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Crise La saison de Noël s’annonce mal aux États-Unis

Les rues et les vitrines sont en cours d’illumination à New York et un sapin de 22 mètres de haut a été installé devant le Rockefeller Center, mais la saison de Noël s’annonce mal alors que l’économie américaine s’avance tout droit vers la récession. Alors que les chiffres indiquent un repli de 4,1 % des ventes de détail en octobre par rapport à l’année précédente, les magasins baissent déjà leurs prix pour attirer les clients, au début de la période la plus rentable de l’année. Des chaînes importantes comme J.C. Penny’s ou Neiman Marcus ont affiché de grosses pertes au troisième trimestre, le vénérable magasin Macy’s a perdu 44 millions de dollars et le géant de l’électronique Circuit City a fait faillite. Le site d’analyse Moody’s Economy.com annonce déjà « la pire saison en 15 ans ». Parmi les rares à être en forme, on note le distributeur de produits à bas prix Wal-Mart, les sites de vente en ligne et les boutiques d’articles d’occasion. Goodwill, une chaîne de revente de marchandises usagées, a vu ses ventes augmenter de 6 à 11 % en octobre. D’ores et déjà, on peut voir des commerçants offrir des rabais de 50, 60, voire 80 %. Un magasin de chaussures de Greenwich Village propose ainsi des « soldes de récession ». D’après Moody’s Economy.com, l’appât pourrait ne pas être suffisant. « Le chômage augmente et les conditions d’obtention de prêts se resserrent, écrit Moody’s. Pressés de tous côtés, les consommateurs deviennent frugaux. » La tendance est mauvaise pour les négociants et plus généralement pour l’économie. Les dépenses des consommateurs représentent les deux tiers de l’économie américaine, et la période de Noël se taille d’ordinaire la part du lion. Les États-Unis ne sont pas encore techniquement en récession – la frontière devrait être franchie début 2009 –, mais les craintes sont bien réelles. « Nous souffrons », dit Marissa Orellana, responsable des ventes chez Crane and Co, une papeterie de luxe à Manhattan. Le magasin, qui vend des cartes de Noël sur commande, se dirige vers une chute de 30-40 % de son chiffre d’affaires. « Les gens ne dépensent pas. Ils gardent leur argent à la banque en cas de pépin », dit Mme Orellana. Sa propre famille a annulé une semaine de vacances. « Nous préférons épargner, au cas où l’un d’entre nous perdrait son emploi », explique-t-elle. Tous près, chez un antiquaire de la 5e Avenue, le couperet est déjà tombé et le magasin, qui ferme définitivement à la fin de l’année, tente d’écouler son stock. « Personne n’achète, dit un vendeur, Tito Moe. Les gens ont peur, ils ne savent pas ce qui va se passer. » Une étude publiée fin octobre par le cabinet d’audit Deloitte souligne qu’un nombre record de consommateurs sont pessimistes et que les deux tiers d’entre eux ont l’intention de réduire leurs dépenses de vacances. Et la tendance s’applique même aux gens aisés. Ainsi Linda Jacobs, 47 ans, portant fourrure et sac Gucci, déclare qu’elle va acheter un ordinateur à son fils pour Noël, mais qu’elle va s’abstenir de folles dépenses. « J’étais dans un centre commercial hier, les gens touchent mais n’achètent pas », dit-elle. « Pourtant les femmes ont toujours besoin de shopping, ajoute-t-elle en souriant. Cela nous remonte le moral, surtout avec les remises de prix. »
Les rues et les vitrines sont en cours d’illumination à New York et un sapin de 22 mètres de haut a été installé devant le Rockefeller Center, mais la saison de Noël s’annonce mal alors que l’économie américaine s’avance tout droit vers la récession.
Alors que les chiffres indiquent un repli de 4,1 % des ventes de détail en octobre par rapport à l’année...