FESTIVAL BEITEDDINE - Démarrage en beauté le 12 juillet Karima Skalli, la magie d’une voix

Présenter la chanteuse Karima Skalli, c’est parler d’une voix qui ensorcelle tant par son timbre velouté que par sa délicatesse. C’est avec cette voix qui a grandi parmi les notes de la musique andalouse qu’est donné le 12 juillet le coup d’envoi du Festival de Beiteddine. «?Je n’imite pas Asmahan, je me forme à son école?», a déclaré un jour Karima Scalli. Nourrie dès sa plus tendre enfance de l’amour du chant, la petite Skalli, qui a alors 9 ans, interprète devant sa famille une chanson complète d’Oum Kalsoum. Née à Casablanca dans une famille où l’art et la culture occupaient une place importante, l’enfant sera bercée pendant son adolescence par les grandes voix du répertoire classique égyptien?: l’astre de l’Orient, certes, mais également Souad Mohammad, Leïla Mourad et surtout Asmahan. En grandissant, Skalli se retrouve très vite entourée de compositeurs et de poètes. D’abord le grand luthiste et compositeur marocain Saïd Chraïbi, puis l’éminent poète Abderrafie Jwahri, qui lui composent des chants où la beauté et la profondeur des textes rivalisent avec l’élégance de la musique. C’est en 1999 que Karima Skalli éblouit l’audience dans l’interprétation du répertoire d’Asmahan à l’Opéra du Caire. Par la suite, au Festival de Fès, elle envoûte avec un répertoire de grands maîtres soufis et clôture en beauté dans un duo avec la grande diva américaine Wilhemina Fernandez. Elle coopère également avec le luthiste de renommée internationale Nasser Shemma à trois reprises?: à la Goulette en Tunisie, à l’Institut du monde arabe à Paris, dans un hommage au poète libanais Adonis, ainsi qu’à l’Opéra du Caire dans un hommage au poète égyptien Amal Dhounkoul. Si certains la comparent à la grande Asmahan, Karima Skalli ne fait que perpétuer le répertoire de cette artiste sans pour autant donner lieu à l’imitation. Cette grande dame de la chanson ne veut point de ces chansons «fast-food » qui se consomment debout et s’oublient aussi vite qu’elles apparaissent. Elle choisit le difficile en s’infiltrant lentement et sûrement dans l’espace musical arabe. Aujourd’hui, le talent hors pair de cette grande cantatrice marocaine lui a offert le respect de tous les pays arabes où elle est souvent invitée pour animer soirées, festivals et rencontres, comme le Festival et congrès de la musique arabe à l’Opéra du Caire où elle est invitée annuellement, le Festival de Carthage ou encore le célèbre Festival de Beiteddine.