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Première conférence interministérielle du genre sur le continent noir Agir sur l’environnement en Afrique permettrait de sauver des millions de vies, estiment les experts

Agir sur l’environnement en Afrique permettrait de sauver plusieurs millions de vies chaque année tout en allégeant les dépenses de santé, notent des experts réunis cette semaine à Libreville pour la première conférence interministérielle du genre sur le continent. «Lutter pour l’environnement n’est pas un luxe » de pays développé, assure le médecin espagnol Maria Neira, directrice du département Santé publique et environnement à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Au contraire, en faisant quelques efforts, on pourrait sauver des millions de gens, préserver l’environnement sans compter le côté social », selon elle. Les chiffres avancés par l’OMS sont explicites : il y a 13 millions de morts par an en raison d’environnement dégradé, et un quart de la morbidité totale (nombre de personnes souffrant d’une maladie donnée pendant un temps donné) dans les pays en voie de développement est imputable à des facteurs de risque liés à l’environnement, l’Afrique étant la plus vulnérable. En 2002, 1,5 million de personnes sont mortes dans le monde en raison « d’approvisionnement inadéquat, de manque d’hygiène et d’assainissement, de mauvaise gestion et de l’insalubrité de l’eau », selon l’OMS. 1,5 million de personnes dont 400 000 Africains meurent, chaque année, de problèmes respiratoires en raison de la pollution de l’air à l’intérieur des maisons. Quelque 77 % de la population africaine cuisine encore avec des combustibles solides : bois, charbon, bouses de vache, qui dégagent des fumées importantes en milieu souvent fermé. « Quand on parle de défendre l’environnement, ce n’est pas seulement pour sauver l’ours polaire, ce qui est très bien ; mais c’est surtout parce qu’on peut sauver des vies », souligne le Dr Neira. « Il faut créer une alliance “gagnant-gagnant” entre environnement et santé. En investissant pour l’environnement, on peut réduire considérablement les factures de santé. Par exemple, avec un meilleur assainissement de l’eau, vous réduisez le nombre de cas de paludisme et de maladies diarrhéiques », explique encore le Dr Neira. « On estime que le PNB africain serait 100 milliards de dollars plus élevé aujourd’hui si on s’était attaqué de manière adéquate au paludisme il y a 25 ans », souligne la Tanzanienne Hawa Senkoro. Travaillant pour le bureau régional de l’OMS à Libreville, elle note que les « enfants sont plus vulnérables de manière disproportionné ». Environ 10 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde. Le fait de porter des choses à la bouche de manière fréquente, d’être plus près du sol, de ne pas comprendre la notion de danger, mais aussi d’absorber plus de produits chimiques en proportion qu’un adulte font que les enfants sont les principales victimes des maladies causées par une exposition à un environnement dégradé. « L’assainissement est l’investissement le plus logique et non discutable. C’est un investissement basique (...) Investir dans l’environnement a un impact. C’est rentable », conclut le Dr Neira.
Agir sur l’environnement en Afrique permettrait de sauver plusieurs millions de vies chaque année tout en allégeant les dépenses de santé, notent des experts réunis cette semaine à Libreville pour la première conférence interministérielle du genre sur le continent.
«Lutter pour l’environnement n’est pas un luxe » de pays développé, assure le médecin espagnol Maria...