Aoun : Des divergences politiques m’opposent à Bkerké

Le leader du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, a confirmé samedi qu’il se portera candidat lors des prochaines élections législatives dans la circonscription du Kesrouan, « la capitale des maronites ». Prenant la parole au cours du « forum de la rencontre nationale chrétienne » organisé à Jbeil, le général Aoun a affirmé que « rien ne le sépare » du président de la République. Évoquant l’état de ses rapports avec le patriarcat maronite, le chef du CPL a déclaré : « Il existe entre Bkerké et nous des points de vue divergents concernant la façon de traiter les affaires libanaises. En tant que maronite, rien ne me sépare de Bkerké, mais au plan des affaires politiques, il existe un clivage qui porte sur la vision concernant la façon de traiter les affaires internes et externes. Nous avons une approche globale pour ce qui a trait aux affaires politiques. Je ne me limite pas à un environnement restreint. Si nous n’avons pas un horizon plus large que celui dans lequel nous vivons, notre présence diminuera et nous finirons en définitive dans la mer. » Le général Aoun a, d’autre part, déploré que l’information sur sa proposition portant sur une stratégie de défense ait été rapportée par la presse en dépit du fait que les délibérations lors de la conférence de dialogue auraient dû restées secrètes. Défendant sa vision sur ce plan, il a déclaré : « Cette stratégie de défense (qu’il a présentée aux participants au dialogue national) est une étude académique qui part du postulat que nous avons appliqué les résolutions 194, 1701 et 1559. Si ces résolutions sont appliquées, comment pourrons-nous organiser notre défense ? C’est dans cet esprit que notre stratégie de défense a été élaborée. » Sur un tout autre plan, le général Aoun a une fois de plus réclamé l’adoption d’un règlement intérieur définissant le mécanisme de fonctionnement du Conseil des ministres. « Le Conseil des ministres n’a pas le droit de bloquer chez lui les projets, a déclaré le général Aoun. Le Premier ministre possède un pouvoir discrétionnaire et peut suspendre un projet un an ou plus avant de le soumettre au Conseil des ministres. Lorsque le Premier ministre est chargé de former le gouvernement, quel délai est prévu sur ce plan ? Il est nécessaire d’organiser les rapports entre le gouvernement, le Parlement et les institutions de l’État. La corruption commence à la tête de la pyramide. » Signalons, enfin, que le général Aoun a réaffirmé, devant des délégations estudiantines, son opposition à la neutralité dans les rapports entre les forces politiques locales.