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Diplomatie Face à l’opposition russe, l’OSCE retire sa mission de Géorgie

Tbilissi accuse Moscou de vouloir cacher des « crimes de guerre » en Abkhazie et en Ossétie du Sud. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va retirer sa mission de Géorgie après l’opposition de la Russie à une prolongation de son mandat, qui s’achève le 31 décembre, a annoncé hier la présidence de l’institution. « A partir du 1er janvier, nous allons commencer à nous retirer », a déclaré Antti Turunen, l’ambassadeur de Finlande auprès de l’organisation qui présidait la réunion du conseil permanent de l’OSCE hier à son siège à Vienne. Le démantèlement de cette mission, qui compte 180 salariés employés à différentes tâches comme la surveillance des droits de l’homme et l’aide à la démocratisation, prendra « plusieurs mois », a ajouté M. Turunen. « Les salariés locaux vont notamment devoir se chercher un nouvel emploi », a-t-il précisé. « Nous avons tenté d’être inventifs, mais les positions sont tellement éloignées que nous ne voyons pas de sens à tenter de les rapprocher maintenant », a-t-il poursuivi, espérant une reprise des négociations début 2009. La proposition de l’actuelle présidence finlandaise d’une extension technique de trois mois de la mission des observateurs de l’organisation, qui compte 56 États membres, en Géorgie a achoppé sur la volonté de la Russie d’exclure l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie du mandat de l’OSCE. Une position inacceptable pour Tbilissi, car elle signifierait une reconnaissance indirecte de l’indépendance de ces deux provinces séparatistes géorgiennes. Leur indépendance, proclamée à l’issue du conflit entre la Géorgie et la Russie en août, a été reconnue presque uniquement par Moscou. Le gouvernement géorgien a en outre accusé la Russie de vouloir cacher des « crimes de guerre » en s’opposant à la prolongation de la mission de l’OSCE. « La Russie tente de bloquer la mission d’observation de l’OSCE en Ossétie du Sud parce qu’elle a commis des crimes de guerre y compris des nettoyages ethniques contre les Géorgiens », a déclaré à l’AFP le ministre géorgien de la Réintégration, Temour Iakobachvili. Le conseil de l’OSCE avait décidé le 19 août, à la suite du conflit en Ossétie du Sud, « d’augmenter pour une période minimum de six mois le nombre des observateurs militaires au sein de la mission de l’OSCE en Géorgie de jusqu’à 100 personnes ». Mais seuls vingt observateurs militaires avaient été dans l’immédiat déployés dans les zones adjacentes à l’Ossétie du Sud. Et ce sont ces vingt observateurs militaires qui resteront sur le terrain en Géorgie jusqu’au 19 février, échéance d’un mandat distinct de la mission principale de l’OSCE sur place. Huit autres, présents avant le conflit, seront retirés. Malgré leur mandat, ils n’ont pu entrer en Ossétie du Sud et en Abkhazie depuis la fin des hostilités. « Je regrette cette situation. L’OSCE a encore beaucoup de travail à réaliser dans la région », a réagi à Helsinki le président en exercice de l’organisation, le chef de la diplomatie finlandaise, Alexander Stubb. « Nous avons besoin d’une présence de l’OSCE des deux côtés (de la zone tampon), notamment pour observer les processus de démocratisation et de retour des réfugiés », a insisté Ian Cliff, l’ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’OSCE, fustigeant la position russe. Tout en invitant les membres de l’OSCE à mettre à profit les quelques mois que durera le retrait « pour reprendre les négociations », l’ambassadeur de Russie, Anvar Azimov, n’a pas fait mystère de la position de son pays. « Un échec ne serait pas une tragédie. Les institutions continueront leur travail avec ou sans l’OSCE », a-t-il estimé. La négociation d’un nouveau mandat pour l’OSCE en Géorgie sera au sommet de l’ordre du jour de la diplomatie grecque, qui va succéder au 1er janvier à la Finlande à la présidence annuelle tournante de l’organisation. Le processus pourrait rester bloqué jusqu’à ce que Russes et Géorgiens concluent un accord sur la sécurité dans la région. La prochaine rencontre est prévue à la mi-février à Genève. Au cours de la dernière série de discussions mi-décembre, ils n’avaient pu rapprocher suffisamment leurs positions.
Tbilissi accuse Moscou de vouloir cacher des « crimes de guerre » en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va retirer sa mission de Géorgie après l’opposition de la Russie à une prolongation de son mandat, qui s’achève le 31 décembre, a annoncé hier la présidence de l’institution. « A partir du 1er...