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Chine Les exilés tibétains se réunissent pour évoquer une radicalisation de la lutte

Échec des discussions avec Pékin sur le Tibet, selon les émissaires du dalaï-lama. Un demi-millier de dirigeants tibétains en exil ont commencé à se réunir hier à Dharamsala pour débattre d’une éventuelle radicalisation de leur lutte sur le statut du Tibet. Ce possible durcissement – en exigeant l’indépendance du Tibet plutôt qu’une simple autonomie – doit être discuté à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 22 novembre au cours du plus grand rassemblement en 60 ans de la communauté tibétaine dans la bourgade himalayenne de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où le dalaï-lama vit réfugié depuis 1959. L’unique et célébrissime figure de la cause tibétaine, âgé de 73 ans et à la santé fragile, avait révélé fin octobre qu’il réfléchissait à une stratégie plus radicale que sa diplomatie traditionnellement conciliante avec Pékin, qui a annexé le Tibet en 1951. Cette réunion vise à recueillir les « véritables opinions et points de vue du peuple tibétain à travers des discussions libres et franches », a déclaré hier le dalaï-lama, alors que les délégués commençaient à arriver. Début novembre au Japon, le dalaï-lama avait carrément « reconnu l’échec » de la revendication autonomiste pour son pays natal et demandé aux six millions de Tibétains d’être ouverts à toutes les options. Certes, le mouvement tibétain « restera non violent », mais le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix a « perdu espoir » de trouver un règlement avec la Chine, répète depuis quinze jours son plus proche conseiller, Tenzin Taklha. Des émissaires du dalaï-lama et des représentants chinois discutent officiellement depuis 2002, mais les pourparlers de la semaine dernière en Chine ont capoté, Pékin affirmant qu’il ne ferait « jamais de concession », même sur une « semi-indépendance » du Tibet. Les émissaires du dalaï-lama ont déclaré hier que les négociations avaient confirmé « l’incapacité du gouvernement chinois à répondre sérieusement aux efforts de Sa Sainteté le dalaï-lama au cours des dernières décennies ». Dans ce contexte, « la réunion (de Dharamsala) va s’avérer être un tournant », pense Sonam Dolkar, de l’organisation « Gu Chu Sum » des anciens prisonniers politiques tibétains, l’un des groupuscules de la mouvance indépendantiste. Une motion réclamant l’indépendance devrait être présentée durant la réunion, mais le conclave n’a aucun pouvoir de décision, et devra s’en remettre aux Parlement et gouvernement tibétains en exil. Par avance, la Chine a prévenu jeudi que ce sommet de Dharamsala ne mènera « nulle part », tout en appelant son voisin indien à ne pas tolérer sur son sol des activités « indépendantistes ».
Échec des discussions avec Pékin sur le Tibet, selon les émissaires du dalaï-lama.
Un demi-millier de dirigeants tibétains en exil ont commencé à se réunir hier à Dharamsala pour débattre d’une éventuelle radicalisation de leur lutte sur le statut du Tibet. Ce possible durcissement – en exigeant l’indépendance du Tibet plutôt qu’une simple autonomie – doit...