Le chef de l’État aujourd’hui en visite officielle à Qatar La sécurité et les ratés de l’accord de Doha au centre des entretiens de Sleiman au Qatar

Le chef de l’État, Michel Sleiman, entame aujourd’hui lundi une visite officielle de deux jours à Qatar, la seconde dans un État arabe depuis son accession à la présidence, en mai dernier. Cette visite de M. Sleiman à Doha intervient à un moment où le Liban est au centre d’importantes tractations internationales, puisqu’elle précède de 24 heures l’arrivée du président français Nicolas Sarkozy à Damas, la première du genre depuis l’assassinat de Rafic Hariri, et succède à un sommet saoudo-qatari tenu samedi à Djeddah et au cours duquel la situation au Liban, notamment sur le plan sécuritaire, avait été largement évoquée. Au cours de cette rencontre, l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, avait aussi informé le roi Abdallah d’Arabie des résultats de ses récents entretiens avec le président iranien Mahmoud Ahmadinajad, dans le cadre d’une mission de bons offices qu’il a entreprise pour rapprocher les points de vue entre les deux puissances régionales. De sources bien informées, on indique que l’ordre du jour de la visite du général Sleiman au Qatar se divisera en deux parties. La première touche bien évidemment aux difficultés de la mise en œuvre de l’accord de Doha, en particulier le retard pris dans la reprise du dialogue entre les divers protagonistes libanais sous l’égide du président de la République. Elle porte aussi sur la situation au Liban au plan de la sécurité. Soulignant le rôle que la Syrie pourrait jouer à cet égard, ces sources croient savoir que l’émir du Qatar pourrait entreprendre une démarche ou même se rendre personnellement à Damas à cette fin. Quant au deuxième volet de l’ordre du jour, il a trait aux relations bilatérales, qui gagnent en ampleur depuis quelques années. Des milliers de Libanais, titulaires notamment de professions libérales, sont installés à Qatar, et cet émirat envoie un grand nombre de touristes au Liban. En outre, on s’attend, à l’occasion de la visite du président Sleiman, à une relance d’un projet ancien d’accroissement de l’aide qatarie, notamment en matière de pétrole et de gaz, mais qui avait été à maintes reprises reporté. Il est aussi question d’une disposition du Qatar de prendre en charge les dettes de l’EDL en prélude à sa privatisation. Enfin, le président Sleiman et l’émir du Qatar doivent évoquer le processus de paix au Proche-Orient. Khalil FLEYHANE