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Entraide L’AfeL donne un meilleur avenir aux enfants miséreux Patricia KHODER

L’Association du foyer de l’enfant libanais (AFEL) célébrera comme chaque année Noël un peu plus tôt avec ses amis, et ce lors d’un déjeuner donné demain samedi à Dékouané. Depuis 32 ans, l’association rend le quotidien des enfants miséreux plus chaleureux leur donnant la chance d’avoir un meilleur avenir. Cette année, l’association rend hommage à sœur Emmanuelle, la religieuse dynamique décédée en octobre dernier et qui soutenait l’AFEL depuis 1988. Pour Noël, l’Association du foyer de l’enfant libanais organise son déjeuner annuel à l’école hôtelière de Dékouané. Ce déjeuner se tiendra demain samedi à 13 heures. Il permettra à l’association de rassembler des fonds afin de financer ses activités annuelles. Fondée en 1976, l’AFEL a un triple objectif : accueillir l’enfant défavorisé, assurer son développement, aider sa famille à se réaliser et rendre son milieu apte à son épanouissement, souligne la présidente de l’association, Simone Wardé, dans un texte publié dans le dernier bulletin de l’association. « En 1976, l’AFEL s’est occupée de 80 enfants et de leurs 30 familles. En 2008, l’association s’occupe de 500 enfants et de 220 familles », note-elle, ajoutant : « Notre leitmotiv est le suivant : il y a un enfant malheureux, il faut être là, lui ouvrir la porte de l’AFEL, lieu d’amour et d’accueil. » En fait, c’est grâce à cet amour que les enfants miséreux, qui risquent de devenir des délinquants ou de vivre dans la rue, peuvent changer de vie et d’avenir. L’association suit le petit jusqu’à l’âge adulte, elle intervient sur son milieu en aidant sa famille, tente dans la mesure du possible de changer son environnement. Et grâce à son intervention, beaucoup d’enfants miséreux sont devenus des années plus tard des adultes responsables, capables de se prendre en main et de réussir leur vie. Simone Wardé souligne qu’après « 32 ans de travail et d’amour, beaucoup de résultats ont été obtenus, et c’est cela qui nous encourage à poursuivre notre engagement ». L’engagement de l’AFEL, ce sont des centres créés selon les besoins des enfants reçus par l’association. L’internat de Jouar el-Bouachec, à Achkout dans le Kesrouan, est un centre de prise en charge d’enfants maltraités ou à risque de l’être. Il accueille 55 pensionnaires qui sont regroupés en cellules familiales de 12 enfants tout au long de l’année. Ils sont encadrés par une équipe multidisciplinaire : éducateurs, assistantes sociales, psychologues et intervenants. L’externat de Sin el-Fil a été mis en place pour la prévention de la délinquance et du travail précoce des enfants. Il a notamment pour but d’assurer le développement de 110 enfants, de les aider à se projeter dans l’avenir aux niveaux scolaire, professionnel et personnel. Ce centre assure également le suivi et le soutien de 52 familles afin qu’elles affrontent les situations à problèmes ; l’AFEL stimule également les potentialités des familles dans un but de réhabilitation sociale et économique. Le service spécial de remise à niveau a été créé pour les enfants en difficulté scolaire et victimes de troubles d’apprentissage. Il a pour objectifs d’aider les enfants non scolarisés à atteindre le niveau requis, permettre aux élèves qui accusent un retard dans les notions de base de les acquérir et d’intégrer une école classique ou technique, et assurer enfin aux enfants inadaptés un cadre scolaire favorisant les possibilités d’intégration. Quatre-vingt-trois enfants, âgés de 6 à 15 ans, bénéficient de ce projet. Ils sont répartis sur trois centres : deux externats à Bourj Hammoud et un internat à Jouar. Ce service de remise à niveau est le seul au Liban à accueillir les enfants gratuitement. Il est assuré en collaboration avec les ministères des Affaires sociales et de