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Actualités - CHRONOLOGIE

Tanguera : les bas-fonds de Buenos Aires sublimés par l’esthétique du tango

Tanguera, un spectacle chorégraphique s’accouplant avec la comédie musicale, à l’affiche du Théâtre du Châtelet à Paris jusqu’au 21 septembre, est une plongée dans l’univers machiste et violent du Buenos Aires du début du XIXe siècle, sublimé par l’esthétique du tango. Malgré un scénario assez mince – une séduisante Française, à peine débarquée, est soustraite à l’homme qu’elle aime par un souteneur qui la force à se prostituer –, Tanguera parvient à capter l’attention grâce à des chorégraphies bien réglées, des tableaux enchaînés sur un rythme soutenu, des numéros parfois brillants et plusieurs danseurs de haute volée. Tanguera commence au son d’un bandonéon, joué par Lisandro Aldover – le directeur musical de l’orchestre – devant un décor où une grue, des filins, un ponton de navire et quelques ballots suggèrent assez naïvement le port de Buenos Aires. Il se termine une heure vingt minutes plus tard par un bal en rappel, évoquant ceux de l’âge d’or du tango, dans les années 40 et 50. Entre ces deux images fortes du tango, Tanguera nous entraîne dans un monde de la nuit où s’affrontent les hommes, casquettes de dockers contre borsalinos et gros cigares, où les comptes se règlent à coups de couteau, d’épaules, de torses bombés, avec les femmes pour enjeu. Du rythme, de subtils jeux de lumières, peu de temps faibles et quelques temps forts font de Tanguera, malgré de petites fautes de goût, un spectacle de qualité, dont les clous sont les duos de danse sulfureux entre le «?mac?», Gaudencio (incarné par Oscar Martinez Fey, maître de ballet de la troupe) et sa victime, Giselle (Gabriela Amalfitani). L’emploi à bon escient de la technique de l’arrêt sur image – les danseurs se figeant à de brefs moments afin d’appuyer le trait – apportent un supplément d’intensité dramatique à certaines scènes d’une histoire tragique ayant pour décor le quartier de La Boca, son bordel, sa place, sa rue sombre, théâtre de règlements de comptes. La musique propose des tangos très arrangés, flirtant avec le jazz, la musique cubaine ou le music-hall où s’illustre particulièrement Fabian Dario Zylberman (saxophone, flûte, clarinette), au sein d’un ensemble de 14 musiciens.
Tanguera, un spectacle chorégraphique s’accouplant avec la comédie musicale, à l’affiche du Théâtre du Châtelet à Paris jusqu’au 21 septembre, est une plongée dans l’univers machiste et violent du Buenos Aires du début du XIXe siècle, sublimé par l’esthétique du tango.
Malgré un scénario assez mince – une séduisante Française, à peine débarquée, est...