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Crise financière Le Trésor américain annonce une mise sous tutelle de Freddie Mac et Fannie Mae

Le Trésor américain a annoncé hier une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, le temps que ceux-ci restructurent leurs finances mises à mal par la crise du crédit et de l’immobilier. Lors d’une conférence de presse, le secrétaire au Trésor Henry Paulson a souligné que cette décision s’était imposée après « une analyse très approfondie de la situation financière actuelle » des deux sociétés. « Sur la base de ce que nous avons appris sur ces institutions au cours des quatre dernières semaines, y compris ce que nous avons appris sur leurs besoins en capital et vu les conditions actuelles du marché, j’ai conclu qu’il ne serait pas du meilleur intérêt du contribuable de faire un simple investissement en capital dans ces entreprises sous leur forme actuelle », a ajouté M. Paulson dans cette conférence, avant de déclarer que ce plan « est le meilleur moyen de protéger nos marchés et les contribuables du risque systémique posé par la situation financière actuelle ». « Je soutiens fermement la décision du directeur du FHFA, James Lockhart, de placer Fannie Mae et Freddie Mac sous tutelle, ainsi que les mesures prises par le secrétaire au Trésor Henry Paulson pour assurer la solidité financière de ces deux organismes », a déclaré Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, dans un communiqué. « Ces étapes nécessaires vont aider à renforcer le marché américain de l’immobilier et à promouvoir la stabilité sur nos marchés financiers », a ajouté le patron de la Fed. Le Trésor américain a également indiqué que les directions respectives des deux piliers du refinancement immobilier avaient été évincées et qu’il allait acquérir en Bourse des titres des deux entreprises cotées. Il s’est également dit prêt à investir 100 milliards de dollars dans chacun des deux organismes. Ces deux groupes assurent depuis quarante ans la fluidité du marché du crédit immobilier américain en rachetant des prêts aux banques. De leurs vrais noms Federal National Mortgage Association (Fannie Mae) et Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie Mac), les deux établissements sont des sociétés privées, qui ne sont pas liées formellement à l’État américain, mais disposent d’une ligne de crédit garantie par ce dernier. Cette facilité leur permet d’emprunter de l’argent sur le marché à des taux bien plus faibles qu’une banque. Tous deux usent de cette capacité pour remplir leur mission, à savoir racheter des prêts immobiliers aux établissements de crédit qui les ont souscrits. En se portant acquéreurs de ces prêts, Fannie Mae et Freddie Mac permettent aux établissements de crédit de s’en décharger et de pouvoir ainsi souscrire de nouveaux prêts. Ils garantissent ainsi le maintien d’une offre de crédit à des conditions plus favorables que si le marché se régulait seul. Aucune des deux sociétés ne consent directement des prêts à des particuliers. Comme le reste de l’édifice financier, Freddie Mac et Fannie Mae n’ont pas été épargnés par l’effondrement conjoint des marchés de l’immobilier américain et du crédit, survenus il y a un peu plus d’un an. Les deux groupes ont subi plusieurs mouvements de panique boursière cet été, ce qui a conduit les autorités américaines à mettre au point un plan d’aide public. En un an, les actions Freddie Mac et Fannie Mae ont perdu 90 % de leur valeur à la Bourse de New York. Grâce au plan d’aide présenté dans ses grandes lignes en juillet, le Trésor a la possibilité d’augmenter temporairement la ligne de crédit qu’il consent aux deux groupes et d’acheter leurs actions. De son côté, la banque centrale (Fed) leur donne la possibilité de se refinancer à sa fenêtre d’escompte, conçue à la base pour les banques commerciales, mais élargie récemment aux banques d’affaires. Créé en 1938 en tant qu’établissement public sous l’impulsion du président américain Franklin Roosevelt pour contribuer à sortir de la grande dépression, Fannie Mae est passé sous statut privé en 1968. Freddie Mac est, lui, né d’une loi votée par le Congrès en 1970 pour répondre à l’expansion du marché hypothécaire. Depuis, leurs portefeuilles de prêts ont crû à un rythme très soutenu, celui de Freddie Mac faisant plus que tripler entre 1995 et 2007. À la fin mai, leurs engagements atteignaient au total 5 200 milliards de dollars, soit un tiers de la capitalisation de la Bourse de New York et plus d’un tiers du produit intérieur brut américain. Leur rayon d’action est très étendu grâce à la titrisation, procédé qui permet de transformer des créances en obligations pour les vendre ensuite sur les marchés. L’an dernier, les obligations adossées à des prêts immobiliers ont été le principal moteur de la propagation de la crise des crédits immobiliers à risque, dits « subprime », aux marchés financiers. Fannie Mae et Freddie Mac ont longtemps fait preuve d’une certaine opacité dans leur gestion, laquelle a été sévèrement critiquée, avant d’amorcer un redressement ces dernières années. Fin 2004, Fannie Mae avait été reconnu coupable par l’autorité américaine des marché (SEC) d’avoir manipulé ses comptes sur des produits dérivés, l’obligeant à rembourser neuf milliards de dollars.
Le Trésor américain a annoncé hier une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, le temps que ceux-ci restructurent leurs finances mises à mal par la crise du crédit et de l’immobilier.
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire au Trésor Henry Paulson a souligné que cette décision s’était imposée...