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Actualités - REPORTAGE

La culture de la paix, thème d’un camp organisé par le PNUD Une école d’été rassemble jeunes du Liban-Nord et réfugiés palestiniens

Sous le thème de la culture de la paix, le PNUD a organisé, durant la semaine écoulée, un camp de quatre jours à des Libanais et des Palestiniens du Liban-Nord. Onze jeunes Palestiniens des camps de Nahr el-Bared et de Tripoli et onze jeunes Libanais des villages limitrophes du camp de Nahr el-Bared, notamment Mhamara, Bebnine, Bhanine, Mouhamarra, Menniyé, Beddaoui et Kobbé ont passé quatre jours ensemble à Ramlié (caza de Aley) dans le but de mieux se comprendre et de s’accepter. Le camp a été organisé en collaboration avec le Centre libanais pour les études politiques et sous le patronage du Comité du dialogue libano-palestinien. Le projet, d’un coût de 28?000 dollars, a été possible grâce au financement de l’Espagne et de l’Italie. L’espace de quatre jours donc, les jeunes ont séjourné au Centre méditerranéen pour la conservation et le développement forrestier à Ramlié, dans le caza de Aley. C’est là, loin de la ville, qu’ils ont engagé la discussion pour mieux se connaître et mieux se comprendre. Dina est libanaise, originaire de Beddaoui, elle a 23 ans. Elle affirme, qu’elle n’avait aucun préjugé à l’encontre des réfugiés palestiniens et qu’elle a voulu participer au camp pour mieux les connaître. «?Il faut que l’on comprenne que nous avons beaucoup de problèmes communs, que ce soit sur les plans local ou régional. Nous sommes tous arabes venant de pays en développement?», indique cette étudiante en ingénierie. Waël, lui, est palestinien. Il est originaire du camp de Beddaoui et il a 21 ans. «?C’est dommage que les Libanais et les réfugiés palestiniens, qui vivent sur une même terre, ne se connaissent pas?», dit-il. «?Moi-même, avant de venir ici, je pensais que les Libanais nous détestaient. Je croyais qu’ils étaient vaniteux et égoïstes. J’ai appris que nous avons plein de points communs, le chômage par exemple… Vous savez, j’ai toujours contesté la loi interdisant aux réfugiés palestiniens d’exercer certains métiers, j’ai cru que les Libanais l’avaient adoptée simplement pour nous faire du mal?; maintenant j’ai compris qu’elle avait été adoptée initialement pour protéger les Libanais du chômage. J’œuvrerai pour que les Palestiniens aussi bien que les Libanais trouvent du travail?», ajoute-t-il, content d’avoir désormais des amis libanais avec qui il a beaucoup de points communs. Assaad, réfugié palestinien âgé de 27 ans, parle de son côté des bonnes relations de voisinage qui existent entre les Libanais et les réfugiés palestiniens. Ce travailleur social indique cependant que depuis la guerre de Nahr el-Bared, la peur de l’autre, que ce soit du côté libanais ou palestinien, s’est ancrée dans les esprits. Hani est libanais. Il est originaire de Bhanine. Étudiant en droit et sciences politiques, il a 24 ans. «?Avant de participer au camp, ma perception des réfugiés palestiniens était floue. Pour moi, c’était une communauté qui mettait en péril la sécurité du Liban. Le fait que l’armée libanaise n’entrait pas dans les camps palestiniens et l’idée que certains camps étaient des îlots d’insécurité me dérangeaient?», dit-il. «?Grâce à ce camp, je peux désormais me mettre à la place des jeunes réfugiés palestiniens, comprendre leur point de vue?», ajoute-t-il. Présents lors de la cérémonie de clôture, Ziad el-Sayegh, conseiller du président du Comité de dialogue libano-palestinien Khalil Mekkaoui, a indiqué à L’Orient-Le Jour que ce projet est conforme à l’esprit du comité qui avait vu le jour en 2005. Ce camp a pour but de renforcer la réconciliation libano-palestinienne, sachant que la guerre de Nahr el-Bared n’était à aucun moment une guerre opposant les Libanais et les Palestiniens, a-t-il dit. Ce camp d’été a également pour but de restaurer la mémoire libano-palestinienne et de s’entraîner au dialogue. Il marque le début d’une série d’activités sociales et sportives, a-t-il poursuivi. Divers projets espagnols Pour sa part, le premier conseiller de l’ambassade d’Espagne, Luis Prados, a souligné qu’un expert espagnol de l’Université de Grenade, envoyé par la coopération espagnole, a pris part au camp. Dans un bref entretien avec L’Orient-Le Jour, il a rappelé l’implication de l’Espagne dans la promotion de la stabilité et de la paix au Liban et dans la région. Il a aussi mis l’accent sur le travail effectué par les ONG espagnoles en matière de coopération, que ce soit dans les régions libanaises ou à l’intérieur des camps palestiniens, et ce afin d’aider les réfugiés à améliorer leurs conditions de vie. Concernant les projets financés par l’Espagne au Liban, M.?Prados a indiqué qu’il existe plusieurs lignes dans ce cadre. Sur le plan de l’environnement, l’Espagne parraine plusieurs projets se rapportant notamment à l’énergie alternative. Ainsi 7,5 millions d’euros ont été, entre autres, versés dans le cadre du projet Cedro (Cèdre en espagnol) relatif à l’énergie solaire. L’Espagne a également nettoyé la plage de l’île aux Palmiers à Tripoli. Le premier conseiller de l’ambassade d’Espagne a également indiqué que son pays soutient le Liban à travers des projets de développement des compétences destinés aux institutions. Il y a également d’autres types de projets qui se rapportent à la préservation du patrimoine ainsi qu’à l’agriculture. Dans ce cadre, ce n’est pas uniquement le financement qui est assuré, mais aussi le savoir-faire, notamment en matière de cultures agricoles méditerranéennes, a-t-il expliqué. Pablo Ruiz Hiebra, conseiller en matière de redressement auprès du PNUD, a indiqué à L’Orient-Le Jour que ce camp permet de créer un espace de dialogue entre Libanais et Palestiniens et encourage l’établissement d’une relation de confiance entre les deux parties. «?Pour nous, cela constitue un premier pas?», dit-il, soulignant que «?des activités de ce genre créent une nouvelle dynamique, permettent de dissiper les malentendus et d’éliminer les préjugés?». Il a rappelé que le PNUD organise depuis plusieurs années des camps à l’intention des jeunes Libanais dans le but de promouvoir la culture de la paix. Cette année, quatre camps sont organisés, celui qui a eu lieu à Ramlié est le premier destiné aux Libanais et aux réfugiés Palestiniens. Le PNUD parraine aussi des projets de réconciliation entre les Libanais et les réfugiés palestiniens au Liban-Nord. Ainsi, il contribue à divers programmes destinés aux municipalités limitrophes de Nahr el-Bared, appuyant notamment la création d’emplois dans cette zone. À l’intérieur du camp, le PNUD, conjointement avec l’Unrwa, procédera prochainement à déblayer l’ancienne partie du camp, souligne en conclusion M.?Ruiz Hiebra. Patricia KHODER
Sous le thème de la culture de la paix, le PNUD a organisé, durant la semaine écoulée, un camp de quatre jours à des Libanais et des Palestiniens du Liban-Nord. Onze jeunes Palestiniens des camps de Nahr el-Bared et de Tripoli et onze jeunes Libanais des villages limitrophes du camp de Nahr el-Bared, notamment Mhamara, Bebnine, Bhanine, Mouhamarra, Menniyé, Beddaoui et Kobbé ont...