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Damas n’offre qu’un emballage décoratif, sans cadeau à l’intérieur

Malgré les critiques et les divergences qu’elle suscite, la ruée des visiteurs libanais sur Damas ne pose pas problème en soi. Mais on peut se tracasser pour sa finalité et ses résultats. Car la Syrie ne donne à ses hôtes que gesticulations protocolaires et photos souvenirs avec ses responsables. Ce dont, par contre, elle tire avantage en faisant croire au monde qu’elle change de comportement et normalise ses relations avec le Liban. Le tout s’accompagnant d’effets d’annonce creux, les promesses n’engageant que ceux qui y croient. Pour le fond, la Syrie mise sur les législatives libanaises. Si ses alliés l’emportaient, elle pourrait leur faire quelques présents. Qui ne seraient d’ailleurs pas gratuits, puisque, en retour, elle serait assurée de recouvrer une large partie de son ancienne influence sur la scène locale. À ce jour, de tous les engagements syriens pris devant les Arabes et les Français concernant le Liban, seul l’échange d’ambassadeurs est en voie de réalisation. Sur tout le reste, c’est le silence radio total. Pour la bonne raison que les revendications libanaises adressées à la Syrie constituent pour elle une carte de pression sur les USA, pour qu’ils prennent langue avec elle, ou même sur Israël via le Hezbollah. Et localement, une monnaie d’échange potentielle avec le 14 Mars s’il gagne les élections. Rappel des points en question, dont certains sont du reste évoqués dans le communiqué final du sommet libano-syrien de Damas : – Le tracé des frontières, en commençant par Chebaa. Rien en vue, du moment que le président Assad lie l’opération au retrait israélien de ces fermes. En passant outre à la 1701 qui prévoit la remise transitoire de la zone à l’ONU. Tandis que Walid Moallem déclare que « Chebaa n’est pour le moment ni libanaise ni syrienne car elle est occupée. Si l’ONU veut le bien du Liban, qu’elle retire Israël et à ce moment, il n’y aurait pas de problème ». – Le démantèlement des bases armées hors camps relevant d’organisations palestiniennes qui sont toutes d’obédience syrienne. La Syrie indique qu’elle n’est disposée à en parler que dans le cadre d’un package deal global incluant la paix avec Israël, l’armement du Hezbollah, le contrôle des frontières et les conditions de vie dans les camps palestiniens du Liban. – Le sort des prisonniers libanais en Syrie et des disparus libanais. La Syrie répond en demandant à être renseignée réciproquement sur les disparus syriens au Liban. Et en affirmant que les prisonniers libanais détenus dans ses geôles ont fait l’objet de jugements en règle. Les perspectives relationnelles s’arrêtent donc à l’échange d’ambassadeurs prévu dans les trois semaines qui viennent. Et que Damas exploite déjà médiatiquement pour s’attirer les bonnes grâces de l’administration Obama, à l’orée de son avènement. Car, comme le président Assad ne cesse de le répéter, la Syrie estime nécessaire que les USA parrainent ses pourparlers avec Israël car ils sont seuls en mesure de faire fléchir l’État hébreu. Il ne faut donc pas attendre du nouveau et du concret du côté du rôle syrien au Liban avant les législatives de l’an prochain et la formation conséquente d’un nouveau gouvernement. E. K.
Malgré les critiques et les divergences qu’elle suscite, la ruée des visiteurs libanais sur Damas ne pose pas problème en soi. Mais on peut se tracasser pour sa finalité et ses résultats. Car la Syrie ne donne à ses hôtes que gesticulations protocolaires et photos souvenirs avec ses responsables. Ce dont, par contre, elle tire avantage en faisant croire au monde qu’elle...