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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... Cultissime De Médéa Azouri HABIB

« Attention ! Film culte ! » Bienvenue chez les Ch’tis a été classé culte en France. Ici, au Liban, même si on a vu le film, qu’on a bien ri et qu’on est sorti léger de la salle, on a du mal à comprendre l’appellation. Mais au fait, c’est quoi un film culte ? On fait généralement l’amalgame entre culte et chef-d’œuvre, mais ce n’est pas du tout la même chose. La confusion est fréquente même chez les cinéphiles les plus avertis. Cela dit, un chef-d’œuvre peut également être culte. Exemple : Clockwork Orange, de Stanley Kubrick. Chef-d’œuvre cultissime et, plus encore, polémique. Un film culte, selon l’encyclopédie du Net, Wikipedia, est un film généralement original ayant acquis un groupe fortement dévoué de fans. Le terme ne désigne ni un genre au sens propre ni une qualité esthétique, mais qualifie un film en fonction de la façon particulière dont il est reçu par le public ou une partie du public. Un film culte possède un groupe d’admirateurs, et c’est en général un film que « soit on aime, soit on déteste », mais ces propriétés ne suffisent pas à le définir complètement. On comprend donc mieux le label des Ch’tis. Vingt millions de Français ont craqué pour les « biloute » et autres « hein » du Nord. Vingt millions ! Cela suffit amplement à le classer culte. Culte pour les uns, nul pour les autres. Tout cela est bien subjectif. Et souvent on ne comprend pas pourquoi tel long-métrage est devenu culte pour tout un tas de gens. Quand on a été « cultisé » dans les années 80 par Le grand bleu ou 37,2, on a du mal à comprendre le succès de Titanic. Ça vaaaaaa, se dit-on. Pas besoin d’autant (« ma bada hal ‘ad » – en arabe, ça sonne tellement mieux). Et dire qu’il y a des jeunes filles qui l’ont vu plus de vingt fois en salle et se sont gavées de My Heart Will Go On de Céline Dion, arrivant jusqu’à l’overdose de la chanteuse québécoise. James Cameron, le réalisateur, a même fini par péter une durite, déclarant aux Oscars : « I am the king of the world. » Indigeste. Très indigeste. Autant que la BOF… Le film, certes bon, n’en valait pas autant. Et c’est exactement ce qu’on se dit une fois qu’on a vu le film de Dany Boon… Il faut voir dans l’engouement que le public peut porter à un film ce qui se cache derrière : l’époque, la situation économique, la situation cinématographique du pays, le blues d’une société, le message que transmet le long-métrage, etc., et finalement certaines choses s’expliquent… parfois. Les Français avaient besoin d’une petite leçon de tolérance. Eux, si souvent chauvins, ne pouvaient rire que d’eux-mêmes. Chaque Français qui a vu les Ch’tis s’est reconnu dedans, s’est trouvé un point commun avec l’un des acteurs, avec une des situations que le film propose. C’est comme lorsque nous, Libanais, on tombe sur un groupe Facebookien qui met en lumière les principales caractéristiques des Libanais. On en raffole. Comme les juifs du Sentier ont adoré La vérité si je mens. Pareil. Dans la catégorie films cultes donc, il y a tout et n’importe quoi. Des grands succès commerciaux aux répliques cultes, des flops lors de leurs sorties qui sont devenus des références pour certains, des phénomènes qu’on ne saisit pas et que seuls les aficionados comprennent, des films aimés de la critique et du public qui ont fini par devenir cultes. On retrouve donc et pêle-mêle : la plupart des films de Louis de Funès, avec une mention spéciale pour Rabbi Jacob, La cité de la peur, pour tous les amoureux des Nuls et de l’esprit Canal de 1984, The Big Lebowski des frères Coen, qui a un véritable fan club et dont les membres se sont retrouvés cette année pour célébrer le film en optant pour la philosophie du héros. D’autres exemples encore : 2001 : A Space Odyssey, de Stanley Kubrick également (qui est le plus culte de tous les réalisateurs), Taxi Driver, de Martin Scorsese, Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola, Blade Runner, de Ridley Scott, Blue Velvet, de David Lynch, The Party, de Blake Edwards, Pulp Fiction, de Quentin Tarantino et, plus récemment, Kill Bill. Il suffit de voir combien la vente des baskets Asics Onitsuka Tiger (jaunes de préférence) a augmenté, pour comprendre que le phénomène a même dépassé Tarantino. Star Wars, le plus grand succès générationnel de tous les temps, The Rocky Horror Picture Show, avec Susan Sarandon, satire exquise des années 70, qui réunit dans des salles, jusqu’à aujourd’hui, des fans déguisés, qui miment les scènes du film. Un tas de films indépendants communément reconnus pour être devenus des films cultes, succès des vidéothèques comme Showgirl, de Verhoeven, adoré par la communauté gaie ou encore Thelma and Louise. Beaucoup de bonnes et de mauvaises choses dans cette grande famille du film culte. Et vous, c’est quoi votre film culte ? Parce que moi j’hésite encore…
« Attention ! Film culte ! » Bienvenue chez les Ch’tis a été classé culte en France. Ici, au Liban, même si on a vu le film, qu’on a bien ri et qu’on est sorti léger de la salle, on a du mal à comprendre l’appellation. Mais au fait, c’est quoi un film culte ? On fait généralement l’amalgame entre culte et chef-d’œuvre, mais ce n’est pas du tout la même...