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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération Maintien de la paix et échanges commerciaux : la Corée du Sud de plus en plus impliquée au Liban Propos recueillis par Patricia KHODER

Présente à travers un contingent de la Finul au Liban-Sud et ayant un volume d’exportation vers le Liban atteignant quelque 200 millions de dollars par an, la Corée du Sud est de plus en plus impliquée au Liban. Deux dossiers largement évoqués par l’ambassadeur Chan Jin-park, dans une interview accordée à « L’Orient-Le Jour ». Q – Est-ce qu’il y aura à votre avis, notamment après les tirs de roquettes la semaine dernière vers le nord d’Israël à partir du Liban-Sud, une escalade dans cette zone du pays ? R – « Je ne pense pas, parce qu’il semble que ceux qui ont tiré les roquettes n’appartiennent ni au Hezbollah ni au Hamas. Israël a choisi de ne pas riposter. Au Liban-Sud, la Finul est en état d’alerte. Je ne crois pas que pour le moment il y aura une escalade au Liban-Sud. » Q – Comment à votre avis la crise à Gaza pourrait-elle prendre fin ? R – « La crise à Gaza peut continuer pour un bout de temps. Mais la situation ne dégénérera pas, et ce grâce à la résolution 1860 du Conseil de sécurité de l’ONU relative à l’instauration d’un cessez-le-feu et aussi grâce à l’opinion publique générale dans le monde, qui s’inquiète de la situation humanitaire tragique à Gaza. Dans ce cadre, mon gouvernement a décidé d’accorder une aide de 300 000 dollars à la population de Gaza. » Q – Comment évaluez-vous la mission du contingent coréen au Liban-Sud ? R – « Depuis juillet 2007, un contingent coréen constitué de 359 soldats et officiers est stationné au Liban-Sud, près de Bourj el-Chemali. Ce contingent a jusqu’à présent réussi sa mission. Les soldats travaillent pour le maintien de la paix et effectuent des opérations civiles pour venir en aide à la population. Ainsi, ils donnent des cours de taekwondo – un sport national coréen – et organisent des séminaires de formation informatique. Ils aident également les municipalités et les écoles en les équipant d’ordinateurs. Ils contribuent aussi à la construction dans les villages, venant parfois en aide à l’armée libanaise dans ce domaine. Le contingent coréen dépense deux millions de dollars par an pour l’aide octroyée à la société civile au Liban-Sud. Il a aussi aidé l’armée libanaise avec 14 véhicules militaires. » Q – Vos troupes ont participé à diverses missions de paix (Timor-Oriental, Sahara occidental) et d’observation dans les pays d’Afrique, pourquoi est-il important pour le pays du matin calme de servir sous le drapeau de l’ONU ? R – « Après la guerre de Corée en 1950, beaucoup de pays sont venus en aide à la Corée du Sud, sous l’égide des Nations unies. Nous étions l’un des pays les plus pauvres du monde, actuellement, nous faisons partie des pays les plus avancés économiquement. Nous estimons donc en tant que membres responsables de la communauté internationale que nous devons contribuer au maintien de la paix dans le monde. » Q – Quelle était la mission des soldats coréens en Irak, pourquoi cette présence était importante pour vous ? R – « Nous avions un contingent coréen stationné à Erbil depuis 2004, au nord de l’Irak, mais nos soldats ont quitté la zone l’année dernière. La Corée du Sud a voulu contribuer à la paix et à la stabilité de l’Irak et dans notre politique étrangère, le Moyen-Orient est très important. La paix et la stabilité dans un pays du Moyen-Orient influent sur la paix et la stabilité de ses voisins. En Irak, nos soldats étaient des soldats bâtisseurs et des ingénieurs spécialisés dans la construction. » Stockholm, Paris III et Vienne Q – Comment évaluez-vous la coopération bilatérale entre le Liban et la Corée du Sud ? R – « Nous avons de très bonnes relations politiques avec le Liban. L’année dernière, nous avons été soutenus par le ministère des Affaires étrangères lors de diverses conférences internationales. Sur le plan économique, les échanges entre les deux pays sont en hausse. Au plan des exportations vers le Liban, nous fournissons notamment des voitures, des articles électroménagers, des téléphones portables et des pneus. Sur le marché libanais, nous avons des marques comme LG, Samsung, Kia, Hyundai et Daewoo. L’année dernière nos exportations vers le Liban ont atteint les 200 millions de dollars. En matière d’aide d’urgence et d’aide au développement, immédiatement après la guerre de juillet, la Corée du Sud a octroyé une aide de 500 000 dollars – en argent liquide – au gouvernement libanais. Nous avons ensuite participé à la conférence de Stockholm, mettant à la disposition de Beyrouth 5 millions de dollars. Nous avons également pris part à la conférence Paris III. À cette occasion, nous avons octroyé au Liban un million de dollars. La Corée du Sud a aussi participé, au printemps dernier, à la conférence de Vienne pour la reconstruction du camp palestinien de Nahr el-Bared. Lors de cette conférence, nous avons donné 300 000 dollars pour la réhabilitation du camp. Nous participons également aux activités de déminage au Liban-Sud en coopération avec le bureau des Nations Unies pour le déminage (UN-MACC). Nous avons octroyé dans ce cadre 300 000 dollars pour trois ans. Nous finançons également la construction de deux centres scolaires, l’un à Brital, l’autre à Tebnine. Nous n’épargnons pas nos efforts pour aider le Liban. Pour nous, la paix et la stabilité au Moyen-Orient sont très importantes. L’une de nos plus importantes obligations, en tant que membre responsable de la communauté internationale, est d’aider les pays qui souffrent. » Q – Trouvez-vous des points communs entre les Coréens et les Libanais ? R – « Oui, beaucoup. Les Coréens et les Libanais aiment les danses et les musiques folkloriques. Il y a aussi actuellement en Corée une culture de musique pop que nous appelons halluy ; cette culture existe également au Liban. Nous avons également des points communs en cuisine. En Corée du Sud comme au Liban, on utilise beaucoup de légumes. Il y aussi la viande crue ; en Corée nous ne mangeons pas de l’agneau cru, mais du bœuf et du porc crus. Nous avons un plat qui peut être comparé à la kebbé nayyé. Enfin comme les Coréens, beaucoup de Libanais vivent à l’étranger. Dans le monde, il y a cinq millions de Coréens expatriés. »
Présente à travers un contingent de la Finul au Liban-Sud et ayant un volume d’exportation vers le Liban atteignant quelque 200 millions de dollars par an, la Corée du Sud est de plus en plus impliquée au Liban. Deux dossiers largement évoqués par l’ambassadeur Chan Jin-park, dans une interview accordée à « L’Orient-Le Jour ».
Q – Est-ce qu’il y aura à votre...