Les manifestations de colère s’étendent à toute la planète

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues hier dans les rues de plusieurs villes d’Europe pour dénoncer l’offensive israélienne à Gaza ou pour soutenir l’État hébreu et des incidents ont émaillé la fin des rassemblements propalestiniens à Madrid et Bruxelles. À Madrid, plusieurs milliers de personnes ont manifesté en milieu de journée au cœur de la capitale espagnole pour dénoncer le « génocide » en cours, selon eux, dans la bande de Gaza et réclamer la « paix » en Palestine. D’autres manifestations se sont déroulées, notamment à Séville (Sud) et Oviedo (Nord-Est). La manifestation de Madrid avait été convoquée par des représentants des partis de gauche, dont le Parti socialiste au pouvoir, et des syndicats. De très nombreux immigrés maghrébins y participaient. Les autorités n’ont pas fourni d’estimation de l’affluence, mais plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées, a constaté l’AFP, tandis que les organisateurs évoquaient le chiffre très élevé de 250 000 personnes. À la fin de la manifestation, plusieurs centaines de personnes ont commencé à lancer des pierres contre la façade de l’ambassade d’Israël et ont été dispersées par les forces de l’ordre, ont rapporté les médias. À Bruxelles également, une manifestation de soutien aux Palestiniens, qui a rassemblé entre 30 000 (selon la police) et 80 000 personnes (selon les organisateurs) a été émaillée d’incidents. Des échauffourées se sont produites après la manifestation, au cours desquels un parlementaire régional belge a été légèrement blessé, un abri-bus détruit et plusieurs voitures endommagées, a constaté l’AFP. Les manifestants demandaient la fin des « massacres » et une réaction plus ferme de l’Union européenne (UE) face à l’offensive israélienne à Gaza. En France, la secrétaire d’État française aux Droits de l’homme Rama Yade a déclaré hier qu’il fallait mettre un terme à la « martyrisation de Gaza ». À Bregenz, en Autriche, environ 4 000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé et à Athènes, près de 200 Palestiniens ont défilé derrière des enfants brandissant des photos de jeunes victimes des bombardements israéliens. À Rome, un millier de personnes ont formé une chaîne humaine « pour la paix » entre l’ancien ghetto juif de la capitale et le siège de la délégation de l’Autorité palestinienne, tandis qu’à Naples (Sud), 3 000 personnes ont participé dans le calme à une manifestation propalestinienne, et que 2 000 manifestants ont défilé à Vérone (Nord). La veille, plusieurs centaines d’Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv pour un cessez-le-feu immédiat avec le Hamas qui mettrait fin à l’offensive meurtrière de l’armée israélienne à Gaza. Rassemblés à l’appel du mouvement anticolonisation La Paix maintenant, les manifestants ont scandé des slogans « Non à la guerre » et « Arrêtez le feu pour les enfants » israéliens et palestiniens. Soutien Plusieurs rassemblements de soutien à Israël étaient également organisés hier dans des villes d’Europe. À Londres, de 4 000 (selon la police) à 20 000 personnes (selon les organisateurs) se sont en outre réunies. Les manifestants agitaient des drapeaux israéliens et des pancartes demandant la « fin à la terreur par le Hamas ! ». En Allemagne, ils étaient plus de 3 500, selon la police, à Munich, Francfort et Berlin, et environ 200 pro-israéliens ont manifesté à Prague. À Marseille, dans le sud de la France, de 4 000 à 20 000 personnes, selon les sources, ont manifesté leur soutien à Israël aux cris de « Hamas terroriste » et « civils, bouclier humain ». Hors d’Europe, plus d’un millier de manifestants se sont rassemblés à Hong Kong pour réclamer la fin de l’intervention militaire. En Indonésie, au moins 20 000 musulmans ont manifesté à Djakarta, tandis qu’au Pakistan des manifestations contre Israël ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Parallèlement, plusieurs milliers d’enfants ont défilé à Rabat en signe de protestation contre l’offensive israélienne. Samedi déjà, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté en faveur des Palestiniens dans plusieurs villes d’Europe, au Canada et à Washington, et des affrontements avaient éclaté entre manifestants et policiers à Paris et Londres. Qatar exclut la fermeture du bureau commercial israélien à Doha Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, a exclu hier la fermeture du bureau commercial d’Israël à Doha en raison de la guerre à Gaza, liant une telle mesure à une décision « collective » des pays arabes entretenant des relations avec l’État hébreu. « Si les pays arabes décident collectivement de rompre leurs relations (avec Israël), nous nous rallierons aux Arabes », a répondu cheikh Hamad, interrogé à ce sujet sur la chaîne de télévision al-Jazira. « Ils veulent que seul le Qatar fasse un sacrifice. Eux, ils continueront à traiter » avec l’État hébreu, a-t-il ajouté, en référence à certains pays arabes qu’il n’a pas nommés. Le Qatar abrite depuis 1996 un bureau de représentation commerciale israélien géré par deux diplomates et des représentants des deux pays se rencontrent régulièrement.