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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

C’était en 1850 Le 3 août 1850, Flaubert notait dans son carnet de voyage au Liban?: «?Nous redescendons par le village de Bécharré ?: cascades naturelles dans les rochers, chutes d’eau et aspects de rochers comme dans les tableaux de Poussin, pays vraiment fait pour la peinture et qui semble même fait d’après elle.?» Cette chose vue sera le prélude à la révolution esthétique du XIXe?siècle et ne tardera pas à provoquer un changement radical, pour la première fois dans le réalisme précurseur du naturalisme en littérature. Gebran Khalil Gebran écrira à son tour dans ce même contexte?: «?Mon Liban est fait de montagnes qui s’élèvent, dignes et magnifiques, dans l’azur.?» Toujours en 1850, mais sur la côte et à Beyrouth en particulier, Prévert écrira à propos du palais Tuéni?: « Pour faire le portrait d un oiseau, il faut d’abord peindre la cage. » Sous le ciel bleu de glycine avec quelques bouffées de parfum champêtre, on pouvait voir le palais perché sur une colline, flanqué d’un lac artificiel, d’une palmeraie et de plusieurs serres. Aujourd’hui, après plus d’un siècle et demi, qu’il est malheureux,de constater toute cette inspiration poétique s’évaporer et le matérialisme triompher. Des montagnes dont les forêts sont réduites en cendre pour les vendre au plus bas prix, et une capitale qui regorge de blocs d’immeubles collés les uns aux autres. Et un Liban, pour reprendre les prédictions de Gebran, où les conflits rongeront et qui deviendra un problème international que tirailleront les ombres de la nuit. Nazira A. SABBAGHA Pour aller vite... Les bombes n’ont-elles pas suffi qu’il faille encore détruire notre paysage, les montagnes, la mer et tout ce qui reste. J’ai emprunté pour la première fois la voie dite «?rapide?», chemin menant à Baabdate. Quel choc de voir la montagne coupée en deux d’une manière sauvage?! Quelqu’un m’a dit?: «?Comment veux-tu faire pour aller vite?? À moins d’aller à dos d’âne?!?» Franchement, il y a d’autres moyens que ceux qui consistent à détruire un paysage, et le dos d’âne ne me dérange pas. Ce serait exploiter notre patrimoine touristique d’une autre façon, qui ne déplaît pas de nos jours aux stressés voulant goûter un repos authentique. Arrêtons de détruire ce qui nous reste de beau, protégeons la nature et l’environnement de notre mieux sans penser au profit immédiat, car une montagne ne pourra jamais revenir, ni les belles roches du Kesrouan, ni la côte sauvagement construire et tout le reste, qui seront l’héritage des générations futures. Celles-ci n’auront du Liban qu’un pâle souvenir photographique. Nada DAGHER Peintre, sculpteuse, céramiste


C’était en 1850


Le 3 août 1850, Flaubert notait dans son carnet de voyage au Liban?: «?Nous redescendons par le village de Bécharré ?: cascades naturelles dans les rochers, chutes d’eau et aspects de rochers comme dans les tableaux de Poussin, pays vraiment fait pour la peinture et qui semble même fait d’après elle.?» Cette chose vue sera le prélude à la...