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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition Des signes et des lettres Maya GHANDOUR HERT

Sur les cimaises de la toute jeune galerie Masterpiece, des œuvres du grand artiste Omran al-Kaissey, jusqu’au 9 octobre. Au commencement était la lettre. Puis, au fil des années, des expériences, des mélanges et des inspirations, Omran al-Kaissey a inventé un nouveau langage pictural. L’exposition, qui regroupe une trentaine de ses toiles à la galerie Masterpiece, survole la production pléthorique de cet artiste né à Bagdad d’une mère libanaise. Il a étudié les arts plastiques à l’école de Bagdad, à Sofia, à Montréal et dans différents ateliers indépendants. Ses œuvres sont exposées, entres autres, au Museum of Modern Art de Boston, au Musée de l’art moderne de Bagdad, au Musée royal jordanien et à Beiteddine. Il est également critique d’art, journaliste et auteur de nombreux ouvrages sur l’art contemporain dont Les arts plastiques au Liban, coécrit avec Joseph Abou-Rizk, Saleh Barakat et édité par l’Institution arabe pour l’Éducation, la Culture et les Sciences. Un ouvrage qui offre un panorama, aussi complet que possible, de l’évolution des arts plastiques au Liban, depuis les sources qui remontent au XVe siècle (l’art religieux dans les églises) jusqu’aux courants modernes qui ont marqué la seconde moitié du XXe siècle, des années 1950 aux années 1980. Voilà donc une sélection d’œuvres parmi sa collection qui compte plus de 3 000 toiles, sous l’intitulé « Signes ». Le visiteur survole l’art de Kaissey, il en découvre les différentes périodes et caractéristiques. « Les périodes ne sont pas des étapes, ce sont des constantes », tient à souligner l’artiste, qui se délecte de chaque période jusqu’au rassasiement. Avant d’explorer de nouvelles matières, de nouveaux supports et de nouvelles formes. « Mais il existe un fil conducteur qui relie toutes mes œuvres, précise-t-il. Il s’agit de l’expression dramatique qui tire son origine dans l’expressionnisme irakien et notamment de l’usage de la lettre arabe. » Car Omran al-Kaissey est l’un des fondateurs du courant de la lettre arabe à l’origine duquel on retrouve une certaine impatience vis-à-vis des formes artistiques anciennes et, aussi, le désir d’affirmer la présence d’un art à la fois « authentiquement arabe et moderne ». Ce courant esthétique donc nommé en arabe al-houroufiyya (traduit par « lettrisme ») s’est élancé avec le manifeste de l’école d’art moderne de Bagdad en 1951 pour s’affirmer pleinement, au seuil des années 1960, notamment avec Shakir Hassan al-Said. École ou mouvement, un ou multiple, le « lettrisme » ne se laisse pas saisir facilement. L’on peut dire qu’il s’agit d’« un travail plastique sur la lettre arabe pour la dégager de sa signification et de sa lecture, et la transformer en quelque chose d’autre ». Il s’agit là, en quelque sorte, d’une introduction à l’art de ce coloriste qui affirme une identité esthétique arabe, par l’élaboration d’une abstraction à la fois moderne et enracinée dans sa tradition graphique et esthétique. « La langue des signes artistiques témoigne du monde, explique al-Kaissey. Elle apprend à adopter une attitude adéquate vis-à-vis des phénomènes et des expériences qu’on ne peut pas totalement connaître rationnellement et qu’on ne peut pas exprimer par des concepts. Le signe, la lettre, l’écriture ont trouvé une large place dans plusieurs mouvements artistiques du XXe. De l’action intentionnelle qu’est l’acte graphique, les artistes n’ont pas hésité à glisser vers l’interprétation. L’écrit est ainsi entré dans l’art. Les lettres, les signes aident à la compréhension du sujet. » Avec ce peintre, on ne peut que constater comment les frontières s’effacent, non seulement entre graphisme et création artistique, mais également entre calligraphie et création plastique. Il joue avec les blancs et les noirs, les espaces entre les mots. Il rythme les lettres. Il explore, à sa manière, les sens infinis des signes. * Hamra, rue Antoine Gemayel, immeuble Assaf. Tél. 03/774510. La galerie est ouverte du mardi au vendredi, de 11h00 à 19h00. Samedi de 11h00 à 16h00.
Sur les cimaises de la toute jeune galerie Masterpiece,
des œuvres du grand artiste Omran al-Kaissey, jusqu’au 9 octobre.
Au commencement était la lettre. Puis, au fil des années, des expériences, des mélanges et des inspirations, Omran al-Kaissey a inventé un nouveau langage pictural. L’exposition, qui regroupe une trentaine de ses toiles à la galerie Masterpiece,...