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Actualités - REPORTAGE

Symposium international L’expansion des Cananéens et des Phéniciens sous la loupe de 42 spécialistes

May MAKAREM Du 5 au 9 novembre, un aréopage d’archéologues et historiens, libanais et étrangers, tenteront de dresser le portrait d’une civilisation qui a dominé le bassin méditerranéen en développant un immense réseau d’échanges commerciaux. Organisé à l’initiative des Amis libano-britanniques du Musée national de Beyrouth, en collaboration avec la Direction générale des antiquités (DGA) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), un important symposium se tiendra à l’hôtel Le Bristol du 5 au 9 novembre, pour faire le point sur le Liban et ses connexions méditerranéennes à l’âge du bronze et du fer. Placé sous le patronage du ministère de la Culture, l’événement, considéré comme une première au Liban, rassemblera 42 chercheurs et archéologues allemands, anglais, américains, autrichiens, belges, chypriotes, espagnols, français, grecs, italiens et libanais. Sur le thème « Interconnexions dans l’Est du bassin méditerranéen – le Liban à l’âge du bronze et à l’âge du fer », les participants présenteront les différents aspects des relations commerciales maritimes entre les cités phéniciennes et les pays du bassin de la Méditerranée orientale. S’appuyant sur les sources écrites des poètes et historiens grecs de l’Antiquité, et sur les données archéologiques issues des divers sites, « ils analyseront et étudieront l’importance du rôle du Liban dans le commerce et les échanges internationaux au IIIe, IIe et 1er millénaire avant J-C », indique Mme Anne-Marie Afeiche, directrice de la publication à la DGA et coordinatrice de l’événement. Le colloque international examinera tout particulièrement « les évidences matérielles témoignant des activités commerciales des peuples qui ont habité la côte libanaise depuis plus de 5 000 ans. À la recherche de nouveaux profits, ils ont parcouru la Méditerranée en quête de nouveaux marchés pour échanger ou vendre leurs productions. On retrouve une première version de cette activité “d’import-export” dans le matériel archéologique et les métaux précieux découverts dans tout le pays. Ces objets sont des témoins indicateurs d’un complexe réseau d’échanges à travers les ports du Levant », précise Mme Afeich. Toujours dans le sillage des Cananéens et des Phéniciens, le département des musées de la Direction générale des antiquités organise une manifestation au Musée national de Beyrouth. Pour la première fois, « une partie des objets mis au jour lors des fouilles archéologiques récentes, en connexion avec le thème des échanges », sera exposée, signale encore la directrice des publications à la DGA, ajoutant que « des panneaux d’information exécutés par des étudiants en archéologie et portant sur les travaux entrepris dans différents domaines liés à l’archéologie, la conservation et l’ethnologie seront affichés dans le cadre du symposium ». Ces conférences données par d’éminents spécialistes qui ont été chercher au plus profond de la mémoire du Liban permettront de rassembler toutes les informations disponibles et faire le bilan des sommes de connaissances acquises grâce aux explorations faites sur la côte du Levant et dans les pays syro-mésopotamiens. Et en creux, c’est une vision d’ensemble des formes d’organisations politiques, sociales, funéraires et économiques des Cananéens et Phéniciens qui sera dégagée. Mais aussi, le savoir-faire d’un peuple réputé pour avoir diffusé l’alphabet et donné naissance à des grandes figures de la mythologie : Cadmos, Europe, Adonis... Pour adapter le discours historique à la situation actuelle, le 5 novembre, à 19 heures, une table ronde réunira, sur le thème « Le Liban moderne et la Méditerranée », les ministres de l’Information et de la Culture, MM. Tarek Mitri et Tammam Salam, et MM. Nadim Shehadi (Chatham House, Londres) et Theodore Hanf (Université américaine de Beyrouth). Le symposium sera ponctué d’un dîner au musée Moawad, de la visite du site archéologique de Sidon et d’un déjeuner au Musée du savon, signale Mme Afeiche, révélant également que cet événement n’aurait pu être organisé sans l’aide précieuse des nombreux contributeurs, notamment « le généreux support de M. Saad Hariri, le soutien de la