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Gourcuff, la surprise du chef

Malgré les craintes suscitées par son inexpérience internationale, Yoann Gourcuff, titularisé pour la première fois en équipe de France, a été la bonne surprise du match remporté mercredi contre la Serbie (2-1), saisissant sa chance et prenant date pour l’avenir. Le coup de poker tenté par Raymond Domenech était osé, alors que le sélectionneur jouait en une rencontre non seulement son avenir personnel mais aussi celui des Bleus, mal embarqués dans les éliminatoires du Mondial 2010 après la claque reçue en Autriche (3-1). Mais le flair du technicien français a eu raison des plus sceptiques. Là où on attendait un joueur fébrile, emprunté et découvrant le Stade de France la peur au ventre, le scénario contraire s’est produit. Placé juste derrière l’attaquant de pointe (Henry ou Benzema en première période, Henry ou Anelka en seconde) dans un schéma en 4-2-3-1, Gourcuff s’en est sorti avec brio. Vision du jeu, simplicité dans le geste pour assurer le plus vite possible la transmission en direction des attaquants : le Bordelais, qui ne fêtait que sa 3e sélection en équipe de France, a endossé à merveille le costume de meneur de jeu, donnant l’impression de connaître la maison bleue depuis longtemps. Une assurance qui tranche singulièrement avec la timidité de ce joueur de 22 ans, jeté peut-être trop tôt dans la jungle de l’AC Milan, où il a été transféré en 2006, mais qui a fini par retrouver une place de titulaire par la grâce d’un prêt aux Girondins de Bordeaux. Forcer sa nature « Au début, j’ai essayé de me mettre en confiance, de jouer simple. Parfois, des petits ballons à trois ou quatre mètres, on se dit que cela ne sert pas à grand-chose, mais ça aide. Est-ce que j’ai réussi mon examen ? Je n’aime pas trop parler de moi », a-t-il ainsi déclaré au coup de sifflet final. Il faudra pourtant qu’il force sa nature, la victoire contre la Serbie lui ayant ouvert de nouveaux horizons après deux entrées anecdotiques en fin de rencontre en Suède (20 août) et en Autriche. Désormais, Gourcuff joue dans la même cour que les autres surdoués de l’entre-jeu bleu, Nasri (21 ans) ou Ben Arfa (21 ans). Avec un avantage précieux sur ses concurrents : cette polyvalence qui lui permet d’occuper pratiquement tous les postes du milieu de terrain. C’est ce que n’hésite pas à faire Laurent Blanc à Bordeaux et c’est sûrement ce qui lui avait manqué pour laisser une empreinte à Milan. Au moment d’évoquer sa folle soirée, Gourcuff avait pourtant une pensée pour le club milanais, auquel il appartient toujours. En dépit de son temps de jeu famélique chez les Rossoneri, il comptait visiblement les associer à sa joie. « Cette expérience m’a fait grandir », a-t-il expliqué avec cette retenue qui le caractérise. Même discrétion pour évoquer son père, Christian, qui suit à la trace le parcours du rejeton. « Je n’ai pas eu le temps de l’appeler », a-t-il avoué à la sortie des vestiaires, dans un sourire gêné. L’entraîneur de Lorient, premier conseiller de son fils, a pourtant dû apprécier le spectacle, lui qui a toujours prôné un jeu tourné vers l’avant.
Malgré les craintes suscitées par son inexpérience internationale, Yoann Gourcuff, titularisé pour la première fois en équipe de France, a été la bonne surprise du match remporté mercredi contre la Serbie (2-1), saisissant sa chance et prenant date pour l’avenir.
Le coup de poker tenté par Raymond Domenech était osé, alors que le sélectionneur jouait en une rencontre...