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Actualités - CHRONOLOGIE

Commerce Les accords de libre-échange, un affranchissement des contraintes territoriales ? Liliane MOKBEL

La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth (CCIAB) et le centre de recherche Carnegie pour le Proche-Orient ont organisé hier un séminaire sur « Les accords de libre-échange entre les pays arabes et le monde occidental ». Selon le présent de la CCIAB, Ghazi Koraytem, le débat scientifique autour des accords de libre-échange est devenu aujourd’hui une nécessité pressante du fait de la confusion et des informations erronées qui entourent ce sujet. Des confusions qui contribuent dans beaucoup de cas à créer une opinion publique hostile à l’ouverture du commerce et qui entravent la préparation de la scène locale pour relever le défi de l’ouverture des frontières. Ghazi Koraytem a souligné désormais le caractère global de l’économie mondiale qui fait tomber jour après jour les barrières quantitatives et qualitatives devant le commerce et l’investissement entre les pays. Le patron de la CCIAB a insisté sur l’importance des accords commerciaux comme cadre facilitant l’affranchissement par les sociétés de la contrainte des frontières géographiques. Ce qui permet aux compagnies d’élargir leur expansion territoriale. Sur un plan national, l’accord commercial devrait représenter une partie essentielle de la politique économique de l’État, en l’occurrence la politique du commerce extérieur. L’accord devrait être associé à des mesures gouvernementales bien étudiées qui viseraient à préparer les secteurs productifs à adhérer au nouveau système commercial. Sur un plan privé, les compagnies devraient prendre conscience des nouveaux défis économiques et des changements qu’ils exigent au niveau des pratiques anciennes de gestion et de la transparence, a conclu M. Koraytem. De son côté, l’expert Riad Khoury du centre Carnegie pour le Proche-Orient a procédé à une évaluation des accords de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis d’une part, et certains des pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord d’autre part. Il a estimé que les accords de libre-échange entre l’Occident (les États-Unis et l’Union européenne) et la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) ont contribué malgré la présence d’avantages à consacrer un point de vue négatif à l’égard de la mondialisation conduite par l’Occident. C’est que, selon Riad Khoury, ces accords ont servi les intérêts de l’élite de certains pays. Une élite qui ne bénéficie pas de base populaire. Il a par ailleurs considéré que « les États-Unis et l’Europe ont utilisé cet outil économique que représentent les accords commerciaux à des fins politiques ». Riad Khoury a enfin dressé le tableau généraliste suivant de ces accords : – Le rythme des échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays de la région MENA s’est accru d’une manière équilibrée relativement. En revanche, les accords de libre-échange conclu entre les pays de la Méditerranée et l’Union européenne ont été plus bénéfiques pour celle-ci. – La conclusion des accords de libre-échange a contribué à renforcer la coopération bilatérale au niveau sécuritaire entre les États-Unis et les pays de la région MENA. – Les États-Unis encouragent la conclusion d’accords de libre-échange globaux alors que les accords entérinés par l’Union européenne ne portent pas sur l’agriculture et l’émigration. Enfin, le président de l’Association des industriels, Fadi Abboud, a préconisé l’établissement d’un dialogue portant sur les politiques de libre-échange auquel prendraient part l’État, le secteur privé et la société civile. Il a estimé que le Liban a beaucoup à faire avant d’atteindre « un véritable partenariat commercial avec les pays occidentaux et arabes ». « Le plus important est de faire passer en premier les intérêts de l’économie nationale », a-t-il dit.
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth (CCIAB) et le centre
de recherche Carnegie pour le Proche-Orient ont organisé hier un séminaire sur « Les accords
de libre-échange entre les pays arabes et le monde occidental ».
Selon le présent de la CCIAB, Ghazi Koraytem, le débat scientifique autour des accords de libre-échange est devenu aujourd’hui une...