Le Proche-Orient selon Den Ouden

Annette Den Ouden expose ses essais photographiques en noir et blanc chez Umam D&R. Un travail fort et qui a du caractère. * Deux années après avoir décroché son diplôme de l’Académie des beaux-arts de Rotterdam, Annette Den Ouden a obtenu une bourse Stipend de la Fondation des arts visuels, de design et d’architecture d’Amsterdam. Sans perdre une seconde, elle a bouclé son sac à dos et s’est lancée dans un périple photographique solo à travers les continents. Le voyage durera une vingtaine de mois. Durant ce bain de cultures évidemment très instructif, Den Ouden a plongé littéralement dans les us et coutumes locaux de chaque pays visité. Elle a découvert qu’ « en marge du “village global”et en dépit de l’arrogance de l’Occident, de la suppression politique et du manque de développement économique, nombreux sont ceux qui luttent au quotidien pour préserver leur culture, leur terre et leur dignité ». Son œuvre photographique est inspirée de celles d’Eugene Smith et Sebastiao Salgado, dont la rigueur et l’exigence en ont fait un modèle pour plusieurs générations de photographes, attachés à la valeur du témoignage que permet la photographie. Den Ouden pourrait être ce que les Américains appellent un « concerned photographer », un photographe engagé, qui utilise son appareil comme une arme, pour défendre ses idées. Elle s’immerge longuement dans les lieux ou avec les personnes qu’elle fixe sur pellicule et réalise ainsi des essais photographiques pour des reportages à valeur documentaire. Les œuvres exposées chez Umam D&R ont été prises dans la région du Proche-Orient après le 11-Septembre. Dans ce monde en pleine mutation, dans ces pays en ébullition, Annette Den Ouden visait la justice et la vérité. En Irak, en Syrie, en Palestine ou au Liban, elle a traqué les répercussions de la politique, parfois injustifiée, des pays occidentaux et qui génèrent souvent des réactions religieuses. Un travail fort, tout en contrastes (de noir et de blanc), jouant des contre-jours et des compositions théâtrales. Jusqu’au 13 décembre, à Haret Hreik.