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Crise financière La crise s’aggrave aux États-Unis et au Japon

Démoralisés, les marchés mondiaux chutent toujours. La propagation des effets de la crise financière mondiale faisait à nouveau chuter hier les marchés mondiaux, démoralisés par les sombres perspectives américaines, l’aggravation du déficit commercial au Japon et l’extension de la crise dans l’automobile. Le département américain du Travail a annoncé hier une nouvelle hausse du nombre des nouveaux chômeurs indemnisés aux États-Unis au cours de la semaine close le 15 novembre, avec 542 000 nouveaux dossiers déposés. Cette augmentation, une fois encore supérieure aux attentes des analystes, illustre la détérioration du marché de l’emploi aux États-Unis, alors que le taux de chômage a atteint en octobre 6,5 %, son plus haut niveau depuis 14 ans, et que la Réserve fédérale estime qu’il pourrait monter jusqu’à 7,6 % en 2009. Face à ces chiffres alarmants, la Maison-Blanche a évoqué pour la première fois ouvertement l’idée d’allonger la durée des indemnités chômage. Pessimiste, Randall Kroszner, membre du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed), a estimé que les récentes mesures de soutien prises par les autorités américaines auraient des effets encore « très incertains » dans les « conditions économiques et financières actuelles ». Minée par la dégradation continue du marché de l’emploi américain, Wall Street est tombée après l’ouverture à ses plus bas niveaux depuis plus de cinq ans, avant de revenir à l’équilibre, soutenue par un mouvement de chasse aux bonnes affaires. Les Bourses européennes ont beaucoup souffert, dans des marchés déroutés et inquiets des perspectives de récession et de déflation. La Bourse de Paris a replongé, le CAC 40 lâchant 3,48 % et terminant sous la barre des 3 000 points pour la première fois depuis cinq ans et demi. À Francfort, l’indice vedette Dax a fini en forte baisse de 3,08 %. La Bourse de Londres a elle aussi de nouveau terminé en très forte baisse, l’indice vedette Footsie-100 perdant 3,26 %. À Madrid, l’indice vedette Ibex-35 a reculé de 2,72 %, enfonçant le plancher des 8 000 points, avec des banques à la peine. Les marchés asiatiques avaient donné le ton, plombés notamment par l’aggravation du déficit commercial au Japon, déjà entré en récession au troisième trimestre. Tokyo a abandonné 6,89 % et Hong Kong 4,04 %. Sur le terrain industriel, la crise automobile, partie des États-Unis, continue de s’étendre. Partout dans le monde, les constructeurs automobiles suppriment des emplois et réduisent la cadence de leurs usines. À Washington, les « trois grands » constructeurs américains, Ford, GM et Chrysler, qui emploient à eux seuls quelque 564 000 personnes à travers le monde, essayent de convaincre le Congrès de les sauver de la faillite avec un plan 25 milliards de dollars. Les discussions au Sénat entre les démocrates et les républicains, qui proposent d’utiliser des fonds déjà votés, sont toujours dans l’impasse. General Motors a affirmé que sa filiale allemande Opel n’était « pas à vendre », en dépit de l’offre présentée la veille par le fabricant allemand de panneaux solaires Solarworld. Au Japon, Mazda et son compatriote fabricant de poids lourds Isuzu ont à leur tour annoncé des suppressions d’effectifs, 1 300 salariés en CDD ou intérimaires pour le premier, 1 400 salariés temporaires pour le second. En Europe, la situation n’est pas plus brillante. En France, PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi qu’il allait supprimer 3 550 emplois en France par des départs qu’il affirme volontaires. Le constructeur allemand Daimler, lui aussi touché de plein fouet, a annoncé qu’il allait encore réduire le nombre de ses emplois précaires. Face à la récession qui s’étend, l’Union européenne (UE) envisage un plan de relance de 130 milliards d’euros, qui doit être dévoilé mercredi prochain. La Commission européenne prévoit un plan de relance de la croissance qui « représenterait 1 % du produit intérieur brut de chaque État membre », selon une porte-parole du ministre allemand de l’Économie Michael Glos. Hier, la France, qui préside l’UE, n’a pas confirmé « à ce stade » le montant de 130 milliards d’euros évoqué par les Allemands. La présidente de la commission des Affaires économiques du Parlement européen, la socialiste française Pervenche Bérès, a préconisé de doubler le montant de ce plan de relance pour le porter à 2 % du PIB européen. L’UE a par ailleurs approuvé un prêt de 6,5 milliards d’euros à la Hongrie pour l’aider à surmonter les difficultés nées de la crise, a annoncé le ministre des Finances à Budapest. À Francfort, de hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont alimenté les attentes d’une nouvelle baisse très prochaine des taux directeurs pour contrer la récession qui s’installe en zone euro. En France, le président Nicolas Sarkozy a présenté un « fonds souverain à la française » doté de 20 milliards d’euros en 2009, destiné à intervenir « massivement chaque fois qu’une entreprise stratégique aura besoin de fonds propres ». Par ailleurs, les pays nordiques ont annoncé l’octroi d’un prêt conjoint de 2,5 milliards de dollars à l’Islande, s’ajoutant au prêt de 2,1 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) approuvé mercredi soir par son conseil d’administration. Enfin, En Russie, le chef du gouvernement Vladimir Poutine est monté en première ligne face à la crise, promettant aux Russes de « tout faire » pour leur éviter une nouvelle déroute financière, dix ans après le traumatisme de 1998 et l’effondrement du système bancaire et de l’épargne en roubles. Son ministre des Finances Alexeï Koudrine a, lui, prédit que l’année 2009 « constituera le pic de la crise financière mondiale ».
Démoralisés, les marchés mondiaux chutent toujours.
La propagation des effets de la crise financière mondiale faisait à nouveau chuter hier les marchés mondiaux, démoralisés par les sombres perspectives américaines, l’aggravation du déficit commercial au Japon et l’extension de la crise dans l’automobile.
Le département américain du Travail a annoncé hier une...