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RDCongo L’armée abandonne Goma, les rebelles proclament une trêve

Environ 45 000 personnes ont fui dans la panique un camp de déplacés de l’est du pays. L’armée congolaise a abandonné hier Goma, importante ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), devant l’avancée des rebelles de Laurent Nkunda. « C’est fini », a dit une source de l’armée, qui faisait face à l’avancée des hommes du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda au nord de Goma. « Il n’y a plus aucun militaire dans la ville », a confirmé un habitant. Selon l’ONU, les forces régulières, en proie à un « effondrement de la discipline », « se sont livrées au pillage ». Mais les rebelles n’ont pas pris le contrôle de Goma pour autant. Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général déchu Nkunda a ainsi proclamé mercredi soir un « cessez-le-feu unilatéral » pour « ne pas paniquer la population de Goma ainsi que celle qui se trouve dans les camps de déplacés aux environs immédiats de la ville ». Les Gomatraciens ont en effet commencé à quitter cette ville d’environ 500 000 habitants frontalière du Rwanda. Ceux qui ne fuyaient pas se terraient chez eux. « Les gens sont en débandade et la cité paniquée » en raison de l’afflux annoncé de dizaines de milliers de déplacés fuyant les combats, a affirmé à l’AFP le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 45 000 déplacés regroupés dans un camp à Kibati, à 10 km au nord de Goma, ont pris la fuite dans la panique, convergeant notamment vers la capitale du Nord-Kivu. Un représentant du CNDP avait affirmé plus tôt que la rébellion serait « en mesure de prendre la ville de Goma » d’ici à « deux ou trois jours ». Hier soir, la rébellion a assorti sa trêve d’une menace de reprise des hostilités en cas de mouvement de l’armée. Le chef de la mission de l’ONU en RDC, Alan Doss, avait pourtant promis mardi de faire « tout ce qui est nécessaire pour défendre la ville » et les hélicoptères de combat de la force onusienne sont à nouveau intervenus hier contre les positions rebelles. Mais les combats à l’arme lourde se sont poursuivis dans la zone de Kibumba, à 30 km au nord de Goma. À New York, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit « particulièrement alarmé par les informations concernant des échanges de tirs à l’arme lourde de part et d’autre de la frontière entre la RDC et le Rwanda ». Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier. L’Union européenne et les États-Unis ont dépêché des émissaires en RDC. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a évoqué un déploiement militaire européen face à une situation « vraiment désespérée », mais le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a fait savoir qu’une telle intervention n’était pas d’actualité.
Environ 45 000 personnes ont fui dans la panique un camp de déplacés de l’est du pays.

L’armée congolaise a abandonné hier Goma, importante ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), devant l’avancée des rebelles de Laurent Nkunda. « C’est fini », a dit une source de l’armée, qui faisait face à l’avancée des hommes du chef rebelle tutsi...