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Des ambitions dorées

320 millions d’euros pour la Chine, 240 pour les États-Unis. Pour espérer détrôner les enfants de l’Oncle Sam au premier rang du tableau des médailles olympiques, les Chinois ont mis le paquet pour réussir leurs Jeux. Et affirmer aux yeux du monde leur statut de superpuissance sportive. Quand certaines provinces de Chine continuent de quémander en vain des moyens pour construire ne serait-ce qu’une école, le gouvernement dépense sans compter depuis 2001 – année de l’attribution à Pékin des Jeux par le CIO – des milliards de yuans pour satisfaire les besoins des sportifs, authentique vitrine du parti dans un pays où la dimension nationaliste est particulièrement exacerbée. Pour l’essentiel, ce colossal budget a été alloué à l’achat d’équipements sportifs dernière génération, à la mise en place de centres de prévention et de traitement des blessures, et au débauchage, souvent à prix d’or, d’une quarantaine d’entraîneurs et de techniciens étrangers de renommée mondiale. Ancien maître d’armes à l’INSEP puis entraîneur de l’équipe de France masculine de sabre, Christian Bauer, en charge du collectif chinois de sabre depuis 2006, témoigne du luxe de moyens dont il a disposé pour préparer ces Jeux olympiques. « De toute ma carrière, je n’ai jamais connu ça, raconte-t-il. Quand j’ai besoin de quelque chose, il suffit de le demander pour l’avoir dès le lendemain. La Chine s’est donné les moyens de ses objectifs. C’en est même parfois trop. Mais je ne vais pas m’en plaindre car ici (dans un gymnase flambant neuf de 1 500 m2 constellé de 80 projecteurs, situé à l’est de Pékin), je dispose, par exemple, d’un staff étoffé avec deux adjoints, deux assistants, un médecin et trois kinés. Quant à mes escrimeurs, en plus des vestiaires, ils disposent d’un sauna, d’un jacuzzi et d’une salle spéciale dans laquelle sont entreposées leurs boissons énergétiques et de récupération. » Des moyens financiers sans précédent Pour supplanter les États-Unis, le pays hôte s’appuiera donc sur des moyens financiers sans précédent, mais aussi des moyens humains record puisque la délégation chinoise sera composée de 639 athlètes, contre 407 à Athènes. Avec à la clé, pour chacun d’entre eux, une délicieuse carotte. Lors des JO d’Athènes, chaque médaillé d’or avait reçu un chèque de 5 millions d’euros. Or, pour ces Jeux à domicile, il se murmure que la prime à la victoire serait bien supérieure encore. En attendant de mettre la main au portefeuille, le gouvernement chinois se réfugie derrière certaines études qui pronostiquent la chute (relative) de l’empire américain au profit du glouton asiatique, avec un total de 85 à 100 breloques. Faites vos jeux.
320 millions d’euros pour la Chine, 240 pour les États-Unis. Pour espérer détrôner les enfants de l’Oncle Sam au premier rang du tableau des médailles olympiques, les Chinois ont mis le paquet pour réussir leurs Jeux. Et affirmer aux yeux du monde leur statut de superpuissance sportive.
Quand certaines provinces de Chine continuent de quémander en vain des moyens pour...