l’Éducation. Quant au service d’aide aux familles, il a notamment pour objectif d’assurer à la famille un soutien moral, social, éducatif et matériel pour sa réhabilitation socio-économique, répondant aux besoins de l’enfant tout en le gardant dans sa famille. Les bénéficiaires sont 300 enfants, scolarisés dans des écoles académiques ou techniques, et leurs 150 familles. L’AFEL assure également des programmes sociaux divers qui englobent entre autres l’alphabétisation des adultes et l’éducation populaire, un programme qui prévoit des réunions et des conférences sur divers sujets aux familles de l’AFEL et à celles qui habitent les quartiers proches du centre de Sin el-Fil. Toujours à Sin el-Fil, des ateliers protégés ont été mis en place. Ils sont tenus par des femmes volontaires qui fournissent du travail aux mères des familles de l’AFEL. Quarante femmes, que plusieurs raisons empêchent de travailler hors de chez elles, bénéficient de ce programme. L’AFEL a créé également un club de jeunes, ouvert à Sin el-Fil et mis à la disposition de trente adolescents qui s’y réunissent en week-end. Parmi les services proposés par l’association, il faut également compter les colonies de vacances dont bénéficient en été les enfants de l’association. Le « yalla » de sœur Emmanuelle Dans le bulletin de l’AFEL, une place spéciale a été accordée à sœur Emmanuelle, décédée en France en octobre dernier, un mois avant la célébration de son centenaire. La religieuse faisait partie des grands amis de l’AFEL, depuis 1988. Lors de sa venue au Liban, durant la guerre, elle avait travaillé avec l’association. La fondation qu’elle a créée, Asmae, collabore depuis plusieurs années avec l’AFEL. À part les dons régulièrement versés, Asmae envoie des volontaires français pour travailler auprès de l’association libanaise. Depuis six mois, et afin d’aider l’AFEL dans sa lutte contre la maltraitance, Asmae a délégué une psychologue clinicienne, Catherine Daubrège. L’association fondée par sœur Emmanuelle finance l’opération. L’objectif de cette mission est de renforcer le professionnalisme de l’AFEL dans son approche de la maltraitance en développant ses compétences et ses modes d’intervention. Évoquant sœur Emmanuelle, Simone Wardé, qui avait fait la connaissance de la religieuse en 1987, la décrit comme « une femme à la force de persuasion et au courage exceptionnels ». Elle se souvient : « Les obus tombaient de toutes parts et je proposai à sœur Emmanuelle de venir dormir chez moi. Nous faisions un appel pour ramasser un grand nombre d’habits et de chaussures. Sœur Emmanuelle me lança alors, avec son grand sourire : “Et vous croyez pouvoir amuser les enfants avec ça ? Non, non, il leur faut des jouets.” Quelques semaines plus tard je n’en croyais pas mes yeux en voyant arriver six camions bourrés de cadeaux, des jouets qu’elle avait pu obtenir après son appel. » Simone Wardé souligne encore : « Je crois que le plus important aujourd’hui, c’est de vivre le message de sœur Emmanuelle plutôt que d’en parler. Son message est celui de l’espérance et de l’amour, elle disait : “Battez-vous ! Yalla ! Et vous surmonterez l’obstacle, grâce à votre foi en Dieu et à vos ressources intérieures. Faites tout ce que vous pouvez. Acharnez-vous et vous réussirez”. » L’AFEL a besoin de votre aide. Pour vos dons : le secrétariat général est situé à Sin el-Fil, rue Youssef Karam, immeuble Yahia, téléphone (01) 481690 et (01) 485066. BNPI Achrafieh compte numéro 128 249 00186. BEMO Dora compte numéro 03.00.366.002194.
L’Association du foyer de l’enfant libanais (AFEL) célébrera comme chaque année Noël un peu plus tôt avec ses amis, et ce lors d’un déjeuner donné demain
samedi à Dékouané. Depuis 32 ans, l’association rend le quotidien des enfants
miséreux plus chaleureux leur donnant la chance d’avoir un meilleur avenir. Cette année, l’association rend hommage à sœur...