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Actualités - CHRONOLOGIE

Santé publique L’OMS appelle à privilégier les soins de santé primaires au sein des sociétés

Le rapport 2008 sur la santé de l’OMS a été rendu public à Beyrouth. Dans ce rapport, l’organisation onusienne appelle à un renouveau des soins de santé primaire pour une équité dans l’accès aux soins. Le 12 septembre 1978, les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont signé la Déclaration d’Alma-Ata qui a appelé à « donner à tous les peuples du monde un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive » en privilégiant les « soins de santé primaire » (SSP). Trente ans plus tard, l’OMS réitère cet appel en invitant les gouvernements dans le monde à accorder aux SSP une importance particulière dans leurs systèmes de santé. Dans son rapport pour l’année 2008, baptisé « Les soins de santé primaire : maintenant plus que jamais », l’organisation onusienne invite en fait à « renouveler » les SSP qui peuvent aider « les systèmes de santé dans le monde » à « relever mieux – et plus rapidement – les défis d’un monde en évolution ». Un appel justifié dans plusieurs pays du monde où l’iniquité dans la santé se fait sentir. « La mondialisation met à rude épreuve la cohésion sociale de nombreux pays, et les systèmes de santé (…) ne fonctionnent manifestement pas aussi bien qu’ils le pourraient et le devraient », souligne ainsi l’OMS. Au Liban, ce rapport, ainsi que celui de la commission des déterminants sociaux de la santé de l’OMS, ont été présentés mercredi au cours d’une conférence organisée au siège de l’administration centrale de l’Université libanaise. Étaient notamment présents le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, représentant le ministre, le ministre des Affaires sociales, Mario Aoun, le représentant de l’OMS au Liban, Hussein Abouzaid, et un parterre de spécialistes. Dans une allocution, le Dr Ammar a souligné que le ministère a toujours accordé une importance aux soins de santé primaire qu’il considère d’ailleurs « comme un des piliers du système de santé ». Les centres qui accordent ces soins ne cessent d’augmenter, a-t-il révélé, constatant qu’en 2007, près d’un million de personnes ont bénéficié de leurs services. « Cette année, nous avons établi les critères de qualité pour ces centres qui seront désormais sujets au système d’accréditation, à l’instar des hôpitaux, a affirmé le Dr Ammar. Et cela dans le but d’insister sur le fait que les soins de santé primaire ne signifient pas des soins réservés aux pauvres, mais qu’il s’agit de soins de haute qualité, même si leurs coûts sont à la portée des pauvres. » De son côté, le Dr Mario Aoun a déploré la politique sanitaire et sociale adoptée par le gouvernement libanais « depuis 1992 » qu’il a qualifiée, de « mauvaise », d’autant que « l’État a abandonné son rôle qui consiste à prendre soin de la société au profit des associations et des établissements hospitaliers privés ». Il a par ailleurs exposé les réalisations achevées par son ministère. Quant au Dr Abouzaid, il a insisté sur l’importance du rapport de l’OMS et celui de la commission des déterminants sociaux de la santé qui se complètent. Et de réitérer le soutien que porte le bureau de l’OMS au Liban à tous les efforts susceptibles d’« activer les soins de santé primaire » dans le pays. Principaux points du rapport Le rapport 2008 de la santé de l’OMS évalue de manière critique la façon dont les soins de santé sont organisés, financés et dispensés dans les pays riches et dans les pays pauvres. Il rappelle que lorsqu’ils ont été proposés, il y a trente ans, les SSP « s’inspiraient d’une vision globale de la santé qui allait bien au-delà d’un modèle médical étroit ». « Ils considéraient que la mauvaise santé et la maladie avaient de nombreuses causes sur lesquelles le secteur sanitaire n’avait aucune prise et qu’il convenait de les aborder sous un angle plus large impliquant la société dans son ensemble, poursuit le rapport. Cela devait permettre d’atteindre plusieurs objectifs : une meilleure santé, moins de maladie, plus d’équité et une amélioration considérable de la performance des systèmes de santé ». Ces objectifs n’ont toutefois pas été atteints, « même dans les pays les plus développés », déplore l’OMS. Malgré les progrès « réalisés pour améliorer la santé, combattre la maladie et allonger l’espérance de vie, partout dans le monde, les populations sont mécontentes des systèmes de santé existants ». L’une des plus grandes inquiétudes demeure « le coût des soins de santé ». Selon l’OMS, la source du problème demeure « les systèmes de santé et les programmes de développement sanitaire » qui se sont « mués en une mosaïque de composantes ». Ce qui se traduit notamment par « la spécialisation excessive dans les pays riches et les programmes déterminés par les donateurs et concentrés sur une seule maladie dans les pays pauvres ». À cela s’ajoute le fait qu’une « grande partie des ressources est dépensée en services curatifs, négligeant la prévention et la promotion de la santé, qui sont pourtant susceptibles de réduire de 70 % la charge de morbidité mondiale ». « À moins d’être réorientés substantiellement, les systèmes de santé actuels risquent d’être débordés sous l’effet des nouveaux défis croissants que sont le vieillissement de la population, les pandémies de maladies chroniques, l’émergence de maladies nouvelles telles que le SRAS et les conséquences du changement climatique », insiste le rapport. « Plutôt que d’améliorer leur capacité d’intervention et d’anticiper les nouveaux défis, les systèmes de santé semblent dériver d’une priorité à court terme à une autre, de plus en plus fragmentés et sans direction claire », déplore l’OMS. Principes des SSP L’organisation onusienne souligne par ailleurs que le concept des SSP a été « mal compris ». Ceux-ci « ont été perçus comme étant des soins au rabais destinés à des pauvres », « qui mettaient exclusivement l’accent sur le premier niveau de soins » et qui constituent pour certains « une menace pour l’ordre médical établi ». Dans son rapport, l’OMS propose ainsi que les pays prennent leurs décisions en matière de systèmes de santé et de développement sanitaire sur la base de quatre grandes orientations, qui constituent les principes de base des soins de santé primaires : • La couverture universelle, partant du principe que tout être humain doit avoir accès aux soins de santé « indépendamment de sa capacité de payer ». • Des services centrés sur la personne, à travers notamment la dissémination de points de prestation dans la collectivité. • Des politiques publiques saines, en introduisant le concept de « santé dans la politique » dans toutes les activités gouvernementales, ce qui nécessite un changement des orientations politiques. • Leadership qui doit « négocier et orienter » au lieu d’être autoritaire. Cela nécessite également de mettre à contribution « toutes les composantes de la société, y compris celles qui ne sont pas impliquées traditionnellement dans la santé », notamment la société civile, le secteur privé, les collectivités et le monde des affaires.
Le rapport 2008 sur la santé de l’OMS a été rendu public à Beyrouth. Dans ce rapport, l’organisation onusienne appelle à un renouveau des soins de santé primaire pour une équité dans l’accès aux soins.
Le 12 septembre 1978, les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont signé la Déclaration d’Alma-Ata qui a appelé à « donner à tous les...