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Actualités - CHRONOLOGIE

Chroniques L’Irak de l’horreur de Farnaz Fassihi Maya GHANDOUR HERT

Toute guerre est indiscutablement méprisable, honteuse et scandaleuse. Farnaz Fassihi a trouvé les mots, nuancés mais forts, pour raconter celle de l’Irak. D’une écriture à la fois touchante et réaliste, percutante et humaniste, Farnaz Fassihi chronique le quotidien irakien – qui ressemble tellement au nôtre durant nos odieux épisodes de guerres – dans Waiting for an ordinary day : the unraveling of life in Iraq aux éditions Public Affairs Books. Qu’on la présente comme une Iranienne née aux États-Unis ou comme une Américaine d’origine iranienne, Fassihi n’en reste pas moins une journaliste accomplie. Correspondante de guerre en Irak, elle a bouleversé le monde par ses témoignages et notamment une certaine lettre électronique dans laquelle elle racontait le quotidien bagdadien, et où elle exprimait sans tabou ses frustrations, ses peurs, ses déprimes et ses révoltes. Cet e-mail, envoyé à l’origine à des membres de sa famille aux States, a fait le tour du monde du Web et a été reproduit dans la presse internationale. Extrait : « Certains pourraient argumenter que l’Irak est perdu à jamais. Pour nous autres qui sommes sur le terrain, il nous est difficile d’imaginer ce qui pourrait relever ce pays de sa violente descente aux enfers. Les erreurs américaines ont fait sortir le génie du terrorisme, du chaos et du désordre de sa lampe. Et il n’y a pas moyen de le faire regagner sa bouteille. » « C’est dans ce cet esprit-là que j’ai rédigé cet ouvrage », indique Fassihi, aujourd’hui basée à Beyrouth. Le chef adjoint du bureau du Wall Street Journal pour le Moyen-Orient et l’Afrique signe ses carnets au Virgin Megastore, centre-ville, aujourd’hui jeudi 18 décembre, de 18h00 à 20h00. Stationnée à Bagdad de 2003 à 2006, elle a assisté, in vivo, à l’invasion militaire américaine, puis à l’insurrection qui s’est transformée inéluctablement en guerre civile. Contrairement aux autres journalistes qui se contentaient d’accomplir une mission quotidienne (avec grand courage certes), Fassihi, elle, a pris le temps de se mêler à la classe moyenne irakienne. Entreprise rendue plus aisée, elle le reconnaît, à cause de ses origines iraniennes et aussi parce que les gens se confient plus facilement à une femme. On retrouve donc ici les témoignages de propriétaires de galeries d’art, de traducteurs pour l’armée US, de chauffeurs de taxi, d’adolescents radicalisés, de femmes au foyer, de vendeurs de quatre saisons. Mais elle raconte aussi ses escapades de journaliste dans un pays en guerre, ses visites aux prisons (notamment celle d’Abou Ghraib), ses missions dangereuses, les bombes qui explosent, le combat de tous les instants. Fassihi nous parle de son travail dans cet environnement très difficile, de sa motivation, de sa vie et des épreuves qu’elle traverse quotidiennement. « Tout ce que je souhaitais, c’était de pouvoir marcher dans la rue, regarder les gens discuter et rire, et me sentir en sécurité à nouveau. » On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C’est avec cette force-là que Farnaz Fassihi témoigne aujourd’hui.
Toute guerre est indiscutablement méprisable, honteuse et scandaleuse. Farnaz Fassihi a trouvé les mots, nuancés mais forts, pour raconter celle de l’Irak.
D’une écriture à la fois touchante et réaliste, percutante et humaniste, Farnaz Fassihi chronique le quotidien irakien – qui ressemble tellement au nôtre durant nos odieux épisodes de guerres – dans Waiting for an...