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Le groupe libanais vise un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dollars d’ici à 5 ans, contre 200 millions prévus en 2008 Le SFI injecte 15 millions de dollars dans la société de construction BUTEC Sahar AL-ATTAR

La Société financière internationale (SFI), bras privé de la banque mondiale, est entrée au capital de la compagnie de construction libanaise, BUTEC, à hauteur de 16,67 %, en injectant 15 millions de dollars dans le cadre d’une augmentation de capital. « Nous sommes ravis de soutenir BUTEC dans sa stratégie d’expansion et de collaborer également pour améliorer les pratiques de bonne gouvernance ainsi que les normes sociales et environnementales de la compagnie, a commenté le directeur de la SFI pour la région MENA, Michael Essex. « Nous soutenons les compagnies libanaises qui se développent à l’étranger car nous pensons que le secteur privé libanais, de par son expérience, peut contribuer à améliorer les pratiques dans la région, notamment en Algérie, où BUTEC est implantée », a ajouté la responsable du bureau libanais, Julia Brickell. Au-delà de l’investissement financier, la SFI, qui se retire en général au bout de 7 à 8 ans, fournit des services de conseils et peut contribuer à attirer d’autres investisseurs potentiels grâce à sa réputation. Pour Nizar Younès, fondateur et PDG de BUTEC, la SFI n’est donc « pas seulement un prestataire de capitaux, mais un partenaire de développement, avec qui nous partageons les mêmes valeurs en termes de gouvernance, de sécurité ou d’environnement. L’apport de la SFI doit nous permettre de passer à la vitesse supérieure ». Par vitesse supérieure, M.Younès entend un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dollars d’ici à cinq ans, contre 200 millions prévus en 2008. Avec un taux de croissance de l’ordre de 30 % ces trois dernières années, le groupe ambitionne même un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard de dollars, à terme. Des bénéfices de 15 millions de dollars Fondée en 1963, BUTEC est une société de construction et d’ingénierie, majoritairement détenue par la famille Younès, qui développe trois métiers principaux : les travaux publics, la construction et les projets industriels, notamment dans les secteurs pétrolier, gazier et environnemental, comme le traitement des eaux. La plupart de ses clients sont institutionnels. Après avoir commencé au Liban, la compagnie a ouvert une première filiale en Syrie, en 1969, puis en Irak, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, en Algérie, au Qatar et au Soudan, et compte aujourd’hui plus de 4 000 employés dans le monde. Elle a également ouvert un bureau de représentation à Paris, d’où elle a piloté les opérations durant la guerre avant de réinstaller le siège à Beyrouth en 1996. Aujourd’hui, tout en lorgnant sur de nouveaux marchés en Afrique, comme l’Angola, BUTEC capitalise sur trois marchés particulièrement porteurs : l’Algérie, le Qatar et les EAU. La compagnie réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires à l’étranger ainsi que la totalité de ses bénéfices, qui devraient atteindre 15 millions de dollars cette année, contre 10 millions en 2007 et 9 millions en 2006. « Mais nos profits auraient été bien élevés si l’inflation était plus modérée », a souligné Nizar Younès. Car hormis en Algérie, où les projets sont payés en euros, la dépréciation de dollars et la flambée des prix des matériaux de construction pèsent sur la profitabilité du groupe dans les autres pays. Au Liban, « c’est simple, nous ne réalisons pas de bénéfices, car le seul moyen de se protéger contre l’inflation est dans la rapidité d’exécution des projets. Malheureusement au Liban, les projets traînent en longueur en raison des évènements sécuritaires, des interférences politiques et parfois du manque de compétences au sein de certaines administrations. Sans parler de la concurrence féroce, et des quelques entrepreneurs qui cassent les prix », a-t-il poursuivi. Entrée en Bourse Ainsi, BUTEC ne se charge au Liban que de projets complexes, comme la reconstruction du pont de Mdayrej, par exemple. Dans la région en revanche, « nous avons une réelle valeur ajoutée grâce à notre gestion moderne et structurée, et surtout à la qualité de nos ingénieurs », a affirmé M. Younès. Le soutien de la SFI prend également toute son importance dans la perspective d’une introduction en Bourse, prévue par le groupe d’ici trois à quatre ans. Cette introduction pourrait ne pas avoir lieu sur la Bourse de Beyrouth « qui n’est pas encore assez développée », selon Nizar Younès. « Si des progrès n’ont pas été réalisés d’ici là, nous nous introduirons sur une Bourse du Golfe », a-t-il conclu.
La Société financière internationale (SFI), bras privé de la banque mondiale, est entrée au capital de la compagnie de construction libanaise, BUTEC, à hauteur de 16,67 %, en injectant 15 millions de dollars dans le cadre d’une augmentation de capital. « Nous sommes ravis de soutenir BUTEC dans sa stratégie d’expansion et de collaborer également pour améliorer les pratiques de...