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Actualités - OPINION

II- L’indispensable aval de toutes les parties Salim F. DAHDAH

Mais si l’orientation envisagée était la dernière indiquée dans la précédente partie de cette étude ( Un programme élargi de restauration de l’État – Voir L’Orient-Le Jour du vendredi 17 octobre 2008), les politiques réunis à ladite conférence devraient alors bâtir leur action, au préalable, sur l’aval unanime de tous les participants sur les principaux sujets de discorde, à savoir : – Le sort des armes du Hezbollah et les modalités relationnelles entre l’armée et la Résistance. – Les relations avec la Syrie, la reconnaissance par cette dernière de l’indépendance nationale, la souveraineté territoriale et l’arrêt de ses interventions dans la vie politique interne. – Le sort des armes des Palestiniens hors et dans les camps, ainsi que le rejet définitif et irréversible de leur implantation sur le territoire national. – La lutte indéfectible de tous, derrière l’armée nationale, contre toutes les formes de terrorisme et d’actions fondamentalistes, de toutes origines géographiques, religieuses ou communautaires, sur le territoire national. – L’adoption du statut de neutralité objective au niveau national. Une fois cette étape réalisée, ces mêmes participants pourront alors débattre d’autres sujets nationaux qui permettront, s’ils étaient adoptés, de poser les nouvelles pierres angulaires du Liban de demain et établir les constantes incontournables de la Constitution de la IIIe République, dont, par exemple : . L’adoption d’une déconfessionnalisation politique, conformément aux décisions de Taëf, transformant ainsi fondamentalement le panorama politique interne. . L’adoption d’une très large décentralisation administrative et politique, qui entraînerait une redistribution et un rééquilibrage des forces économiques, sociales et politiques de toutes les composantes nationales. . L’adoption de modifications constitutionnelles qui n’ébranleraient pas les acquis fondamentaux et essentiels des différentes communautés, mais apporteraient à la vie politique, économique et sociale de la nation une meilleure homogénéité grâce surtout à une pratique plus démocratique et plus juste des institutions et la mise en place d’une plus grande solidarité citoyenne face aux crises qui secouent leur quotidien, dont à titre indicatif : – L’adoption d’une nouvelle loi électorale. – L’adoption de nouvelles législations relatives à l’aménagement du territoire. – L’adoption d’une politique globale de gestion des eaux sur tout le territoire. – L’ouverture des frontières économiques et l’exemption de douane dans le secteur tertiaire, et généralisation de la TVA dans tous secteurs confondus. – L’élargissement des attributions du Conseil économique et social. – La séparation réelle entre la justice et la politique par l’adoption d’une autonomie du secteur judiciaire. – L’adoption du recrutement et de l’avancement dans l’administration publique sur base uniquement des capacités académiques. Si cette initiative menée par le chef de l’État pourrait paraître quelque part aléatoire, quand on sait les moyens énormes que les forces sur le terrain régional déploient pour atteindre leurs objectifs stratégiques propres et leur désintéressement profond pour les effets collatéraux négatifs que leurs actions engendrent sur le plan national, il n’en reste pas moins que l’usure de la guerre libanaise et l’impossibilité pour une faction d’imposer de façon tout à fait autonome sa victoire aux autres devrait encourager toutes les parties à s’engager dans ce processus. Cette prise de conscience générale pourrait ainsi marquer un tournant fondamental et permettre à tous les politiques de mieux évaluer les principes du respect de l’identité nationale et de la citoyenneté, et refuser systématiquement d’être, à l’avenir, les outils conscients ou inconscients d’actes de déstabilisation que pourraient entreprendre certaines puissances étrangères pour asseoir leur propres intérêts au détriment même de la paix civile et de la stabilité nationale. Quant aux politiques qui continueraient à se laisser entraîner à des dérapages de tous genres, sous le couvert d’arguments fallacieux frisant la traîtrise, ils devront choisir, face à cette nouvelle donne, entre rester hors de l’État et de ses lois, ou rejoindre les valeurs républicaines. Dans cette entreprise de sauvetage et de réhabilitation, la presse écrite, les télévisions, la société civile et les jeunes ont un rôle essentiel à jouer. Il ne faudra pas avoir peur de dénoncer ou de lancer n’importe quelle action légalement reconnue et agréée pour assurer la neutralisation de la « déstabilisation télécommandée »  subie à ce jour par notre pays. C’est ainsi que le « grain de sable » libanais réussira à bloquer le processus d’étouffement organisé et prémédité, engagé contre lui depuis si longtemps, et transformer le rôle de cobaye qui lui a été imparti malgré lui en sonnette d’alarme pour se reconstruire et consolider sa solidarité nationale au travers d’un parcours encore long et semé d’embûches. 2009 deviendra alors, si tous ses paramètres étaient respectés, l’année de la reconstruction et non du rafistolage. Article paru le mercredi 22 octobre 2008
Mais si l’orientation envisagée était la dernière indiquée dans la précédente partie de cette étude ( Un programme élargi de restauration de l’État – Voir L’Orient-Le Jour du vendredi 17 octobre 2008), les politiques réunis à ladite conférence devraient alors bâtir leur action, au préalable, sur l’aval unanime de tous les participants sur les principaux sujets...