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Proche-Orient À Rafah, le bétail aussi passe par les tunnels

Le Hamas approuve l’existence de ce réseau clandestin souterrain qui permet de contourner le blocus israélien. Quand les veaux ont été hissés hier hors du tunnel venant d’Égypte, ils pouvaient à peine se tenir debout. Effrayés par un périple de mille mètres sous terre vers la bande de Gaza, les animaux n’avaient qu’une hâte, boire de l’eau fraîche. Le trafic de bétail par les tunnels clandestins a fortement augmenté à l’approche de l’Aïd el-Kebir, la fête du sacrifice qui aura lieu le 10 décembre. « Même si nous apportons chaque jour des animaux, nous n’arriverons pas à satisfaire la demande pour l’Aïd », déclare Abou Loukaïb, qui gère l’un de ces couloirs souterrains. Par centaines, les négociants de Gaza se rendent chaque jour dans la zone frontalière de Rafah pour y récupérer des marchandises importées d’Égypte par ces passages qui ont donné naissance à une florissante activité commerciale. « C’est une zone industrielle ici », commente un jeune homme de 23 ans dont l’équipe extrait un veau d’un trou profond à l’aide d’une simple corde passée autour du ventre. Aucun harnais pour le bétail n’est employé. Les tunnels clandestins permettent d’élargir le choix des produits en vente dans les échoppes gazaouies en acheminant du carburant, des pièces détachées d’automobile, des ordinateurs ou des vêtements. Selon Abou Loukaïb, le nombre de tunnels a grimpé à 800 au cours de l’année écoulée. Ils emploient de 20 000 à 25 000 personnes. Un tunnel standard de 500 mètres de long coûte de 60 000 à 90 000 dollars. Pour mille mètres, le prix de construction atteint 150 000 dollars, ajoute-t-il. Emprunter ces passages n’est pas dénué de risques. Selon des responsables palestiniens, les affaissements de galeries ont causé la mort d’au moins 45 personnes cette année. Mais l’appât du gain reste le plus fort. Les veaux qui ont été acheminés hier coûtent 350 dollars plus 250 dollars de frais de transport, soit 600 dollars par tête. Le Hamas approuve l’existence de ce réseau clandestin qui permet de contourner le blocus israélien. Selon certains habitants, le mouvement islamiste impose même des taxes sur le commerce souterrain. Il surveille aussi de très près ce qui en sort. « Personne ne peut transporter des armes ou de la drogue, sur ordre du Hamas », explique Abou Loukaïb. Israël accuse cependant le Hamas de gérer ses propres tunnels pour se fournir en armes, explosifs et munitions. Le réseau souterrain peut aussi transporter des individus qui n’ont pas le droit de quitter la bande de Gaza ou d’y pénétrer sans l’autorisation des Israéliens ou des Égyptiens.
Le Hamas approuve l’existence de ce réseau clandestin souterrain qui permet de contourner le blocus israélien.
Quand les veaux ont été hissés hier hors du tunnel venant d’Égypte, ils pouvaient à peine se tenir debout. Effrayés par un périple de mille mètres sous terre vers la bande de Gaza, les animaux n’avaient qu’une hâte, boire de l’eau fraîche. Le trafic de...