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L’imposture continue Georges ZIADÉ

Drôle de pays que le nôtre, où tous les repères sont faussés, où les mots sont détournés de leur sens, où l’écrit perd sa qualité de garantie qui le différenciait de la parole orale, où le blanc devient noir et inversement, où le devoir devient un droit et le droit est séparé du devoir qui est censé l’accompagner inéluctablement (il n’y a pas de droit sans devoir, qui en est la contrepartie). Il n’y a qu’au Liban où défendre son pays est un droit. Partout ailleurs dans le monde, c’est un devoir. Il n’y a qu’au Liban où l’on discute du droit de l’armée à défendre le territoire national. Partout ailleurs, les armées ont le devoir de défendre le pays. Partout dans le monde, un peuple a le devoir de défendre son pays contre toute entité ennemie qui lui veut du mal. La résistance est un devoir avant d’être un droit. Le droit peut exister indépendamment de la cause qui le justifie et le rend légitime. Alors que le devoir est tributaire de la cause qui le rend nécessaire. Il n’est justifiable et légitime que tant que cette cause existe. Le droit peut être détourné de son but légitime, contrairement au devoir qui ne demande que de cesser d’exister avec la fin de la cause qui l’impose. Le droit est une notion qui implique que l’on s’attend à recevoir et mène à l’abus, alors que le devoir implique que l’on donne avec abnégation et ne peut mener à l’abus. Le citoyen accepte plus facilement que l’État le dispense d’assumer un devoir. Par contre, il se sent frustré quand l’État lui retire un droit, même légitimement. Le droit ne peut être restrictif et doit être partagé par tous les citoyens. Le devoir, même s’il est restrictif, poussera très peu les autres citoyens à s’en plaindre. C’est pourquoi, dans la déclaration ministérielle, on aurait dû parler du devoir de résistance et oublier pour une fois la langue de bois. Qu’on ne s’étonne pas quand la Résistance (du parti de Dieu) parle de défendre au sein du ministère ses acquis. Quels acquis?? Et par rapport à qui?? Si elle parle de ses acquis par rapport à l’ennemi Israël, qu’elle s’adresse à lui. Si elle parle de ses acquis par rapport à la nation, voilà l’imposture?; voilà où mène l’utilisation perfide et abusive du mot droit. L’État ne peut s’esquiver de son devoir de défendre la nation et encore moins le sous-traiter. Le devoir de l’État à résister à l’ennemi prime tout devoir du citoyen à le faire. Malheureusement, au Liban, l’imposture continue, le coup d’État larvé continue. Article paru le jeudi 7 août 2008
Drôle de pays que le nôtre, où tous les repères sont faussés, où les mots sont détournés de leur sens, où l’écrit perd sa qualité de garantie qui le différenciait de la parole orale, où le blanc devient noir et inversement, où le devoir devient un droit et le droit est séparé du devoir qui est censé l’accompagner inéluctablement (il n’y a pas de droit sans...