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À l’affiche Voyeur et visionnaire

Colette Khalaf Entre les déambulations d’une comédienne et les aventures d’une duchesse, le 7e art voyage dans le temps et l’espace, et confirme sa fonction de témoin de l’histoire. Je veux voir de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige Avec Catherine Deneuve et Rabih Mroué. Comment créer des images nouvelles sur une guerre qui a eu lieu et loin des images clichés et des photos déferlantes et invasives des informations ? C’est l’idée maîtresse de ce docu-fiction dont la trame oscille entre le réel et l’imaginaire. Une star étrangère, en l’occurrence Catherine Deneuve, venue tourner un film, cherche d’abord à voir avant de rentrer dans l’action. C’est Rabih Mroué qui lui servira de guide dans un Sud dévasté. Tous deux vont effectuer un long voyage, mais en temps réel dans le Liban d’après-guerre. Sur fond de musique de « Scrambled Eggs » et de Joseph Ghosn, le road-movie s’étire sur des paysages d’un Liban tantôt vert, tantôt gris, faisant surgir à tout coin de rue des impressions d’un pays. Alors que Mroué se retrouve lui aussi dans la peau du spectateur, voire de l’étranger qui redécouvre, le public devient à son tour voyeur. Ce n’est plus seulement Catherine Deneuve qui veut voir. Comme si celui qui n’a pas vécu directement la guerre ne peut finalement confirmer l’authenticité des photos des médias. Cette œuvre de soixante-quinze minutes, projetée dans la section « Un certain regard » à Cannes 2008 et à la trame d’apparence simple, pose des questionnements complexes. Le tandem de cinéastes libanais explore encore une fois une des facettes du cinéma et emmène le spectateur dans un voyage à la destination inconnue. Mais exaltante. CINÉMACITY, Empire sofil, espace The Duchess H H de Saul Dibb Avec Keira Knightley, Ralph Fiennes et Charlotte Rampling Fin du XVIIIe siècle, en Angleterre. Comme Lady Diana, dont elle est l’ancêtre, Georgiana, duchesse du Devonshire, est une femme belle, charismatique et adulée par la population. Mariée au richissime duc, elle est contrainte d’accepter un ménage à trois avec la maîtresse de celui-ci, Bess, qui est aussi sa meilleure amie... Insatisfaite, elle s’engage dans la vie publique en faisant campagne pour le Parti libéral et en luttant pour les droits des femmes. C’est ainsi qu’elle s’éprendra du futur Premier ministre Charles Grey (Celui du thé ? Mais bien sûr !). Tiré de la biographie de Georgiana Spencer écrite par Amanda Foreman (présente sur le tournage), The Duchess a été présenté en avant-première au Festival de Toronto. La productrice Gabrielle Tana revient sur la personnalité complexe de Georgiana Spencer : « Georgiana est restée dans l’histoire comme une femme originale et intelligente. D’une certaine façon, elle préfigurait les femmes libérées, elle s’est beaucoup investie dans les changements sociaux et la politique. Mais c’était aussi une joueuse compulsive et décadente qui a perdu des millions de livres sterling, une femme pleine de contradictions, donc un sujet très intéressant. » La princesse Diana, qui présente nombre de points communs avec Georgiana Spencer (beauté, popularité, vie conjugale mouvementée...), est la descendante directe du frère de celle-ci, Earl Spencer (deuxième du nom). Georgiana Spencer est donc l’arrière arrière arrière arrière-grand-tante de Diana. Un film romanesque comme on les aime, avec beaux costumes, beaux paysages et surtout d’excellents acteurs. Planète zouk/abraj, saint élie, CINÉMACITY, Empire sodeco/dunes Taken H de Pierre Morel Avec Liam Neeson et Famke Janssen. Que peut-on imaginer de pire pour un père que d’assister impuissant à l’enlèvement de sa fille via un téléphone portable ? Et s’il était de surcroît un ex-agent des services secrets américains et qui connaît la paranoïa des grandes villes ? C’est le cauchemar vécu par Bryan (campé par un Liam Neeson au visage nouveau, mais à la voix toujours très belle) qui n’a que quelques heures pour arracher Kim des mains d’un redoutable gang spécialisé dans la traite des femmes. Premier problème à résoudre : il est à Los Angeles, elle vient de se faire enlever à Paris. Avant Taken, le réalisateur Pierre Morel s’est avant tout distingué comme chef opérateur (il a notamment travaillé sur Taxi 4 ou Danny the Dog). C’est en 2004, avec Banlieue 13, qu’il connaît sa première expérience en tant que réalisateur. Fort du succès du film (surtout aux États-Unis où il bénéficie d’un véritable statut de film culte underground), il a ainsi pu continuer sa collaboration avec Luc Besson qui lui a confié la réalisation de Taken. Le film aux poursuites effrénées à travers les rues d’un Paris pas toujours glamour et élégant et faisant monter l’adrénaline s’inscrit comme bon dans son genre. planète zouk/abraj, CINÉMACITY, Empire sodeco/dunes
Colette Khalaf

Entre les déambulations d’une comédienne et les aventures d’une duchesse, le 7e art voyage dans le temps et l’espace, et confirme sa fonction de témoin de l’histoire.


Je veux voir
de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige


Avec Catherine Deneuve et Rabih Mroué.
Comment créer des images nouvelles sur une guerre qui a eu lieu et loin des images...