Vient de paraître Un ouvrage d’Alberto Ausoni « La musique » témoin de la vie…

Un ouvrage alliant mots et images pour parler de la musique. Un vrai repère iconographique attestant que toutes les civilisations de tous les temps ont le respect, l’amour et la vénération pour le monde des sons. Dans son harmonie et sa dissonance. Avec d’abondantes illustrations soigneusement triées sur le volet, des toiles des plus grands peintres allant de Caravage à Watteau, en passant par Bosch, Seurat, Dubuffet, Rousseau, Manet, Poussin, Ribera, de Lempicka, Gainsborough, Vélasquez, Chagall, la musique s’érige comme témoin de la vie des hommes et du quotidien. C’est dans ce sens de réflexion et d’objectif que s’instaure le livre d’Alberto Ausoni, intitulé tout simplement La musique (éditions Hazan, dans la collection Guide des arts, 384 pages, traduit de l’italien par Chantal Moiroud). Entre le livre d’art et l’ouvrage de luxe, voilà un pavé qui se laisse parcourir en toute liberté d’humeur, de loisir et de temps. Avec le plaisir des yeux doublé du plaisir des mots… Éloquentes illustrations d’un art sonore qui a toujours joué un rôle prépondérant dans la vie des êtres, exprimant aussi bien la joie que la tristesse, magnifiant aussi bien le sacré que le profane, louant aussi bien l’éphémère que l’infini, se liant en toute subtilité aussi bien avec les symboles que les allégories… De la Grèce antique à la stridence moderne, en passant par le baroque de la Renaissance, la rigueur du siècle des Lumières ou les excès du romantisme, la musique a subi de multiples inflexions, développements et évolutions. L’analyse des personnages d’Apollon et des neuf Muses met en évidence l’opposition entre les harmonies de l’un et les rythmes effrénés associés au cortège de Dionysos. Quant aux personnages comme Ariane et Orphée, véritables incarnations de la musique, ils représentent la capacité de la poésie et de l’art des sons à défier la mort et à dépasser ses limites. La musique a toujours accompagné le rituel religieux en se taillant une place essentielle. Elle se traduit, pour cette parade sonore majestueuse ou austère, par des harmonies paradisiaques ou des dissonances infernales. Tout comme la voix humaine est l’expression de toutes les facettes de la sensibilité de l’être. On n’oubliera certainement pas de parler des nombreux instruments qui captivent les auditoires et restent d’insaisissables et intarissables sources de fascination. Du théorbe au cistre, en passant par le rebec, le violon, l’alto, la contrebasse, le clavecin, l’épinette, la cornemuse, la musette, la harpe, le luth, la trompette, le saxophone, le cor, la guimbarde, les castagnettes, le tuba, la grosse caisse, les timbales ou le rommerpolt (en flamand, littéralement cela se traduit par un pot qui fait du bruit…), le hautbois, la bombarde, la serinette, la flûte traversière, le fifre… voilà la famille des instruments de musique joyeusement au garde-à-vous. Garde-à-vous pour une pimpante et joyeuse farandole à travers la remarquable précision d’une splendide présentation toute en couleurs vibrantes. Présentation à partir des tableaux et des dessins des plus grands maîtres dans l’art de croquer la nature et ses artifices. Pour servir les notes des partitions et les enfermer dans des images lumineuses, tendres ou ironiques, les plus inspirés des pinceaux des plus prestigieux des artistes…De la caméra de Man Ray à la palette de Carpaccio, en passant par Otto Dix, Paul Klee, Francisco Goya, Alexander Yakovlev, Vignali, Scorza, Picasso, Amedeo Modigliani, la musique a des couleurs et des contours imprévisibles, pleins de sortilèges inconnus et révélateurs de la puissance d’un art envoûtant et incantatoire… Alors, leçon de musique ou de peinture ? Sans nul doute les deux à la fois tant le monde des sons et celui des couleurs ont ici, en un savant et subtil mélange, des rapprochements surprenants, entremêlés, insoupçonnables… Edgar DAVIDIAN