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Exposition L’imagination débridée de Raffi Tokatlian Maya GHANDOUR HERT

Une trentaine de sculptures en bronze signées Raffi Tokatlian garnissent l’espace nouvellement inauguré de la galerie Connaissance des arts, à Saifi Village, dans le centre-ville. Une œuvre habitée de symboles, de mystères et de personnages mi-humains, mi-monstres. Raffy Tokatlian a reçu l’art en héritage. Il se souvient des après-midi entiers passés à peindre ou à dessiner, avec son père et son grand-père. Ce dernier lui racontait également les récits du génocide arménien auquel il a survécu et du grand départ vers le Liban. Ces témoignages forment le noyau émotionnel des sculptures de l’artiste exposées à la galerie Connaissance des arts, Saifi Village. Enfant, Tokatlian appréciait également les récits mythologiques et tout ce que l’antiquité a produit de beau. Parmi ses influences, il cite également l’art de la Renaissance italienne, « des artistes comme Donatello et ses formes arrondies et sensuelles » ou encore les compositions foisonnantes de Jerôme Bosch. Du mouvement surréaliste, il a retenu la volonté de libérer l’homme des morales qui le contraignent et des académismes qui l’empêchent d’agir, c’est-à-dire qui nuisent à la force créatrice. Avec Schiele, Rodin et Giacometti, Tokatlian a trouvé des artistes qui utilisent la forme humaine comme moyen d’expression de sentiments humains, de l’inconscient, de l’irréel et du fantastique. Les œuvres de Tokatlian apparaissent ainsi très marquées par les représentations du bien, du paradis, du mal, du vice, de la douleur, de la souffrance. Mais aussi du salut, le jugement dernier, l’attente de l’avenir, de la mort ou de la fin du monde. Raffi Tokatlian désigne ainsi son style par un terme qu’il a inventé lui-même : le surréalisme-mytho-classique. Après l’École des beaux-arts de Paris, l’artiste a fréquenté plusieurs studios d’artistes en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Autriche et en Grèce. Il s’est également spécialisé en peinture en trompe-l’œil, en décoration d’intérieur et en design. À son retour à Beyrouth, l’artiste arménien Megerditch Mazmanian l’a initié aux secrets de la sculpture en bronze à la cire perdue. Les œuvres de Tokatlian représentant des formes humaines, inspirées en premier lieu de l’art classique, puis mâtinées d’influences culturelles variées. « Ces sculptures sont symboliques, elles sont chargées d’émotions, note l’artiste. Chaque pièce tient toute seule, mais fait partie d’un tout harmonieux. Elles ont ce côté mythologique, surhumain, qui renvoie à des vérités humaines. » Elles reflètent la souffrance du peuple arménien et, à travers cette tragédie, celle de l’homme en général et sa survie à travers l’espoir. « Créer ces sculptures, c’était pour moi comme marcher à l’intérieur d’un cerveau bouillonnant d’idées. Il n’y a là aucun frein, aucune limite à l’imagination. Chaque observateur a la liberté d’interpréter à sa façon, selon sa propre sensibilité. Toute personne y trouvera un extrait de sa propre histoire. » Et de conclure : « Ces sculptures sont des poèmes écrits dans un langage accessible à tous. » Si le silence est d’or, ces poèmes sont de bronze… *Saifi Village, centre-ville, Quartier des Arts, bloc E. Tél. : 03/640044.
Une trentaine de sculptures en bronze signées Raffi Tokatlian garnissent l’espace nouvellement inauguré de la galerie Connaissance des arts, à Saifi Village, dans le centre-ville. Une œuvre habitée de symboles, de mystères et de personnages mi-humains, mi-monstres.
Raffy Tokatlian a reçu l’art en héritage. Il se souvient des après-midi entiers passés à peindre ou à...