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43 % des 212 063 familles déplacées vivent dans la capitale irakienne Bagdad met la pression sur les squatters

Les autorités irakiennes commenceront mardi prochain à déloger les squatters d’appartement à Bagdad afin d’accélérer le retour des déplacés, qui continuent toutefois d’exprimer leur peur des représailles. «Les forces de sécurité irakiennes seront en état d’alerte à partir du 2 septembre pour faire évacuer les maisons des familles déplacées de leurs occupants », a déclaré hier à la presse le général Kassem Atta, porte-parole du plan de sécurité de Bagdad. « Nous ne pouvons pas surseoir à cette décision, même si cela doit nous coûter cher », a-t-il précisé, laissant clairement entendre qu’il risquait d’y avoir de sérieux incidents en dépit d’une indemnité offerte aux squatters. C’est dans la capitale irakienne que le problème est le plus criant. Selon une récente étude du ministère des Déplacés et des Migrants, c’est à Bagdad que vivent 43 % des 212 063 familles déplacées en Irak à la suite des milliers d’assassinats confessionnels ayant suivi l’attentat contre un mausolée chiite dans la ville sunnite de Samarra, en février 2006. Sur les 91 640 familles déplacées à Bagdad – soit 556 700 personnes –, 22,5 % sont venues d’un autre gouvernorat, 56 % ont migré d’un quartier à un autre, 21 % ont changé de domicile tout en restant dans leur quartier, et pour 0,5 %, le lieu d’origine est inconnu, selon le ministère. « Cette mesure va certainement accroître le retour, mais c’est un processus qui va prendre du temps car les gens veulent voir d’abord comment ça tourne », a indiqué à l’AFP Daniel Endres, représentant à Bagdad du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). « Je ne m’attends pas au retour d’un grand nombre de déplacés, mais ce sera certainement un pas positif car l’une de leurs principales préoccupations est l’occupation de leurs maisons », a-t-il ajouté. Dans la capitale, le décret 101 émis par le Premier ministre Nouri al-Maliki donne jusqu’au 1er septembre aux squatters pour quitter les maisons des déplacés. Les contrevenants risquent une peine de trois ans de prison et une amende. Quant à ceux qui occupent des bâtiments officiels, ils risquent de passer 10 ans derrière les barreaux. Selon M. Endres, « 70 % des bâtiments publics actuellement occupés le sont par les miliciens ». « L’occupation n’est pas seulement le fait d’individus. Dans certaines régions, les milices se sont emparées de quartiers entiers et les louent aux familles de déplacés », a-t-il souligné. En fait, selon un décret gouvernemental du 17 juillet, les squatters sont mieux lotis que les déplacés. Les premiers encaissent 1 500 dollars d’indemnité sur six mois contre 850 dollars pour les familles qui rentrent chez elles. Selon le HCR, la vague de déplacements a cessé à l’été 2007 et un timide retour s’est amorcé à l’automne 2007, surtout à Bagdad. Aujourd’hui, une famille sur dix chassée ou contrainte de quitter sa maison par les violences confessionnelles a pu revenir chez elle à Bagdad, selon le général Atta. Pour autant, si, selon le décret, « toute entrave à ce retour sera considérée comme une attaque terroriste », les incidents se poursuivent. « Il y a des groupes terroristes qui ne veulent pas le retour des familles et qui essaient de les empêcher de revenir, mais le gouvernement et l’armée suivent de près l’affaire », a encore dit ce porte-parole. La semaine dernière, le fils d’un important député sunnite avait été arrêté dans le quartier al-Adel alors qu’il plaçait une bombe dans la maison d’une famille de déplacés. « Je me suis agenouillé et j’ai baisé le sol de ma maison en pleurant quand je suis rentré chez moi, car j’ai cru que jamais je ne reviendrais. Mais bien sûr que j’ai peur », a affirmé à l’AFP Youssef Mohammad Youssef, 52 ans, un commerçant chiite de retour dans ce quartier. Dans le quartier al-Adel, avant 2006, 78 % de la population était chiite et 22 % sunnite. Six mois plus tard, les milices sunnites avaient réussi une totale « purification communautaire » du quartier par la menace et le meurtre, selon M. Youssef. Sammy KETZ/AFP
Les autorités irakiennes commenceront mardi prochain à déloger les squatters d’appartement à Bagdad afin d’accélérer le retour des déplacés, qui continuent toutefois d’exprimer leur peur des représailles.
«Les forces de sécurité irakiennes seront en état d’alerte à partir du 2 septembre pour faire évacuer les maisons des familles déplacées de leurs...