Byblos Bank et de Ksara, l’aide des ambassades d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, de Grèce et d’Italie ». Deux comités organisateurs Le comité national comprend MM. Frédéric Husseini et Assaad Seif, respectivement directeur général des antiquités du Liban et directeur des fouilles, Mmes Anne-Marie Afeich, responsable de la publication à la DGA, Leila Badr, directrice du Musée de l’AUB, Muntaha Saghieh-Beydoun (CNRS), ainsi que M. Antoine Kassis (Université libanaise). Le comité international regroupe Pierre Bordreuil (professeur à l’Institut des études sémitiques du Collège de France, chercheur émérite du CNRS et coauteur du Le temps de la Bible) ; Jean-Louis Huot (ancien directeur de l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient et professeur émérite de l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne) ; Jean-Paul Thalmann (directeur de la mission archéologique française de Tell Arqa, au Akkar), Jacques Lagarce (directeur de recherche émérite au CNRS à Paris et membre de la mission archéologique franco-syrienne de Ras Ibn Hani) ; Claude Doumet-Serhal( directrice de la mission archéologique du British Museum à Saïda) et John Curtis (British Museum), Éric Gubel (conservateur au musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles), Vassos Karageorghis (ancien directeur du Service des antiquités de Chypre), Nota Kourou (université d’Athènes), Hartmut Matthaeus (Erlangen), Lorenzo Nigro (Rome) et Maria Eugenia Aubet (directrice de la mission archéologique espagnole de Tyr). Le « Networking » de Claude Doumit Serhal À l’occasion du symposium, un ouvrage intitulé Networking Patterns of the Bronze and Iron Age Levant – The Lebanon and its Mediterranean Connections vient de paraître. L’ouvrage, élaboré par une brochette de spécialistes, a été édité par Mme Claude Doumit Serhal, initiatrice du colloque, membre de l’Association des amis libano-britanniques du Musée national de Beyrouth, auteur de Décade et directrice des fouilles menées par le British Museum à Saïda. La publication est composée de cinq chapitres : « Kamed el-Loz : Le Levant, la Syrie profonde et la Mésopotamie », par Marlies Heinz, archéologue allemand et auteur d’un livre qui traite du rôle de l’urbanisme en Mésopotamie. « Tell Arqa à l’âge du bronze et ses relations avec l’ouest », par Hanan Charaf. « Les importations chypriotes découvertes dans la nécropole de Tyr, al-Bass », par Maria-Eugenia Aubet et Francisco J. Nunez. « Les exportations grecques vers la Phénicie et la Méditerranée orientale », par Nicolas Coldstream (University College, Londres). « Les Phéniciens à Chypre » par l’ancien directeur du Service des antiquités de Chypre, Vassos Karageorghis. « Les relations du Royaume de Sidon avec la Méditerranée », par Claude D. Serhal, avec la participation de Vassos Karageorghis, Henry Loffet et Nicholas Coldstream. Ce chapitre, dédié à la mémoire de l’archéologue Roger Saïdah (1930-1979) qui avait mené des fouilles à Khaldé, Saïda et Nabi Younès, déroule sur 70 pages les découvertes les plus importantes faites le long du littoral sud. L’ouvrage, richement documenté, est illustré de superbes photographies, dont plusieurs inédites, qui ont été puisées dans les archives de Roger Saidah. À signaler également la parution, en français, d’un numéro spécial d’Archélogie et histoire au Liban, revue semestrielle scientifique éditée par l’Association des amis libano-britanniques du Musée national de Beyrouth. Préfacé par Yves Calvet (Maison de l’Orient, Lyon), ce numéro s’articule autour de l’intense commerce qui existait en Méditerranée orientale. Au sommaire, « Les anses timbrées en grec de Jal el-Bahr (Tyr) », par Ibrahim Kawkabani et les « Paléo-environnements des ports antiques de Tyr, de Sidon et de Beyrouth », par Nick Marriner (CNRS, CEREGE UMR 6 635, Université d’Aix-Marseille II). Marriner a aussi fait des « recherches géo-archéologiques » dans les ports antiques de Sidon et Beyrouth.
May MAKAREM

Du 5 au 9 novembre, un aréopage d’archéologues et historiens, libanais et étrangers, tenteront de dresser le portrait d’une civilisation qui a dominé le bassin méditerranéen en développant un immense réseau d’échanges commerciaux.
Organisé à l’initiative des Amis libano-britanniques du Musée national de Beyrouth, en collaboration avec la Direction...