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Actualités - CHRONOLOGIE

Cisjordanie Premières mesures de l’armée contre les colons à Hébron

Peres et Olmert dénoncent les exactions des ultranationalistes israéliens. L’armée israélienne, accusée de passivité face aux débordements de colons opposés à un ordre d’évacuation d’une maison dans la ville palestinienne de Hébron, a fini par décréter le secteur zone militaire fermée après plusieurs jours de violences. L’armée a interdit hier à des colons l’accès aux quartiers palestiniens de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, à la suite de violentes manifestations d’ultranationalistes ces derniers jours. « Le secteur de la maison est décrété “zone militaire fermée” et il est interdit à des Israéliens de pénétrer dans les quartiers palestiniens », a déclaré à l’AFP un porte-parole militaire. Dans la pratique toutefois, l’armée n’empêche pas l’accès à la maison, même à des militants ultranationalistes, selon un correspondant de l’AFP sur place. Un responsable militaire, cité par le quotidien Yediot Aharonot, a accusé l’extrême droite en Israël de « vouloir provoquer une guerre de religions » entre juifs et musulmans. Des responsables parmi les colons eux-mêmes se sont inquiétés d’une « perte de contrôle » sur les jeunes extrémistes alors que la presse était quasi unanime à reprocher aux autorités leur inaction. Les ultranationalistes, en grande majorité des jeunes, s’opposent à un ordre d’expulsion émis en novembre par la Cour suprême israélienne d’une maison disputée à Hébron, mais toujours pas appliqué. Depuis lundi, 20 Palestiniens et 18 Israéliens ont été blessés lors d’affrontements à coups de pierres à Hébron, un haut lieu de tensions depuis l’occupation en 1967 de la ville par Israël. Parallèlement, le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président Shimon Peres ont fermement dénoncé les violences des colons alors que le président palestinien Mahmoud Abbas en a fait porter la responsabilité au gouvernement israélien. « Le désir de laisser un sceau de la présence juive dans l’une de nos villes les plus saintes (Hébron) est parfaitement compréhensible, mais il ne saurait être plus fort que la décision de la Cour suprême », a déclaré M. Olmert. « À partir du moment où la Cour suprême s’est prononcée pour l’évacuation de cette maison, elle sera évacuée », a-t-il ajouté. « Ce qui se passe aujourd’hui à Hébron porte un tort considérable à l’État. Celui qui jette une pierre contre un soldat s’attaque à l’État, et cela, on ne peut le permettre », a renchéri M. Peres. À Ramallah, M. Abbas a fait porter « au gouvernement israélien la responsabilité pour les agressions commises par les bandes de colons ». « Nous appelons la partie israélienne à prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à ces agressions », a-t-il dit à la presse. Des groupes de jeunes ultranationalistes ont jeté dans la nuit de lundi à mardi et durant des heures des pierres en toute impunité sur des maisons palestiniennes à Hébron ainsi qu’en direction de jeeps de la police et des gardes-frontières. Ils ont brûlé des voitures, crevé des pneus et brisé des vitres de maisons. Des pierres tombales d’un cimetière musulman à Hébron ont été brisées par des colons extrémistes présumés. Les manifestants israéliens s’étaient rassemblés après des rumeurs selon lesquelles la police et l’armée allaient procéder à l’évacuation du bâtiment disputé. La maison, baptisée « Maison de la discorde » par les médias israéliens, est située sur la route menant de l’implantation de Kyriat Arba, adjacente à Hébron, au caveau des Patriarches, lieu de pèlerinage commun aux juifs et aux musulmans. Une centaine d’étudiants de l’Université palestinienne d’Hébron ont marché hier vers la maison disputée pour dénoncer les violences des colons, mais les forces de l’ordre israéliennes ont lancé des bombes assourdissantes pour les disperser, selon des témoins. Enfin, à Jérusalem, un Palestinien a été blessé à coups de couteau par quatre Israéliens dans ce qui apparaît comme un attentat ultranationaliste. Pour les Palestiniens, Obama ne changera rien Une majorité de Palestiniens pense que l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis n’aura aucun impact sur les chances d’un règlement du conflit avec Israël, selon un sondage publié hier. L’enquête d’opinion montre que, pour 57,5 % de Palestiniens, l’élection de M. Obama « ne fera aucune différence » par rapport à l’administration sortante en ce qui concerne les négociations de paix israélo-palestiniennes, contre 20,2 % qui se disent « plus optimistes » et 17,7 % « plus pessimistes », le reste étant indécis. Une écrasante majorité de Palestiniens (75,7 %) n’est en outre « pas du tout satisfaite » du rôle américain dans le processus de paix, dont Washington est le principal parrain, contre 8 % seulement de satisfaits. Le sondage relève en outre que le président palestinien Mahmoud Abbas et son parti, le Fateh, seront victorieux en cas d’élections générales. Des ONG palestiniennes dénoncent la « discrimination raciale » Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit faire cesser « la discrimination raciale institutionnalisée » en Israël, a demandé hier à Genève un collectif d’ONG palestiniennes. À la veille de l’examen de la situation des droits de l’homme en Israël par le Conseil, les ONG ont accusé l’État hébreu d’imposer « un régime d’apartheid ». « Le racisme et la discrimination institutionnalisée basée sur la nationalité, l’ethnie, la race et la religion sont les causes profondes des déplacements forcés actuellement en cours et des expropriations » dont sont victimes les Palestiniens, estime le collectif dans un rapport présenté à la presse. Cette politique de l’État israélien rend « impossible une solution de paix reposant sur la création de deux États », selon le collectif d’ONG.
Peres et Olmert dénoncent les exactions des ultranationalistes israéliens.
L’armée israélienne, accusée de passivité face aux débordements de colons opposés à un ordre d’évacuation d’une maison dans la ville palestinienne de Hébron, a fini par décréter le secteur zone militaire fermée après plusieurs jours de violences.
L’armée a interdit hier à des colons...