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Actualités - CHRONOLOGIE

Allemagne Merkel face aux appels à dépenser pour relancer l’économie

Vingt-cinq, 50, 100 milliards d’euros : les appels à la chancelière Angela Merkel, accusée de timidité face à la crise, à dépenser plus pour soutenir l’économie allemande se multiplient alors qu’elle prépare un second plan de relance. Avant d’arrêter le montant du nouveau plan attendu pour la mi-janvier, Mme Merkel, une chrétienne-démocrate (CDU), doit calmer la fronde de la CSU, l’allié conservateur bavarois, qui réclame des réductions d’impôts. Ses partenaires sociaux-démocrates (SPD) dans son gouvernement de grande coalition veulent au contraire un allègement des charges sociales. Mme Merkel devait rechercher, lors d’une réunion de travail, un compromis avec ses alliés de la CSU avant une rencontre au sommet aujourd’hui des chefs de file de la coalition pour discuter du nouveau plan de relance. Déjà pressée par ses partenaires européens d’en faire plus pour contrer la crise, la chancelière fait face depuis des semaines à un torrent de critiques et de revendications, sur fond de précampagne électorale avant une série de scrutins qui s’achèvera en septembre par des élections générales. Une vice-présidente du SPD, Andrea Nahles, lui reprochait hier de vouloir dépenser trop peu pour encourager la relance. « Mme Merkel minimise beaucoup la portée de la crise », a-t-elle déclaré au journal Bild am Sonntag, demandant d’en faire plus pour les chômeurs et ceux qui ne bénéficient que d’un salaire minimum. À droite, quatre grandes organisations patronales se sont unies pour lui demander des baisses d’impôts et de cotisations sociales, et un assouplissement de la législation du travail. Mme Merkel pour sa part n’a de cesse de mettre en garde contre un endettement excessif de l’État pour lutter contre la récession. « Chaque milliard de nouvelles dettes limite encore davantage notre marge de manœuvre future », a-t-elle récemment souligné tout en promettant de nouveaux investissements, notamment dans le secteur des infrastructures publiques. Un premier plan de relance, adopté en novembre, représentant un effort budgétaire de 12 milliards d’euros pour un impact attendu de 31 milliards d’euros, a jusqu’à présent été jugé insuffisant par de nombreux experts et élus politiques en Allemagne. Le second plan devrait représenter un effort budgétaire bien plus important. Le ministre des Finances régional de Rhénanie-Palatinat (Ouest), Ingolf Deubel, a récemment évoqué le chiffre de 25 milliards d’euros, soit 1 % du PIB allemand. Depuis lors, c’est à qui dira mieux. Le président de l’Institut de recherches économiques de Halle, Ulrich Blum, préconise un programme de relance de 50 milliards d’euros, avec des réductions d’impôts pour encourager la consommation. « Lorsque l’État ne sait pas comment dépenser l’argent, le mieux, c’est encore de le rendre aux contribuables : c’est-à-dire des réductions d’impôts », affirme M. Blum dans l’édition du magazine Der Spiegel à paraître lundi. Mais pour le ministre-président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Jürgen Rüttgers (CDU), c’est 100 milliards d’euros qui sont nécessaires. Il s’agit de mettre en place « une sorte de plan Marshall pour les entreprises » afin de leur fournir les crédits nécessaires pour affronter la crise, a-t-il déclaré au magazine Der Spiegel en faisant référence au plan américain d’aide à la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Et d’ajouter : « Si l’État ne passe pas à l’action, il y a un gros danger pour que la base industrielle de l’Allemagne soit endommagée pour longtemps, et peut-être de façon irrémédiable. » Les 20 plus riches familles d’Allemagne ont perdu 40 milliards d’euros Les 20 familles allemandes les plus riches ont perdu environ 40 milliards d’euros dans la crise financière rien qu’avec leurs placements boursiers, indique le magazine économique WirtschaftsWoche. Les familles les plus fortunées ont perdu « 30 % en moyenne » de leur patrimoine financier depuis l’été 2007, affirme l’un des doyens conseils en gestion de fortune, cité par l’hebdomadaire. « Il est maintenant clair que la crise actuelle a causé des plaies beaucoup plus profondes dans les grandes fortunes familiales que l’ensemble des quatre ou cinq dernières récessions », selon lui. « Certains patrimoines, qui ont grossi au fil des générations, sont similairement menacés comme pendant l’hyperinflation des années 20 ou pendant la dépression », a-t-il ajouté. La valeur des participations boursières de la famille héritière de la dynastie industrielle des Quandt, l’une des plus riches d’Allemagne, qui détient près de la moitié du capital du constructeur automobile BMW, a été divisée par deux en un an, selon le WirtschaftsWoche. Le Manager-Magazin affirmait en octobre que 122 personnes privées ou familles allemandes détenaient un patrimoine au moins égal à un milliard d’euros.
Vingt-cinq, 50, 100 milliards d’euros : les appels à la chancelière Angela Merkel, accusée de timidité face à la crise, à dépenser plus pour soutenir l’économie allemande se multiplient alors qu’elle prépare un second plan de relance.
Avant d’arrêter le montant du nouveau plan attendu pour la mi-janvier, Mme Merkel, une chrétienne-démocrate (CDU), doit calmer la...