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Actualités - OPINION

Optimus Michel Nahi LAHOUD

Si l’on songe au désespoir politique qui régnait depuis cinq mois au Liban – que dire, depuis plus de dix ans… –, l’élection de Michel Sleiman a fait renaître un espoir. On s’inquiétait de ce qui allait se passer dans les six prochaines années si le pays ne connaissait pas un changement rapide. Et si rien n’est encore réglé (loin de là), l’avènement de Sleiman, du moins, a-t-il freiné les tendances irresponsables des loyalistes et celles aventurières des opposants. Le peuple s’enthousiaste à l’idée que l’élection du nouveau général-président provoque un changement complet de mentalité et de gestion (permettez-moi d’en douter), mais bon. Beaucoup croient sincèrement à une détente possible du climat éthique. C’est donc une période d’optimisme. À tort ou à raison?? L’avenir nous le dira. Michel Sleiman est un homme sensé, pondéré et surtout compétent. J’espère qu’il saura calmer les ardeurs voraces de ces barracudas. Nous vivons dans un pays étrange, hallucinant, où tout peut arriver. Depuis trente ans, nous flirtons avec la mort, la misère, la laideur, la médiocrité et nous nous y complaisons, hélas?! Nous avons fait l’expérience de ces situations avec amertume et ce serait à mes yeux une erreur de ne pas en tirer les conclusions. J’ai toujours été réfractaire à la classe politique. Et je fantasme chaque nuit pour qu’ils débarrassent le plancher. Mais malheureusement, je ne crois pas qu’on puisse se libérer rapidement de ces hommes sans foi ni loi. Ce n’est pas aussi simple. Tout au plus, pour nous défouler, pouvons-nous continuer à les critiquer, à les dénoncer, à ne pas voter pour eux. Aujourd’hui, les Libanais sont si fanatisés qu’ils oublient même les principes fondamentaux du christianisme, comme de l’islam. L’intolérance imprègne notre vie, elle submerge notre conscience. Et tout cela en raison de l’imbrication insensée entre politique et religion. Nous continuons à vivre dans une théocratie fondamentaliste abêtissante. Il y a au Liban des sottises bien habillées, comme il y a des sots très bien vêtus, et c’était visible à Doha. Et les courants puritains sur lesquels s’est fondé le pays resurgissent régulièrement quand nos voisins, frères, protecteurs ou tuteurs s’appuient sur des voyous. «?Malheur à celui qui remue le fond d’un peuple?», dit Michelet. Nous avons donc du mal à nous débarrasser de cet héritage préhistorique. J’ai reçu une éducation catholique et je suis croyant, mais croyant en la bonté, en la tolérance, en la compréhension. La religion au Liban n’a rien de très joyeux. La religion est une chose vitale, séduisante, mais nous devons offrir une autre vision de la religion véhiculée par les fanatiques à des fins politiques et qui repose sur des injonctions et des interdits. Dans un article antérieur, j’avais évoqué tous les Michel qui font de la politique au Liban. Et j’avais mentionné que saint Michel était le chef des armées du Ciel chargé de combattre tous les démons de tous bords. Eh bien, j’avais prédit en quelque sorte qu’un certain Michel accéderait à la présidence de la République. Alors, cher général-président, cher Michel Optimus, repoussez par la force de… votre caractère (sur terre, du moins) les génies maléfiques qui nous cernent de toutes parts et menez-les, si possible, au jugement dernier?! Mais ne les vouez pas aux enfers, car ils sont déjà… cuits. Article paru le samedi 9 août 2008
Si l’on songe au désespoir politique qui régnait depuis cinq mois au Liban – que dire, depuis plus de dix ans… –, l’élection de Michel Sleiman a fait renaître un espoir. On s’inquiétait de ce qui allait se passer dans les six prochaines années si le pays ne connaissait pas un changement rapide. Et si rien n’est encore réglé (loin de là), l’avènement de...