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Actualités - REPORTAGE

L’exil de Bahá’u’lláh

Mirza Hussein Ali Nouri se convertit rapidement au babisme à l’âge de 28 ans et devint l’un des chefs de ce mouvement, organisant en particulier la conférence de Badasht (juin-juillet 1848) qui marqua la séparation définitive du babisme avec l’islam, et au cours de laquelle il prit officiellement le titre de Bahá’u’lláh. Dans les jours qui suivirent la tentative d’assassinat de Nassereddine Shah Qajar, Bahá’u’lláh fut arrêté et escorté à pied, sans chaussures ni chapeau, jusqu’à Téhéran pour y être enfermé dans le cachot souterrain du Síyáh-Chál (le « trou noir »). C’est enchaîné dans l’obscurité, le froid et la puanteur de ce cachot qu’il vécut une expérience mystique à la suite de laquelle il déclara être « celui que Dieu rendra manifeste » annoncé par le Báb. Comme il bénéficiait de puissantes protections, ses ennemis hésitèrent à le tuer comme les autres babis et décidèrent de confisquer tous ses biens puis de l’exiler avec sa famille le plus loin possible en espérant sa mort. Bahá’u’lláh quitta Téhéran le 12 janvier 1853 et voyagea jusqu’à Bagdad où il arriva le 8 avril 1853. Il découvrit la communauté des réfugiés babis en pleine confusion et s’efforça de la restaurer. Mais devant les conflits et les querelles intestines, il se retira comme ermite au Kurdistan sous le pseudonyme de Darwich Mohammad Irani pour y vivre et y méditer dans les montagnes de Sar-Galú près de la ville de Suleimaniya. Il quitta Bagdad le 10 avril 1854 et n’y revint que le 19 mars 1856 à la demande des babis pour reprendre la direction de la communauté. Son influence grandissante commença à inquiéter ses opposants, qui demandèrent aux autorités ottomanes de l’exiler encore plus loin. Sur le point de quitter Bagdad pour se rendre en exil à Constantinople, Bahá’u’lláh déclara publiquement à son entourage qu’il était « celui que Dieu rendra manifeste » promis par le Báb, alors qu’il séjournait dans les jardins de Najibiyya (surnommés jardins de Redwan, jardins du paradis) du 22 avril 1863 au 3 mai 1863. Cet événement est fêté chaque année par les bahaïs comme étant le « festival de Redwan ». Bahá’u’lláh arriva finalement par bateau à Saint-Jean d’Acre, le 31 août 1868. Il resta emprisonné dans la citadelle d’Acre durant 2 ans, 2 mois et 5 jours… et fut ensuite assigné à résidence dans cette colonie pénitentiaire durant 9 ans. Il passa les 24 dernières années de sa vie, toujours prisonnier de l’Empire ottoman, dans la ville de Saint-Jean d’Acre et ses environs, sans jamais cesser d’exhorter les puissants de ce monde à réconcilier leurs différends, à réduire leurs armements, et à consacrer leurs énergies à instaurer la paix universelle. Bahá’u’lláh s’éteignit vers 3 heures du matin le 29 mai 1892 au nord de Saint-Jean d’Acre dans le manoir de Bahjí, où il a été enterré. Son tombeau est le point de convergence de la communauté mondiale bahaï créée par son message. Dans son livre-testament intitulé Kitab al-Ahd (le « Livre de l’Alliance »), qui a été lu publiquement 9 jours après son décès, il désigna son fils aîné Abbás Effendi comme l’unique interprète autorisé de ses écrits et son successeur à la tête de la communauté bahaï. Celui-ci prit alors le titre de Abdul-Bahá (« Serviteur de Bahá ») et dut faire face à la rébellion de son demi-frère Mirza Muhammad Ali, qui arrivait en seconde position dans la lignée successorale. Les écrits bahaïs définissent deux autorités pour la communauté : l’une est l’institution héréditaire du Gardiennat chargée de l’interprétation des textes sacrés ; l’autre est l’institution élue de la Maison universelle de justice chargée de l’application des lois et de la gestion de la communauté. Pour les bahaïs, les décisions de ces deux institutions sont considérées comme « divinement inspirées » et « infaillibles » dans leurs domaines respectifs, et ils doivent s’y conformer.
Mirza Hussein Ali Nouri se convertit rapidement au babisme à l’âge de 28 ans et devint l’un des chefs de ce mouvement, organisant en particulier la conférence de Badasht (juin-juillet 1848) qui marqua la séparation définitive du babisme avec l’islam, et au cours de laquelle il prit officiellement le titre de
Bahá’u’lláh.
Dans les jours qui suivirent la tentative...