Rechercher
Rechercher

Actualités

Ouverture d’un symposium au siège new-yorkais des Nations unies Betancourt plaide à l’ONU pour les victimes du terrorisme NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

Un symposium sur « le soutien aux victimes du terrorisme » s’est ouvert mardi au siège des Nations unies à New York, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de 18 victimes, dont l’ex-otage franco- colombienne Ingrid Betancourt. Ce symposium, le premier du genre pour l’ONU, a pour objectif de renforcer l’engagement des États membres à la stratégie mondiale contre le terrorisme. Celle-ci met l’accent sur les victimes du terrorisme et appelle à la mise en place de systèmes d’assistance pour répondre à leurs besoins et faciliter leur retour à une vie normale. Dix-huit victimes qui portent encore les séquelles physiques et mentales d’actes de terrorisme ont été invitées par l’ONU mardi pour apporter leur témoignage. Plusieurs personnalités et journalistes libanais, initialement inscrits sur la liste des intervenants, n’ont cependant pas assisté à l’événement. Le secrétaire général adjoint et président de l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, Robert Orr, avait indiqué à la presse que la sélection « équilibrée des intervenants avait pris plus de neuf mois. » « Les participants ont été sélectionnés après consultations avec les États membres dont ils sont originaires et avec des représentants de la société civile ». « L’objectif était de sélectionner des individus représentant le spectre le plus large possible de pays, de cultures et de religions, afin d’empêcher toute politisation de discussions portant prioritairement sur les moyens à mettre en œuvre pour venir efficacement en aide aux victimes du terrorisme », avait-il ajouté. « De Bali à Beslan en passant par Bombay, Alger, Bagdad, Casablanca et Kaboul, ainsi que Riyad, Istanbul, Nairobi, Londres et New York, chaque acte de terroriste nous rappelle que le terrorisme est un phénomène mondial, qui vise tous les groupes ethniques, religions, nationalités et civilisations », a déclaré de son côté le secrétaire général de l’ONU. Pour Ban Ki-moon, le but de ce symposium « est avant tout de renforcer la solidarité de la communauté internationale avec les victimes ». La plaidoirie de Betancourt Pour sa part, Ingrid Betancourt a appelé les dirigeants du monde à se soucier d’abord de la vie des captifs quand ils traitent avec des terroristes. « Aujourd’hui, nous devons envoyer un message clair aux chefs d’État à travers le monde : “choisissez toujours la vie d’un être humain avant toute autre considération” », a-t-elle dit à l’ouverture du symposium. Elle a affirmé que la mobilisation de l’opinion publique en faveur des victimes « réduit la tentation des terroristes de se livrer à des exécutions sommaires quand ils détiennent des otages, d’être négligents, d’avoir la gâchette facile ». Mme Betancourt a été détenue pendant six ans par la guérilla des FARC dans la jungle de Colombie avant d’être libérée en juillet par l’armée colombienne. « Ce qui est essentiel, c’est de créer des conditions dans lesquelles la mort d’un être humain devient extrêmement coûteuse pour les terroristes », a-t-elle dit dans un discours prononcé alternativement en anglais, espagnol et français. « S’il n’y a pas de mobilisation, la victime est condamnée à devenir une simple statistique », a ajouté Mme Betancourt. Elle a par ailleurs a réclamé l’octroi d’un statut international aux victimes du terrorisme, accompagné d’une centralisation des données les concernant pour faire connaître leur sort. Le fait de publier des informations relatives aux victimes sur un site Internet de l’ONU permettrait d’exercer des « pressions significatives » en leur faveur, a dit l’ex-otage franco-colombienne. Elle a également souligné l’importance du rôle des médias. D’autres victimes ont pris tour à tour la parole. Ashraf al-Khaled, un Jordanien dont la famille a été tuée lors d’un attentat le jour de son mariage à Amman, le 9 novembre 2005, qui avait fait 57 morts et 100 blessés, a plaidé pour le soutien financier, moral et humanitaire aux victimes. De son côté, Chris Cramer, ancien directeur exécutif de CNN International à Londres et directeur à la BBC a exprimé sa douleur face à son expérience traumatisante survenue le 11 avril 1980, lorsque six Iraniens armés qui s’opposaient à l’ayatollah Khomeiny avaient envahi l’ambassade iranienne à Londres prenant tous ceux qui y étaient présents en otages pendant six jours. M. Cramer ainsi qu’un autre collègue figuraient parmi les otages. Selon lui, cette expérience a bouleversé sa vie et a presque ruiné sa carrière, a-t-il dit.
Un symposium sur « le soutien aux victimes du terrorisme » s’est ouvert mardi au siège des Nations unies à New York, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de 18 victimes, dont l’ex-otage franco-
colombienne Ingrid Betancourt. Ce symposium, le premier du genre pour l’ONU, a pour objectif de renforcer l’engagement des États membres à la stratégie...