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Un expert se penche sur les raisons de l’expatriation des jeunes diplômés

L’expert en économie Louis Hobeika, également professeur en économie et finances à l’Université Notre-Dame (NDU), analyse le marché de l’emploi au Liban. Il explique que le nombre d’universités a sensiblement augmenté depuis les années quatre-vingt pour atteindre 42, dont 10 principales. «?Or, d’une part, les ressources professorales n’ont pas augmenté et, d’autre part, le niveau des diplômes a baissé,? souligne M. Hobeika. Cette baisse est déjà palpable au niveau de l’enseignement scolaire?», observe-t-il, précisant qu’elle se concrétise par une baisse inquiétante du niveau des élèves en mathématiques, en sciences et en langues. À leur entrée à l’université, les élèves sont faibles et n’arrivent pas à combler leurs lacunes durant leur cursus universitaire. «?Il en résulte des diplômés au niveau académique moyen et au faible niveau linguistique?», note l’expert. Parallèlement, lorsque les entreprises embauchent des nouveaux diplômés, «?elles leur proposent de manière générale des salaires et des conditions inacceptables, poursuit le professeur. Il est courant qu’un licencié, même brillant, soit embauché à 500?000 LL?», observe-t-il. M. Hobeika évoque les pistons, l’esprit commerçant de certaines entreprises qui ne croient pas dans les ressources humaines et n’établissent pas de plans de carrières. Il dénonce aussi l’exploitation et, dans certains cas, le harcèlement exercé à l’égard des employés. «?Il est grand temps d’aborder sérieusement le problème de l’éthique dans le travail?», affirme-t-il, évoquant la façon de traiter les employés, les heures supplémentaires non payées, le retard dans le paiement des salaires, mais aussi les salaires réduits de moitié dès qu’une crise semble poindre à l’horizon. Quant au marché de l’emploi, il est très limité, aussi bien quantitativement que qualitativement, vu la précarité de la situation politique et économique. «?Nombre d’entreprises ne sont même pas assez développées pour avoir besoin d’étudiants de niveau mastère?», note M. Hobeika. De plus, les étudiants ne disposent d’aucune information concernant le marché de l’emploi au Liban. Ils se lancent dans des études sans vraiment savoir où celles-ci les mèneront. Il en résulte un déséquilibre sur le marché, car l’économie n’est pas diversifiée et nombre de secteurs sont saturés. Autant de facteurs qui poussent les jeunes à s’expatrier pour travailler, notamment dans «?les pays du Golfe, qui sont en plein boom pétrolier et qui sont désormais nettement plus avancés que le Liban dans nombre de domaines?», remarque-t-il. Louis Hobeika constate à ce propos que «?le Golfe est aujourd’hui pour les Libanais un premier pas vers l’émigration définitive?». Après avoir mis assez d’argent de côté, ils rentrent de moins en moins au Liban, d’autant que les pays occidentaux, touchés par une faible natalité, sont à la recherche de cadres et de techniciens dans certains domaines. L’expert insiste sur la nécessité de lier l’offre à la demande, autrement dit sur la nécessité pour les universités de développer des bureaux d’orientation et de placement, afin de mettre en contact les étudiants et les entreprises. Il tient d’ailleurs à donner un conseil aux étudiants et aux nouveaux diplômés, les invitant à «oublier l’emploi et à user de leur créativité et de leur courage pour ouvrir de nouvelles entreprises et créer de nouveaux services?». Un atout qui leur permettrait certainement de ne pas émigrer et de réussir dans le pays.
L’expert en économie Louis Hobeika, également professeur en économie et finances à l’Université Notre-Dame (NDU), analyse le marché de l’emploi au Liban. Il explique que le nombre d’universités a sensiblement augmenté depuis les années quatre-vingt pour atteindre 42, dont 10 principales. «?Or, d’une part, les ressources professorales n’ont pas augmenté et,...