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Musique Charles Aznavour, le « crooner artisan », reprend la route de l’Amérique

À près de 85 ans, l’auteur-compositeur-interprète français d’origine arménienne donnera quelques concerts au Canada, puis à New York, au printemps prochain. « Je ne suis pas un géant, je ne suis pas un crooner, je suis un artisan, un tâcheron qui écrit ses chansons comme les écrivains écrivent. Je rate, je recommence, je change un mot, je suis un artisan qui présente son travail de manière artistique », déclare, dans une interview à l’AFP, celui qui est considéré comme l’un des derniers monstres sacrés du XXe siècle encore en vie. L’auteur de La Bohême, For me Formidable ou La Mamma va cette fois chanter en français, lui qui a souvent traduit ses succès dans plusieurs langues. Il reprendra la plupart de ses « tubes » avec quelques arrangements complètement différents, notamment pour La Mamma qui deviendra un flamenco. « Je vais faire pour la première fois un tour de chant uniquement en français. Beaucoup d’Américains me l’ont demandé, mes chansons sont bien traduites, mais il y a des phrases qui ne sont pas traduisibles », estime l’homme aux cheveux blancs et au regard pétillant, qui arbore son insigne de la Légion d’honneur au revers de sa veste en tweed. « La chanson française est inégalable dans les textes », poursuit-il, citant en exemple des morceaux qui ne sont pas de lui. « Aucune chanson ne remplacera Avec le temps de Léo Ferré. C’est une chanson immense. C’est intraduisible tellement c’est grand, tellement c’est beau », dit-il, installé dans un canapé d’une salle du New York City Center. « Je n’aime pas le mot “ star ” parce qu’il ne veut rien dire, des étoiles, il y en a des filantes », poursuit Charles Aznavour, qui passe avec aisance du français à l’anglais avec ses interlocuteurs, avant de s’adresser en arménien à Gaiane Danilian, vice-présidente de la maison Ardani Artists qui produit la vedette française. « J’appelle le spectacle Aznavour en liberté parce que je veux être libre de faire ce que je veux. Je ne sais pas d’ailleurs si je ne vais pas changer de costume parce que depuis toujours je suis en noir. Je vais sortir du deuil », dit-il en souriant. Élu en 1998 par l’hebdomadaire Time « artiste de variété » du siècle, Charles Aznavour a écrit 800 chansons – « mais j’ai des camarades qui en ont écrit 4000 ou 5 000 », précise-t-il –, vendu plus de 100 millions d’albums, mais aussi joué dans plus de 60 films. « C’est vrai, j’ai sévi dans beaucoup de choses », dit ce petit homme à la forte présence, qui s’est d’abord fait connaître aux États-Unis avec Tirez sur le pianiste de François Truffaut (1960). « D’ailleurs, la première fois que je me suis produit sur scène à New York, les gens pensaient que j’étais pianiste, pas chanteur », se rappelle-t-il. « Mais je ne veux plus jouer au cinéma, mon vrai métier c’est la chanson, d’autant que j’ai toutes les facettes : écrire la musique, écrire les textes, chanter sur scène », dit Aznavour, qui précise qu’il « n’a jamais prononcé le mot adieu » et que la tournée du mois d’avril 2009 sera simplement une « dernière tournée ». Ambassadeur de l’Arménie à l’Unesco – l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Charles Aznavour, né Aznavourian, adore New York, une ville où il a vécu à quelques reprises, notamment avec son épouse actuelle. « C’est une ville où il se passe tant de choses. Et quand il s’agit de spectacle, c’est la plus grande ville au monde », conclut-il.
À près de 85 ans, l’auteur-compositeur-interprète français d’origine arménienne donnera quelques concerts au Canada, puis à New York, au printemps prochain.
« Je ne suis pas un géant, je ne suis pas un crooner, je suis un artisan, un tâcheron qui écrit ses chansons comme les écrivains écrivent. Je rate, je recommence, je change un mot, je suis un artisan qui présente...