Jeux Olympiques Athlétisme : Isinbayeva brille dans la nuit américaine

Si Usain Bolt s’est offert un demi-tour d’honneur dans le Nid d’oiseau de Pékin hier, Yelena Isinbayeva, elle, n’a pas été avare de ses efforts : pour le plaisir, la Russe a battu son record du monde de saut à la perche lors d’une nuit américaine. Alors qu’elle avait déjà le titre olympique en poche, son deuxième après celui d’Athènes, elle a effacé en trois temps une barre à 4,95 m puis a demandé à ce qu’elle soit placée dix centimètres plus haut, juste au-dessus de son précédent record. Au troisième essai, elle a provoqué un long grondement des 91 000 spectateurs du stade en gagnant son pari et en faisant honneur à l’esprit olympique. Même s’il est probable que ses sponsors lui accordent un petit bonus pour cette performance, elle ne touchera pas les 50 000 dollars offerts aux athlètes qui battent un record du monde en meeting. Deux jours après son sacre sur 100 mètres, Bolt est venu au stade pour une petite séance d’étirements. Chaleureusement acclamé par le public, le Jamaïcain, qui s’était promené samedi en finale du 100 m, n’a pas forcé pour remporter sa série du deuxième tour du 200 m. « J’ai juste essayé de passer au prochain tour », a dit Bolt. Un Français tente un braquage Ce fut chose faite en 20 secondes et 29 centièmes. Shawn Crawford, tenant du titre en sursis, Kim Collins et Marlon Devonish étaient dans son aspiration. Bolt a promis qu’on allait voir ce qu’on allait voir : « Quand je serai en finale, je ferai ce que j’aurai à faire », a-t-il dit. Deuxième de sa série, Walter Dix, médaillé de bronze du 100 m, s’est qualifié aisément pour les demi-finales. Rien ne fut facile pour les Kényans sur 3 000 mètres steeple. Ils ont même été privés du doublé par le Français Mahiedine Mekhissi-Benabbad, médaillé d’argent un an après son élimination en séries aux championnats du monde d’Osaka. Pour quelques centimètres, Mekhissi-Benabbad, 23 ans, a manqué le casse des Jeux : le 3 000 steeple est propriété kényanne depuis les Jeux de Los Angeles, où le Français Joseph Mahmoud avait déjà pris la médaille d’argent. « Je voulais faire sonner la Marseillaise dans ce stade », a dit le jeune homme d’origine algérienne, qui a fini en sandwich entre Brimin Kiprop Kipruto, médaillé d’or, et Richard Kipkemboi Mateelong, médaillé de bronze. Les Américains ont connu une belle soirée après avoir été humiliés sur les deux premières finales de sprint par la Jamaïque. En l’absence du Dominicain Felix Sanchez, Angelo Taylor, champion olympique à Sydney, a pris la médaille d’or du 400 m haies devant deux autres Américains, le champion du monde Keron Clement et Bershawn Jackson. Le 800 m aussi kényan Les États-Unis ont également pris la médaille d’or au lancer du disque féminin grâce à un jet à 64,74 m de Stephanie Brown Trafton. Le match que se livrent les États-Unis et la Jamaïque a trouvé un nouveau terrain de jeu : le 100 m haies. Et ce sont les Américaines qui marquent leur territoire. Lolo Jones a écrasé les demi-finales avec la meilleure performance mondiale de l’année. Jones a déboulé sur la ligne après seulement 12’’43 d’effort et amélioré sa performance des sélections américaines de deux centièmes. « Cela ne veut rien dire. Je vais oublier cela et je ferai beaucoup mieux (demain) », a dit Lolo Jones. Les deux autres Américaines, Danu Cherry et Dawn Harper, ont réalisé les deuxième et troisième temps en 12’’62 et 12’’66. Les Jamaïcaines Delloreen Ennis-London et Bridgitte Foster-Hylton ont dû se contenter des quatrième et septième temps des demi-finales. Sur 800 mètres, la Kényane Pamela Jelimo a donné au Kenya sa première médaille olympique en s’imposant devant sa compatriote Janeth Jepkosgei Busienei et la Marocaine Hasna Benhassi. Pour sa part, Irving Saladino a offert au Panama le premier titre olympique de son histoire en remportant le concours de saut en longueur grâce à un saut à 8,34 mètres réalisé à son quatrième essai.