est là pour toujours. » Grande et petite histoire du timbre… Inventé par Rowland Hill, le premier timbre-poste fut émis à Londres le 6 mai 1840. Il représentait la reine Victoria de profil, à l’âge de 20 ans. Le système s’étendra à l’ensemble du monde, progressivement : la Suisse et le Brésil l’adopteront dès 1843, et la France en 1849. À l’instar du premier timbre, ceux émis plus tard par les États représentaient des souverains, des chefs d’État, des hommes célèbres, les richesses du patrimoine, des événements politiques, économiques, sociaux, culturels et artistiques. À ce titre, le timbre devint un témoin de la vie de la nation, situant un fait, précisant une date ou la nature d’une évolution. Le Liban, illustré par ses timbres, timbres puisés dans la collection privée du Dr Joseph Hatem, est un ouvrage qui n’a pas la prétention d’être une histoire du Liban ni un catalogue philatélique, mais l’illustration de certains faits marquants, encore que non exhaustifs, de notre vie nationale. Les premiers timbres libanais furent dessinés et imprimés en France. À partir de 1939, ils furent imprimés à l’Imprimerie catholique de Beyrouth et dessinés par Paul Koroleff, artiste russe qui s’installa à Beyrouth en 1929 et fut engagé par le gouvernement ; il dessina aussi les pièces de monnaie, les billets de la Loterie nationale et les bons du Trésor. Par la suite, d’autres artistes furent pressentis, dont le peintre libanais Moustapha Farroukh, et aussi d’autres imprimeries libanaises. * L’auteur signera son ouvrage, « Le Liban, illustré par ses timbres », demain vendredi 16 janvier, à 18h30, à l’ordre des médecins (Beit al-Tabib), boulevard Tahwita.
Edgar DAVIDIAN


Voilà un livre qui sort du rang grâce à son auteur, le Dr Joseph Hatem*, devenu philatéliste chevronné par amour pour ses petits-enfants. Les timbres, éloquents paroliers de l’histoire du Liban…
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