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À l’affiche Cassez la voix Colette Khalaf

Des « idiots » qui n’ont pas voix au chapitre dans une société de puissants ; une chienne qui veut retrouver son cri (voix) et un forçat qui trace sa route (voie) : un florilège de films nouveaux et différents en salle. Burn After Reading HH de Joel et Ethan Coen Avec George Clooney, John Malkovich, Tilda Swinton, Frances Mac Dormand et Brad Pitt. Ce n’est certes pas un grand cru des frères Coen et nullement une œuvre dans la veine de No Country for Old Men qui leur valut l’an dernier l’Oscar du meilleur film. Mais qui dit que les Coen ont voulu tourner une grande œuvre ? Au cours de leurs 24 ans de carrière et à leur actif 13 films seulement, Burn After Reading s’inscrit dans « la trilogie des Idiots » comme l’ont qualifié les géniaux auteurs du long-métrage. Après Brothers Where Are Thou ? et Intolerable Cruauty (où l’esprit s’est un peu essoufflé), les Coen frappent de nouveau en ramenant leur acteur fétiche (dans ce genre de films), à comprendre Monsieur Nespresso, lequel invite à son tour son pote Pitt, et Tilda Swinton, son ennemie jurée dans Michael Clayton. D’autres acteurs s’ajoutent à ce casting de choc. L’immuable Madame Coen, Frances Mc Dormand et John Malkovich qui, en dépit de son look si british et si noble, a su retrouver ses repères avec les Brothers en donnant beaucoup de jus au mot « Fuck » si rare dans son vocabulaire. À la suite d’une maladresse : un disque contenant des propos scandaleux pour une affaire de divorce, qui tombe dans les mains de deux profs de gym (idiots) qui croient avoir trouvé des secrets d’État et profiter par la même occasion pour faire chanter un agent fédéral congédié. Une comédie noire donc où les frères Coen ont bien remué ces acteurs talentueux pour en faire des personnages à la Tex Avery. C’est là où réside leur sadisme, leur cruauté et leur rire absurde. Si le titre qui évoque le geste « primaire » des agents de la CIA (allusion à Mission Impossible et la fameuse phrase « brûlez la cassette Mr Phelps ») ouvre la voie à un pseudo-espionnage, ce n’est sûrement pas le but des Coen qui n’ont pas voulu une parodie grinçante sur la CIA, mais au contraire une comédie où s’enchaînent les quiproquos et les situations farfelues, mettant en scène et en évidence des personnages burlesques. Le microcosme des agents secrets ne sert donc pour eux que d’environnement propice où les auteurs accumulent leurs expériences cinématographiques truffées de prises d’angles à ras du sol (dont ils raffolent) et de rires déjantés. Et quand bien même le film est loin de The Big Leibovski ou Fargo, les frères Coen n’en finissent pas de nous surprendre. CINEMACITY, Empire Dunes/Sodeco Beverly Hills Chihuahua de Raja Gosnell Avec les voix d’Andy Garcia et Drew Barrymore. Chloé, une petite chienne chihuahua de Beverly Hills toute pomponnée et chouchoutée par ses maîtres (et tête à claques de surcroît), se perd accidentellement dans les rues de Mexico. Pas le moindre spa ou la moindre boutique de luxe à l’horizon... Seule pour la première fois de sa vie de petite chienne gâtée, Chloé va heureusement trouver des amis inattendus pour l’aider : un berger allemand qui a grandi dans la rue, Delgado, et un chiot énamouré, Papi, ainsi que ses origines. Ces deux lui tendront une patte secourable pour l’aider à découvrir en elle-même la force de retrouver sa maison et son vrai cri. Conte canin pour amoureux de chiens et sur fond de la chanson Chihuhua, Beverly Hills plonge dans la société des chiens qui ont eux aussi leurs castes, leurs lois et leur snobisme. Dans ce film où les vrais acteurs côtoient les voix d’acteurs personnifiant les chiens, c’est la première fois que ces derniers l’emportent sur le jeu des acteurs humains. Bien sûr quand il s’agit d’Andy Garcia et Drew Barrymore ! PLANÈTE ZOUK/ ABRAJ, St-Élie, CINÉMACITY, Empire Dunes/Sodeco Death Race de Paul W. S. Anderson Avec Jason Statham et Joan Allen. Dans une Amérique futuriste (2020), les prisonniers sont contraints de participer à de très violentes courses automobiles dans des arènes fermées. C’est dans ce cadre-là qu’un homme inculpé injustement pour la mort de sa femme se voit assigné à participer à l’une de ces courses. Celle-ci est donc une course ultraviolente à la mort ! Il devient alors l’un des favoris du public, qui le connaît sous le nom de Frankenstein. Remake de Death Race 2000, réalisé en 1975 par Paul Bartel, conduit par le tandem David Carradine et Sylvester Stallone, le film avait auparavant inspiré aussi le jeu vidéo. Le réalisateur britannique, qui avait signé Mortal Kombat en 1995, Event Horizon en 1998 ou Alien vs Predator en 2004, confirme encore une fois son goût pour les univers futuristes. Sa version est quelque peu différente de l’origine puisque le réalisateur, évitant les images de synthèse et ayant plutôt recours à des cascades et des explosions à l’ancienne, s’est plutôt inspiré de Mad Max. Si Anderson n’a pas voulu épingler la société américaine mais seulement la téléréalité qui évoque le temps des gladiateurs, cela ne doit pas amener le spectateur à rechercher dans le film une certaine profondeur ou un jeu d’acteurs transcendant. Pour les « addicted » de films d’action, il y en a à revendre surtout avec un Jason Statham dont la stature super « bolidée » a remplacé deux autres figures mythiques des années 80. À comprendre, un certain Shwarzy reconverti au Sénat et le fameux étalon Stallone. Grand Cinemas ABC/Concorde/Las Salinas, CINÉMACITY, Empire Sodeco
Des « idiots » qui n’ont pas voix au chapitre dans
une société de puissants ; une chienne qui veut retrouver son
cri (voix) et un forçat qui trace sa route (voie) : un florilège de
films nouveaux et différents en salle.

Burn After
Reading HH
de Joel et Ethan Coen

Avec George Clooney, John Malkovich, Tilda Swinton, Frances Mac Dormand et Brad Pitt.
Ce n’est...