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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Riz, gaz, eau, électricité... « tout manque à Dakar »

«Tout manque à Dakar », lance Pascal Pareira, un chef de famille qui attend du gaz depuis des heures devant un entrepôt d’un quartier populaire de la capitale du Sénégal, pays frappé de plein fouet par le choc pétrolier et la crise alimentaire mondiale. « Depuis une semaine, je n’ai ni eau ni gaz. Et je suis resté un mois sans trouver du riz », ajoute, excédé, cet employé d’une brasserie de Dakar, âgé d’une quarantaine d’années. « Nous sommes fatigués », renchérit Vieux Sy, qui travaille dans une société de traitement de poissons. Debout en plein soleil, il attend avec plusieurs dizaines de personnes des bouteilles de gaz dans un entrepôt du quartier des Parcelles-Assainies. Des traces de pneus brûlés sont encore visibles dans ce quartier populaire, qui témoigne des échauffourées entre habitants mécontents et forces de l’ordre le week-end dernier à la suite de coupures d’eau dues, selon les autorités, à des travaux sur le réseau. « Les coupures d’eau et d’électricité sont nombreuses. Que Dieu nous aide à survivre à cette situation », dit Dieynaba Sadio, une habitante qui explique l’« exaspération » des populations par « un manque d’eau, de gaz et de riz dont les prix ont également augmenté ». Depuis plusieurs semaines, le kg du riz, fixé officiellement à 240 francs CFA (0,36 euro), est vendu autour de 400 FCFA (0,60 euro). La bouteille de gaz de 6 kg, dont le coût officiel est de 2 500 FCFA (3,81 euros), se vend autour de 3 000 FCFA (4,5 euros). Plusieurs centaines de personnes ont participé mercredi à Dakar à une marche à l’appel des femmes de la principale coalition de l’opposition pour dénoncer notamment la hausse et la pénurie de plusieurs produits de première nécessité ces derniers jours. Le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a lié ces pénuries à « des comportements spéculatifs de commerçants » tout en évoquant des « réexportations frauduleuses de tous les produits subventionnés (par le gouvernement) comme le riz et le gaz » vers des pays voisins. « Non seulement le riz coûte cher, mais il faut se battre pour le trouver », souligne Kiné Diop, restauratrice à la Médina, quartier populaire proche du centre-ville. « Je ne sais pas si j’en aurai aujourd’hui. De toute façon, je ne fais plus de bénéfice à cause de la hausse des prix et de la diminution du nombre de clients. Je perds quelque 5 000 FCFA (7,6 euros) par jour depuis plusieurs semaines. Je me demande si je vais continuer cette activité », ajoute-t-elle. Dans la maison voisine, le vieux Bamar Diène Bandia a trouvé « un moyen de réduire ses charges ». « J’avais des factures d’eau de 95 000 FCFA (145 euros environ) pour deux mois. J’ai installé une pompe à eau manuelle depuis deux semaines pour le linge, la vaisselle et les bains. Je pense que mes dépenses en eau vont diminuer », explique-t-il. Dans cette « concession » (groupement d’habitations) d’« une quarantaine de personnes », l’électricité est également volontairement « rationnée », selon Fatou Marième Diop, une sexagénaire, qui dit couper « chaque jour le courant de 07h00 du matin à 07h00 du soir » pour faire des économies d’énergie. « On payait jusqu’à 75 000 FCFA (plus de 114 euros), mais la dernière facture était de 35 000 FCFA (54 euros environ) », se félicite Fatou. Mais le gouvernement sénégalais vient d’annoncer une hausse à partir d’août des tarifs de l’électricité pour permettre à la société nationale de faire face à ses charges en carburant.
«Tout manque à Dakar », lance Pascal Pareira, un chef de famille qui attend du gaz depuis des heures devant un entrepôt d’un quartier populaire de la capitale du Sénégal, pays frappé de plein fouet par le choc pétrolier et la crise alimentaire mondiale. « Depuis une semaine, je n’ai ni eau ni gaz. Et je suis resté un mois sans trouver du riz », ajoute, excédé, cet...