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Actualités - OPINION

Entre parenthèses L’étoffe des héros

de Colette KHALAF À l’époque où Johnny Weismuller, alias Tarzan, en petite culotte en peau nouée autour de la hanche se balançait sur une liane pour combattre les méchants, il suffisait de très peu, semble-t-il, pour sauver le monde. Depuis, la mission est devenue plus difficile et les héros se sont habillés, voire surhabillés. Les accessoires de leur garde-robe augmentent et les créateurs des films du genre s’assimilent souvent à des créateurs de mode. Superman au justaucorps bleu et à la capeline rouge ; Batman tout de noir vêtu, dont le corset devient avec le temps une sorte de dur bouclier ; Spiderman à la combinaison aux multiples couleurs et autres Iron Man, Hellboys, Hulks et créatures hybrides font légion. Quoique leurs habits diffèrent, ces hommes-là ont un seul pouvoir en commun : celui de voler, d’être donc au-dessus du commun des mortels. Et c’est probablement pour cette raison que, dans l’empire du Soleil-Levant, les mangas ont fait également voler leurs personnages. « Que la force soit en eux » et les voilà partis à la rescousse de l’humanité. Mais la sauver de quoi ? Quel est aujourd’hui l’ennemi qui la guette ? De quoi la planète devrait-elle avoir peur ? Alors que le mal se confond avec le bien et que le manichéisme tend à disparaître ; alors que les bons, qui sont supposés gouverner le monde, deviennent, à leur tour, méchants, à l’heure où l’antidote devient le virus ; à l’heure aussi où, comme la créature qui s’est retournée contre Frankenstein, le « portable » devient le vilain (Eagle Eye, en salle), seule la vérité compte. Cette vérité avec un V majuscule, signe de victoire. Cette vérité qui brille comme le soleil, mais qui risque de vous détruire si vous vous en approchez. Cette même vérité qui a brûlé les ailes d’Icare. Icare, cet homme d’une autre époque qui croyait qu’en se confectionnant des ailes, il pouvait posséder des superpouvoirs et le monde à la fois. Encore un de ces hommes volants. Un superhéros de plus.
de Colette KHALAF

À l’époque où Johnny Weismuller, alias Tarzan, en petite culotte en peau nouée autour de la hanche se balançait sur une liane pour combattre les méchants, il suffisait de très peu, semble-t-il, pour sauver le monde. Depuis, la mission est devenue plus difficile et les héros se sont habillés, voire surhabillés. Les accessoires de leur garde-robe...