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Prêt-à-porter Le printemps de Paris

la Semaine de la mode, semaine de neuf jours, s'est clôturée la semaine dernière à Paris. Dès le 27 septembre, le prêt-à-porter du printemps-été 2009, imaginé par 93 couturiers, fleurissait en cadence dans les plus belles salles de la capitale française. Deux nouvelles signatures, une styliste égyptienne et l'étoile montante de la mode britannique présentaient pour la première fois leur travail avant de laisser les regards se tourner vers les griffes les plus attendues, de Dior à Gaultier, en passant par Lacroix, Yves Saint Laurent, Valentino, Hermès, Chanel, ou Élie Saab qui magnétise toujours autant la clientèle orientale, russe et américaine. L’Égyptienne Marie Bishara, directrice artistique et vice-présidente du groupe Bishara, bien implanté au Moyen-Orient, a décidé de s’attaquer au marché européen. Pour cette marque créée dans les années 60 et qui emploie 1 500 personnes, c’est le premier défilé hors d’Égypte. Avec des robes courtes sans manches, directement inspirées des « galabieh », longues robes traditionnelles masculines, elle adapte l’ethnique au goût international. L’Anglais Gareth Pugh, 27 ans, l’un des créateurs les plus prometteurs de la mode britannique, a pu franchir la Manche grâce au Grand prix international de l’Association nationale pour le développement des arts de la mode (Andam), doté de 150 000 euros. Diplômé de l’école londonienne Central Saint Martins en 2003, il a présenté sa première collection dès 2005 et signé des costumes de scène pour la chanteuse Kylie Minogue. Plus de cinq cents personnes étaient invitées au Domaine national de Saint-Cloud à l’occasion du 40e anniversaire de Sonia Rykiel, dont de nombreuses personnalités de la mode et du spectacle. Voilà quarante ans donc que Sonia Rykiel ouvrait sa première boutique, en plein mai 68, dans le Quartier latin à Paris. Lorsque le show commence, c’est Nathalie Rykiel qui apparaît, micro à la main. Comme elle l’avait confié à Eliette Abécassis pour son nouveau livre Mère, fille, un roman (Albin Michel 2008), elle a demandé aux mannequins d’entrer en scène par groupe et en chahutant. Le spectacle propose une collection printemps-été 2009 qui revisite le style de la maison, tout en respectant scrupuleusement les codes. Maille à gogo, longues robes évanescentes colorées, tailleurs pantalons noirs, le tout accessoirisé de bérets et de strass. Mais le plus beau est à venir avec le cadeau que trente créateurs de mode et couturiers ont fait à Sonia Rykiel : imaginer pour elle une silhouette. John Galliano, chez Christian Dior, marie la mousseline au python, au galuchat et autres peaux plus familières dans sa collection de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2009. Cette association décalée révèle un effet sauvage inattendu de cette texture plutôt romantique et éthérée. Jean Paul Gaultier, qui vient de réaliser les costumes du spectacle Blanche Neige d’Angelin Preljocaj, a célébré la danse et le mouvement qui fait vivre les vêtements, prenant le parti de la fluidité. Gaultier proposait également des maillots de bain drapés, assortis de capes et qui peuvent jouer les robes au besoin. Pour Hermès, il a conçu une collection très gaucho, tout en franges et peaux fauves, magnifiquement présentée notamment par Naomi Campbell sur l’air du Cactus de Jacques Dutronc. Après avoir exploré la jupe de patineuse, Karl Lagerfeld a proposé sa version pantalon, mi-legging mi-jupe, mettant l’accent sur la taille. Les silhouettes, déclinées en noir et blanc avec de larges ceintures, donnaient une idée de la recherche graphique du couturier. Christian Lacroix constate que le Sud et Arles lui collent à la peau, mais renonce à s’en défaire. Pour ses « aficionadas », il a décidé de rester plus que jamais fidèle à ses racines arlésiennes, avec des pantalons moulants brodés or, accompagnés d’un boléro-cape noir, des robes courtes et légères mêlant pois, rayures et fleurs, jupe de « gardianne », vestes cintrées brodées or. C’est en couleurs vives que le jeune styliste Esteban Cortazar, 24 ans, originaire de Bogota, a évoqué pour Emanuel Ungaro la ville colombienne de Cartagène. Panama sur la tête, en robes courtes et légères, drapées au plus près du corps ou au contraire amples comme des blouses, les mannequins foulent le sol sur lequel ont été reproduits des extraits de carnets de voyage du père du créateur. Sarouels, pantacourts et bottines grillagées s’imposent l’été prochain, selon la collection proposée par Stefano Pilati pour Yves Saint Laurent. Des pièces plus classiques également, comme une saharienne bronze, un chemisier transparent, une stricte robe portefeuille. Des tenues très fluides, déclinées dans des tons neutres le jour et parées de paillettes vertes ou rouges le soir. Le défilé, auquel assistaient les fidèles de la maison, à leur tête Pierre Bergé, a reçu selon les témoins un accueil sans enthousiasme. Saisissant la Brunimania au vol, Lagerfeld, encore lui, transforme la femme Chanel en gitane, longue jupe noire à volants et guitare. L’instrument y gagne un étui en cuir matelassé comme le célèbre sac de la griffe. Une nouveauté : un collant opaque jusqu’à la rotule et transparent au-dessous. Coco Chanel, dit-on, trouvait les genoux disgracieux. Elle en a rêvé, mais c’est Karl qui l’a fait. Collection joyeuse pour Jean-Charles de Castelbajac, qui s’est fait remarquer avec des sarouels imprimés de nuages, des robes imprimées de briques style Lego, des capes en plastique transparent, de courtes robes à motifs « cartoon ». Une mini-robe pailletée à l’effigie du candidat démocrate à la présidence américaine Barak Obama a suscité les applaudissements du public. La mariée de la fin du défilé est apparue en robe de « cheveux » qui couvrait également sa tête, masquant son visage. À l’issue d’un défilé évoquant « un jardin impressionniste », Élie Saab déclarait : « C’est une collection très fraîche, très printanière, avec des couleurs pastel. Dans cette nouvelle ligne prêt-à-porter, on trouvera moins de pierreries, mais je n’y renonce pas, quitte à les utiliser dans le même ton que le tissu. J’aime la lumière dans une robe. » Les robes de Saab, en georgette de soie ou crêpe de Chine, arborent des manches papillon et des volants vaporeux, avec une prédilection pour le drapé et la taille Empire. Contraste satin-mousseline, froufrous au buste ou au bas des robes courtes, shorts accompagnés de capes pour un jeu de longueurs, décolletés amples, bretelles asymétriques, Saab reste égal à lui-même. Prévisible, au sens où il ne déçoit jamais, sa force est dans sa constance.
la Semaine de la mode, semaine de neuf jours, s'est clôturée la semaine dernière à Paris. Dès le 27 septembre, le prêt-à-porter du printemps-été 2009, imaginé par 93 couturiers, fleurissait en cadence dans les plus belles salles de la capitale française.
Deux nouvelles signatures, une styliste égyptienne et l'étoile montante de la mode britannique présentaient pour la...